FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope : « Une course spéciale »

Crédit photo Thomas Maheux

Crédit photo Thomas Maheux

De la poussière, des chemins blancs, des crevaisons, des chutes. En Toscane et sur le calendrier des courses cyclistes, les Strade Bianche occupent une place à part. Au sein du peloton féminin, cette épreuve attire ou effraie. Ce samedi, la formation FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope s'est lancée une nouvelle fois à l'assaut de l'épreuve toscane. Et le constat est simple : ''c'est une course spéciale'', résume Charlotte Bravard au micro de DirectVelo

« LA CREVAISON FAIT PARTIE DU JEU »

Sous les remparts de la Fortezza Medicea de Sienne, avant le départ de l'épreuve, Valentin Omont, 19 ans, nouveau mécanicien de l'équipe effectuait ses grand débuts avec la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope. ''C'est pas mal les Strade Bianche pour commencer'', s'amusait-il. Une fois les derniers réglages effectués et le départ donné, les premiers kilomètres ont donné lieu à une course d'attente. Le calme avant la tempête. Concentré au volant de sa voiture, le directeur sportif de la formation française, Cédric Barre, rappelle les priorités. ''On attend le premier secteur gravier de la course. Il faudra être bien placé parce qu'il y a un stress qui s'installe, ça va accélérer et frotter parce que tout le monde veut se placer''. Si ce premier carrefour stratégique s'est déroulé sans embûche, le technicien de la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope préférait ne pas se réjouir trop vite. ''Il faut rester prudent, on fera le point après le huitième secteur gravier''.

Qui dit chemin blanc, dit risque de chutes et de crevaisons. Sur ce terrain hostile, la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope n'a pas été épargnée. En l'espace de seulement quelques minutes et l'enchaînement de deux secteurs, Cédric Barre a été appelé à trois reprises pour des dépannages. ''On sait que la crevaison fait partie du jeu'', souffle Maëlle Grossetête. Sur ces étroits passages, la confusion règne du fait de l'enchevêtrement de véhicules suiveurs et de coureurs distancés. Au mileu de ce gigantesque capharnaüm, en dépit des innombrables coups de klaxon, remonter la file des véhicules suiveurs s’apparente à un exercice périlleux. Chaque réparation nécessite donc de précieuses minutes. ''J'ai attendu un moment avant d'être dépannée à cause du tirage au sort des voitures. On était voiture n°19, malheureusement. Après être repartie, j'ai essayé de chasser pendant tout le secteur, mais je n'ai pas pu revenir'', regrette Charlotte Bravard. Distancée loin de l'arrivée, la Championne de France 2017 n'a eu d'autres choix que de jeter l'éponge. ''Je suis rentrée à Sienne en vélo''.

« LA PLUS BELLE COURSE DE MA VIE »

Peu après, Maëlle Grossetête a connu une situation similaire. ''J'ai crevé deux fois. La première fois dans un secteur en bosse, et quand j'allais rentrer, j'ai crevé une nouvelle fois. Peut-être que j'ai pris trop de risques''. Alors que la voiture de son directeur sportif se trouvait derrière un peloton où elle manquait à l'appel, la jeune femme de 19 ans a été contrainte de poser pied à terre. ''C'était ma première fois dans la voiture balais. C'était une nouvelle expérience, mais pas la meilleure''. Si la formation FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope a connu son lot de crevaisons, Cédric Barre sait que ces aléas ont touché l'ensemble du peloton. ''C'est dommage d'avoir perdu trois filles au tout début. C'est comme ça. C'est regrettable, mais c'est la course. On est loin d'avoir été les seuls à ne pas avoir été épargnés''.

Tout au long des chemins et des vallons toscans, un épais nuage de poussière a accompagné la progression du peloton et s'est répandu. Partout. Coureurs, vélos, ou encore voitures suiveuses : rien ne lui a échappé. Le visage maculé par cette terre italienne, les concurrentes ont connu des conditions bien différentes de celles de 2018. ''Sur la fin, quand les voitures nous doublaient, on se prenait toute la poussière dans le visage, c'était horrible. On ne voyait plus rien, mais ça fait partie de cette course''. Cette différence de météo notable explique le fort nombre de crevaisons intervenues au sein du peloton. ''L'avantage de la pluie, c'est que ça balaie les silex de la route'', analysait Cédric Barre peu après son troisième et dernier dépannage de la journée. Sur un parcours où la route ne laisse que peu de répit, épuisées, certaines des rescapées de ces Strade Bianche en redemandaient pourtant dès leur descente de vélo. ''C'était vraiment la plus belle course de ma vie, j'ai pris du plaisir sur les secteurs graviers. J'espère revenir l'an prochain'', souriait Evita Muzic (36e). Du côté de sa coéquipière Shara Gillow (18e), même son de cloche. ''C'était vraiment dur, mais j'aime cette course''. Mais avant de penser à l'édition 2020 des Strade Bianche, les filles de la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope sont rapidement montées dans leur camping-car pour tenter de reprendre des forces.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Charlotte BRAVARD
Portrait de Shara GILLOW
Portrait de Maëlle GROSSETÊTE
Portrait de Evita MUZIC