A 24 ans, Nathanaël Gery a la motivation d'un Cadet. Cet hiver, il a intégré la DN1 du CR4C Roanne après une bonne première saison « en marge » de l’équipe lauréate de la Coupe de France. Le Forézien a débuté le vélo sur le tard, à 18 ans. "Je faisais du ski alpin au club de Saint-Etienne. A 17-18 ans, j'ai eu la possibilité de faire un sport-études et partir à la montagne, mais ça me faisait quitter jeune la maison. J'ai préféré changer de discipline. Sur le coup, ça m'a fait bizarre d'arrêter le ski". Il est venu "naturellement au vélo", une discipline qu’il aimait déjà avant de pratiquer en compétition. "J'en ai toujours fait un peu pour le plaisir mais je n'avais jamais osé acheter un vélo et me lancer. Dès que j'ai acheté un vélo, je ne l'ai jamais trop lâché". Il débute la compétition en FSGT 4 avant de gravir les échelons. "Chaque année, j'ai progressé. J'ai pris ensuite une Pass' en FFC, puis une Pass'open et enfin une licence en 3e catégorie".

Arrivé l'an dernier au CR4C Roanne, l'ancien sociétaire de l'UC Forez a commencé à côtoyer de plus en plus la DN du CR4C grâce à ses bons résultats. "J'ai 24 ans et je commence à atteindre un bon niveau, juge-t-il pour DirectVelo. Je ne pense pas aux résultats. Mon envie est de progresser. Je serai satisfait tant que je sentirai une progression. Mes petites performances me boostent. C'est la première année où je suis vraiment dans l’équipe. Ça motive. J'apprends. Je fais des erreurs mais j'espère apprendre vite. Je veux juste progresser. Je continuerai tant que je n'aurai pas atteint mes limites".

« C'EST DU PLAISIR »

13e du Poinçonnet-Limoges et 2e de la Transversale des As de l’Ain le week-end précédent, Nathanaël Gery avait coché le Grand Prix de Saint-Etienne Loire et Annemasse-Bellegarde. "J'étais remonté à bloc pour faire quelque chose". Adepte des longues fugues, il a couru à l'économie à Saint-Etienne. "Au briefing, on m'a demandé si je voulais être protégé. J'ai dit oui. J'ai été passif pendant la course. Je me suis un peu embêté dans le peloton", sourit-il. Tactique ennuyeuse mais payante. Classé 8e, il est arrivé au sein du groupe qui s'est joué la victoire (voir le classement).

Le lendemain, il a retrouvé sa fougue en prenant place dans l'échappée d'Annemasse-Bellegarde. "Faire un bon GP de Saint-Etienne m'a libéré, reconnaît-il. Avec Fabien Rondeau, nous étions deux coureurs du CR4C Roanne dans l'échappée à Annemasse. Nous avons eu jusqu’à 1'50'' d'avance avant Bonneville. Il fallait y croire mais le peloton est revenu très fort. J’espérais passer en tête Chez Padon avant d'être repris mais ils sont revenus dans la montée. C'était trop dur pour suivre ensuite". Il a été récompensé par la première place au classement des sprints. Et surtout, à l'issue du podium, il ne cachait pas sa satisfaction d'avoir passé la journée à l'avant. "Il n'y a pas de résultat mais c'est du plaisir", assure-t-il.