Romain Bacon : « J'ai couru pour gagner »

Crédit photo Patrick Berjot

Crédit photo Patrick Berjot

Romain Bacon est fait d'un drôle de bois. Pas de celui qui nourrit des regrets et qui refait la course avec des si. "Avec des scies, on coupe une forêt", rigole-t-il. Le coureur du CC Nogent-sur-Oise n'est pas non plus de ceux qui baissent les bras trop vite et qui jettent le manche après la cognée.

« TOUT METTRE SANS REGRETS »

En échappée, il est dur et résistant comme l'alisier ce qui en fait un allier précieux pour ses compagnons de fugue. A l'attaque dans toutes les courses par étapes depuis le début de saison, le vainqueur du Tour de Saône-et-Loire n'hésite jamais à se lancer dans le boulot. Et s'il sait faire parfois le dos rond, il peut plier un instant mais ne rompt pas les rangs.

Dimanche, le Tour du Beaujolais offrait deux demi-étapes. Alors le coureur de 29 ans s'est échappé deux fois et deux fois il fut désigné le plus combatif. Le matin, il espérait que le peloton pense surtout à l'étape difficile de l'après-midi. "Un coup d'épée dans l'eau", constate-t-il. Alors l'après-midi, il a remis ça. "Tout le monde savait que j'allais être offensif, j'ai essayé de respecter ce que je fais d'habitude : tout mettre sans regrets".

« J'AI JOUÉ LE COUREUR FATIGUÉ »

Le vainqueur de la dernière étape du Tour de la Manche se retrouve en tête avec trois autres coureurs. "On a résisté pendant longtemps avec 30" sur le peloton. J'ai insisté, je n'ai pas baissé les bras, je savais que ça allait plier à un moment". Le peloton allait plier, pas son groupe d'échappée bien sûr. "On se fait rattraper par un petit groupe. J'ai joué un peu le coureur fatigué par le début de course. J'ai sauté quelques relais. Je ne me considérais pas comme le meilleur grimpeur du groupe. J'ai voulu anticiper mais j'ai dû attendre les quatre derniers kilomètres dans un faux-plat montant du Mont Brouilly. Je suis sorti avec Maxime Jarnet. Dans la montée, son allure était trop rapide. A un kilomètre du sommet, je lui ai dit 'vas-y'".

Mais la course du 2e de la Flèche Ardennaise (1.2) ne s'arrête pas là. Il pense aussi au classement général. "Louis Louvet m'a passé à 600 mètres. Bellicaud me reprend juste à la fin et j'ai sprinté pour creuser l'écart sur Eddy Finé. J'ai bien fait puisque je le passe au classement général (voir le classement). Tout le monde était sec. On peut toujours dire que si je n'avais pas roulé autant, j'aurais pu mieux faire mais je me serais fait reprendre au km 30 et la course aurait été différente. J'ai couru pour gagner et j'ai été battu par plus fort que moi. On ne peut pas gagner tous les week-ends", reconnaît-il.

« IL N'Y A PAS QUE LE CHRONO »

Le 6e du Challenge BBB-DirectVelo voit plus loin que ce Tour du Beaujolais ce qui explique aussi une certaine prudence le premier jour sous la pluie. "Je n'ai pas pris de risques insensés pour tomber anéantir mes objectifs du mois de juin le Tour Nivernais Morvan et le Championnat de France", explique-t-il.

Le Champion de France de contre-la-montre Amateurs 2014 a de l'abattage et travaille dur pour retrouver ses lauriers, plus que les précédentes éditions, et se concentre sur ses exercices. "Les années passées, je savais avant le Championnat que je n'en avais pas fait assez. Actuellement, je me demande toujours si j'en ai fait assez après chaque sortie d'entraînement". Mais ses ambitions à la Haye-Fouassière ne s'arrêtent pas à l'épreuve de vérité. "Il n'y a pas que le chrono", prévient-il.

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