Juliette Labous le concède volontiers : son début de saison a été relativement poussif. La faute, notamment, à la période de cyclo-cross, qui l’a contrainte à faire des efforts différents des pures routières durant le tout début d’année. “La forme était assez moyenne sur les premières courses. Je crois que le cross ne m’a pas vraiment fait de bien, car je n’ai pas pu assez travailler en volume”. Dans ces conditions, la sociétaire du Team Sunweb envisage-t-elle d’abandonner tout bonnement le cyclo-cross l’hiver prochain ? “On en a discuté avec le staff. Arrêter totalement, non, car j’aime ça et que c’est ludique. Mais il faudra faire de nouveaux ajustements, et notamment limiter les déplacements qui font dépenser trop d’énergie. Il faudra que je passe plus de temps à faire du foncier, en allant rouler en Espagne pour profiter de meilleures conditions météos, par exemple”.

En attendant, la Franc-Comtoise semble retrouver de meilleures sensations, et ce notamment depuis les Strade Bianche. “Je sens que ça revient petit à petit et ça tombe bien, car les gros rendez-vous arrivent”. Dans les prochains jours, la multiple Championne de France route et cyclo-cross dans les catégories de jeune va se frotter aux Classiques ardennaises, où elle aura à coeur d’épauler le plus longtemps possible Lucinda Brand et Coryn Rivera. “Je prends du galon dans l’équipe et ça fait plaisir. Avant, j’avais pour consigne de faire le début de course mais maintenant, on me demander d’épauler et d’entourer nos deux leaders le plus longtemps possible. Je dois être présente dans le final”, se réjouit-elle auprès de DirectVelo.

« ON ME FAIT CONFIANCE »

Comme l’an passé, la jeune femme de 20 ans aura ensuite l’occasion d’endosser le rôle de leader; notamment à l’occasion du Tour de Californie, dont elle avait pris la 9e place l’an dernier après, déjà, une 7e place finale au Tour du Yorkshire. la Bisontine prépare cette période de la saison depuis de longues semaines, elle qui enchaînera ensuite avec le Tour d’Italie. Là encore, comme l’an dernier. “Je commence à avoir mes repères sur cette période. C’est l’enchaînement sur lequel l’équipe m’attend. L’avantage, contrairement à l’an passé, c’est que je n’ai plus d’études en parallèle et de partiels à passer. Je peux me concentrer à 100% sur ma pratique du vélo”. 

Si elle admet avoir “un peu plus de pression”, la vice-Championne de France contre-la-montre en titre apprécie surtout d’avoir de plus en plus de responsabilités au sein de sa formation. “On me fait confiance et je sais que j’ai les capacités d’être leader. A moi de conclure par de bons résultats”. Son objectif principal de la saison 2019 : faire preuve d’une plus grande régularité. “Jusqu’à présent, j’arrivais à faire de bonnes prestations de temps en temps, mais je ne veux plus passer à côté de certains événements”. Au-delà de cet enchaînement de grandes courses internationales, envisage-t-elle de se rendre sur des manches de la Coupe de France, à l’image d’Audrey Cordon-Ragot, lauréat dimanche dernier en Bretagne (voir classement) ? Elle aurait alors sans doute l’occasion de jouer la victoire. “J’envisageais éventuellement d’en faire une ou deux, notamment la Classique des Pyrénées, mais mon calendrier risque de ne pas me le permettre. Donc normalement, je n’en ferai pas”.