Championnat de France : Les ambitions des DN1 (P. 1/2)

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Ce samedi matin, les meilleurs Elites français se donnent rendez-vous pour le Championnat de France sur route amateur. Pour cette édition 2019 à La Haye-Fouassière (Loire-Atlantique), DirectVelo a fait le point sur les forces en présence avec chacun des vingt directeurs sportifs de DN1. Première partie.

Boris Zimine (CC Etupes)
« J'ai fait un choix fort en ne sélectionnant pas Jérémy Bellicaud, qui marchait au Tour de Savoie Mont-Blanc. J'ai voulu faire une équipe autour d'un, voire deux coureurs. Jérémy n'avait pas défini le Championnat de France comme un objectif en début d'année, à l'inverse d'autres coureurs. Ça fait deux mois que ce groupe s'entend très bien. L’équipe est axée autour de Fabien Canal qui est une bonne carte. Même s'il n'a pas gagné d'Elites cette année, c'est un coureur qui a de la caisse et qui peut régler un groupe au sprint. Ça sera dur de le faire péter. Un Championnat de France reste une course de mouvements. Il faudra faire attention à ne pas être piégé avant de penser à un éventuel sprint, en gros ou petit comité. Je ne crois pas du tout à une arrivée massive. Un sprint en petit comité nous irait bien. On va essayer d'être opportuniste et l’on avisera du choix tactique à suivre pendant le final ». 

Christophe Eloy (CC Villeneuve Saint-Germain)
« On est assez serein. On a des coureurs en bonne condition. Avec la chaleur et ce circuit, il faudra faire l’effort au bon moment et éviter d’être à contretemps. Je pense que ça va faire la différence. Le vainqueur sera quelqu’un de costaud. Les années d’avant, on était souvent relégable en Coupe de France DN1 donc nos coureurs n’étaient pas craints comme maintenant. Nos coureurs étrangers ne sont pas présents, mais on a également des cadres comme Vincent Louiche qui a terminé 10e l’an passé. Alexis Bodiot a été pro et Alexis Caresmel a été stagiaire. On a une carte à jouer, même si ce n’est jamais fait d’avance. Tant que la ligne ne sera pas franchie, il y aura toujours une opportunité. Par contre, il ne faudra pas se découvrir trop tôt ». 

Sébastien Cottier (Côtes d'Armor-Marie Morin-Véranda Rideau)
« On a nos chances. Sur l'ensemble de la saison, il y a peut-être un ou deux coureurs qui se sont dégagés comme Jérémy Cabot. Vendée U marche très fort aussi en ce moment. Je pense tout de même qu'il n’y a pas loin de 40 coureurs qui peuvent gagner. Je ne pense pas que l'on soit parmi les favoris, mais il y a un coureur qui peut gagner dans pratiquement chaque équipe. C'est aléatoire. Sur ce genre de circuit, il ne faut pas se tromper et prendre la course à l'envers. Ceux qui vont faire le début de course peuvent le payer sur la fin. C'est un circuit usant mais qui n'est pas trop un chantier. Il faut trouver le bon compromis. Nos coureurs sont en bonne condition. Nous sommes cinq coureurs, c'est toujours important d'avoir un coureur en plus, mais ce n'est pas non plus problématique ». 

Denis Repérant (SCO Dijon)
« On arrive avec une équipe compétitive et offensive. Malheureusement, Jérémy Cabot a eu un coup de chaud hier (jeudi) au contre-la-montre. C'est le gros point d'interrogation, on avisera demain (samedi). Il s'est arrêté autour du 25e kilomètre. Il n'a pas effectué de reconnaissance ce vendredi matin. L'idée est vraiment de récupérer au mieux. Ce n'était pas nécessaire de rouler une journée en pleine chaleur. Il vaut mieux rester au frais le plus possible. Il sera dans tous les cas au départ, mais pas sûr d'être à 100%. Jérémy est une assurance tout risque. On devra composer avec son état. Nicolas Debeaumarché a aussi juste repris la semaine dernière aux Boucles de l'Austreberthe après sa chute à la Ronde de l'Oise. On ne pouvait pas ne pas l'emmener vis-à-vis de son début de saison. Léo Bouvier a gagné les Boucles d'Austreberthe le week-end dernier. Il peut supporter la pression ».

Jason Yon Snoeck (Sojasun espoir-ACNC)
« On a tous des ambitions. On espère tous aller décrocher le titre. C'est un circuit usant, la chaleur va entrer en compte. J'ai une bonne équipe. C'est un Championnat, c'est une course d'un jour, c'est aléatoire. Des costauds peuvent se faire piéger. Il peut y avoir de multiples scénarios sur ce genre de Championnat. 160 coureurs sont préparés. Ils ont tous envie de bien faire sur le Championnat. On va travailler pour essayer d'aller décrocher ce titre. A Luneray, on a tous mis en place pour avoir six coureurs au départ ici. Toute l'équipe a bien fonctionné. On est sur une bonne dynamique. Au Tour Nivernais Morvan, on a terminé deux fois 3e. Il nous reste une belle victoire à aller chercher. On a beaucoup d'Espoirs, c'est un cycle de formation, il faut prendre le risque. C'est bien que des jeunes prennent de l'expérience - comme Florian Dauphin qui est Espoir 2 - et travaillent pour l'équipe ». 

