L’édition 2019 de la Route d’Occitanie a été marquée par la deuxième victoire consécutive, sur l’épreuve, du Champion du Monde en titre, Alejandro Valverde. L’Espagnol continue ainsi d’aligner les succès, à 39 ans. Hubert Dupont, lui, n’a qu’un an de moins que le coureur de la Movistar. Et il n’est pas en reste non plus. Ce week-end, le grimpeur d’AG2R La Mondiale s’est montré à son avantage, notamment sur les pentes du Port de Balès, samedi. Passé au sommet dans le premier groupe des quatre rescapés de l’échappée matinale, il a parfaitement travaillé pour son jeune coéquipier Nans Peters. “L’étape reine me tenait à coeur, elle me correspondait bien, alors je ne suis passé à l’attaque. On a fait ce que l’on a pu avec Nans (Peters), pour déstabiliser les Movistar et essayer de faire bouger les positions au classement général, relatait-il dimanche, au départ de la 4e étape. Le Lyonnais ne gardait pas que de bons souvenirs du Port de Balès, puisqu’il y était tombé en 2013 alors qu’il jouait la victoire finale sur cette même épreuve, encore dénommée Route du Sud. On les a bien fatigué. En plus, on avait Tony (Gallopin) derrière qui pouvait aussi jouer sa carte pour le général. On s’était mis en bonne position, c’était sympa”.

En faisant la course, l’ancien 2e de l’épreuve - en 2012 - s’est finalement assuré un Top 15 au classement général final (voir ici). Surtout, il a retrouvé des sensations et le plaisir de jouer avec les meilleurs. “J’étais content. Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas fait plaisir de la sorte. La dernière fois, ça remontait à une étape sur le Giro, où j’étais devant avec Tony, justement. C’était quasiment la seule fois de l’année. En fait, j’ai l’impression que j’ai besoin d’être à l’avant pour élever mon niveau et faire des choses sympa. J’avais réessayé plusieurs fois de partir dans des échappées sur le Giro, en faisant les départs. Mais il y a un gros niveau et c’est difficile. Les plus forts étaient toujours devant”, se remémore-t-il en évoquant son expérience de mai dernier.

« C’EST DE PLUS EN PLUS DIFFICILE POUR MOI »

Ce Tour d’Italie, qu’il a découvert pour la première fois dès 2006, était le douzième de sa carrière. Ajoutez-les à cinq Tour de France et à six Tour d’Espagne, et vous obtiendrez un total de 23 participations à des Grands Tours. Soit autant que Sylvain Chavanel, co-recordman français (1 Giro, 18 Tours et 4 Vuelta). Et Hubert Dupont compte bien établir une nouvelle marque tricolore en poursuivant encore sa carrière en 2020, année de ses 40 ans. “Mon idée, c’est de pouvoir m’arrêter sur le Giro 2020. Je suis codétenteur de ce record avec Sylvain (Chavanel) et effectivement, ça peut être un record sympa à battre. Mais mon souhait, c’est aussi et surtout que ma fin de carrière représente quelque chose. Ce serait beau et symbolique de finir sur un Tour d’Italie. J’ai fait la demande à l’équipe, on verra bien si elle sera acceptée”.

Passé pro en 2005, Hubert Dupont se voit donc disputer une seizième saison parmi l'Élite l’an prochain, mais pas au complet. “J’aurai 40 ans en novembre 2020, mais je n’irai pas jusque-là”, sourit-il auprès de DirectVelo. “Il faut être honnête. Cet objectif-là, du Giro 2020, est atteignable. Pour le reste, ça commencera à faire beaucoup… C’est de plus en plus difficile pour moi, notamment pour frotter dans le peloton. Quand ça roule fort et que tu n’es pas capable de frotter, tu le paies tout de suite”. Fidèle et solide équipier de luxe depuis des années, le vétéran de l’équipe AG2R La Mondiale a conscience de ses limites. “Le vélo se joue à des détails. Je trouve qu’il y a moins de différence de niveau qu’au début de ma carrière. Tout le monde a un niveau très élevé, et quasi similaire. Alors si tu as des faiblesse, tu les paies cash”. S’il reste dans l’inconnu quant à son avenir pour 2020, Hubert Dupont ne devrait certainement pas remettre les pieds sur la Route d’Occitanie l’an prochain. Il aura alors pris sa retraite sportive.