Valentin Madouas : « On les a eus »

Crédit photo DirectVelo.com

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En mettant le feu, Valentin Madouas a éteint l'incendie qui était sur le point de secouer la formation Groupama-FDJ. Dans le final de la Route Adélie de Vitré (Coupe de France Pro), le coureur de 22 ans s'est mué en pompier de service. Avec succès. ''J'ai attaqué pour soulager l'équipe. Comme on a vu que l'on commençait un peu à se faire déborder, je leur ai dit que je me sentais super bien et j'y suis allé'', explique-t-il à DirectVelo, peu après l'arrivée.

« J'AI TOUT DONNÉ »

Pour Valentin Madouas, la meilleure défense était l'attaque. Dans l'optique de se délester du poids de la course et de placer un pion à l'avant, le Breton a mis le feu aux poudres. ''On a réussi à bien se placer au pied de la bosse. La route était mouillée donc on savait que le peloton allait s'étirer. J'ai fait l'effort du bas jusqu'au sommet de la côte. J'ai vu que j'avais une quinzaine de secondes d'avance. J'ai tout donné'', souligne-t-il. Une fois seul aux commandes, le sociétaire de la formation Groupama-FDJ ne s'est pas posé la moindre question. Il a continué d'appuyer fort sur les pédales. ''J'ai géré mon effort pour essayer d'aller au bout''.

Cependant, une fois qu'il a senti le souffle du peloton dans son dos, l'ancien Champion de France Amateurs a décidé de se relever pour jouer la carte de l'arrivée groupée. ''Quand j'ai vu que ça rentrait, je me suis dit qu'il fallait que je garde un peu de force pour emmener Marc (Sarreau) le plus loin possible. On savait que tout le monde était très fatigué et que ça allait se faire dans le final. Mon but, c'était vraiment de faire la bascule avec eux. À partir de là, on a bien géré'', glisse-t-il. Le train de la Groupama-FDJ n'a pas pris de retard : au cours de l'emballage final, c'est bel et bien Marc Sarreau qui s'est montré le plus rapide grâce au soutien de ses coéquipiers (voir classement). ''On a fait la course parfaite avec l'équipe. On a sacrifié deux coureurs qui ont roulé toute la journée et à deux kilomètres de l'arrivée, on avait encore cinq coureurs. C'était vraiment super'', reprend le vainqueur de Paris-Bourges 2018. Ce succès couronne donc un travail collectif rondement mené. ''On voulait vraiment remporter l'épreuve. Nos adversaires, on les a eus. Tant mieux''.

« ESSAYER DE PERFORMER SUR LE GIRO »

Auteur d'un numéro dans les derniers kilomètres de l'épreuve, Valentin Madouas aurait-il pu aller au bout de son entreprise s'il n'avait pas joué la carte du collectif ? ''Je me sentais très bien. J'aurais pu faire mon effort un tour plus tard. Peut-être que j'aurais pu gagner. Peut-être, mais on ne peut pas savoir. Peut-être que je n'aurais pas été placé comme ça et que je n'aurais pas pu faire mon effort comme je l'ai fait. Avec des ''si'', c'est facile de refaire la course'', sourit-il. En tout cas, une chose est certaine : l'ancien sociétaire du BIC 2000 faisait assurément partie des plus forts. ''Je sais que j'ai les jambes pour gagner ce genre de course'', assure-t-il.

Cette prestation est de bon augure pour la suite de la saison du Finistérien. De quoi lui permettre d'aborder sereinement les prochaines échéances. ''Ça me met en confiance. J'étais en reprise, c'était un peu difficile, mais je pense que je vais monter en puissance''. Il se rendra donc sur son premier Grand Tour prudent, mais ambitieux. ''Sur le Giro, il y a plusieurs étapes qui peuvent me correspondre, mais je ne connais pas encore le niveau de mes adversaires. Je vais essayer de performer sur quelques étapes, et pourquoi pas un bon général...'', conclut-il.

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