Nicolas Vogondy (Team Pro Immo Nicolas Roux)
« On vient pour gagner. On n'a pas été performant jeudi au contre-la-montre, mais on a une chance de pouvoir se rattraper. On va essayer de tout mettre en place pour imposer notre course et nos attaques pour gagner. On a des gars qui peuvent le faire et d'autres qui feront plutôt les équipiers. Il y a Guichard, Urruty et Pereira qui évolueront sur un circuit qui peut leur convenir. On va essayer de les amener dans les meilleures conditions. Il y aura une forte concurrence, notamment avec Romain Bacon. Il vient de gagner le chrono et réalise une très belle saison sur route. Ça en fait l'un des principaux favoris. On va essayer de ne pas se faire avoir et de prendre la course du bon sens. Avec Jean-Philippe Duracka, on pense qu'une échappée peut aller au bout. La question, c'est le nombre de coureurs qui sera dans cette échappée. Une arrivée au sprint massif, avec ce circuit, ça sera compliqué, surtout avec la chaleur ». 

Anthony Ravard (UC Nantes Atlantique)
« On est à domicile. C'est positif pour nous, ça ne nous inflige pas plus de pression. On a nos supporters et nos familles. Cette année, il y a encore plus de coureurs que les autres années qui peuvent prétendre à la victoire. Le parcours est ouvert et plutôt dur, on va essayer de jouer le titre. On a la chance d'avoir des coureurs capables de briller. Nos six gars marchent bien comme Louis Barré, Léo Danès, Joris Vincent ou encore Luc Tellier. C'est bien d'avoir plusieurs cartouches et d'être sur une bonne dynamique quand il y a beaucoup de monde au départ. La course des amateurs n'est pas comme celle des professionnels : c'est beaucoup plus débridé et ça roule très vite tout le temps. Comme on l'a vu par le passé, les premiers étaient dans l'échappée très tôt. Il ne faudra pas négliger les costauds comme Jérémy Cabot, Mickaël Guichard ou Romain Bacon et voir comment leurs équipes se coordonnent. Vendée U et Chambéry CF marchent également très bien avec des coureurs comme Alan Jousseaume et Marlon Gaillard d'un côté, ou Anthony Jullien de l'autre. Il y aura également Eddy Finé. S'il y a un sprint, ça sera avec trente coureurs maximum ».

Steve Arbault (VC Pays de Loudéac)
« Ça va être une course très usante. Il n'y a pas de très grosses bosses, mais la répétition des petites côtes va faire très mal ainsi que l'enchaînement avec les descentes et les routes étroites. Le peloton va être quand même très étiré. La chaleur va jouer aussi, même si on part le matin de bonne heure. A 8h15, ça va aller, mais à partir de 10h, ça va commencer à chauffer. On a cinq coureurs au départ. Ça ne change pas grand-chose, c'est difficile de rouler sur un circuit comme ça. Si nous étions à douze contre cinq.... mais là, six contre cinq, non. De plus, il y a beaucoup d'équipes. On a cinq très bons coureurs qui ont des qualités différentes. On peut jouer avec les cinq. L'équipe est homogène. Je pense que ça peut faire notre force, plutôt que d'avoir un leader. On est sur une bonne dynamique depuis un mois et demi ».

Jean-Philippe Yon (VC Rouen 76)
« Notre composition est logique. C'est un Championnat de France très ouvert. Le circuit est très exigeant. Il donne envie de faire la course. Ça sera nerveux avec beaucoup de relances et des petites routes. Il y aura de la course. Mathis Louvel et Dylan Kowalski sont capables d'être devant. Tout comme Clément Saint-Martin. Jordan Levasseur peut bouger dans le final si c'est encore groupé à trois tours de l'arrivée. Enzo Anti peut partir de très loin dans une échappée. Il pourrait servir de point d'appui. Dylan et Enzo ont participé au contre-la-montre mais ce n'est pas forcément un désavantage. Un coureur en forme récupère vite ».

Damien Pommereau (Vendée U)
« Nous avons fait le choix de ne pas faire doubler les coureurs. Florian Maître et Louis Pijourlet ne sont donc pas engagés sur la course en ligne. Le parcours est difficile. Nous avons regardé le profil pour faire notre sélection. Elle a été faite après la SportBreizh et le Tour Nivernais Morvan. Nous connaissons bien le circuit. Thomas Champion habite à Vertou où il y a départ fictif. Il le connaît comme sa poche. Nous avons des puncheurs, ça devrait leur convenir. Les coureurs marchaient bien le week-end dernier, on sera attendu mais comme d'autres. On ne change pas les choses. Tous nos coureurs veulent accéder au haut-n­iveau alors on ne veut pas sacrifier cinq coureurs pour un autre. C'est le paradoxe et la complexité de la chose. Il faudrait peut-être courir comme ça pour être Champion de France mais c'est un peu spécial chez nous. Nous sommes peut-être un peu trop collectif pour un Championnat où beaucoup de gars courent pour leur pomme. La course va dicter la tactique ». 

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