Lucas Dubau : « On est tous des êtres humains »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo.com

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Pour son entrée dans la catégorie Elites, Lucas Dubau a connu des premières semaines difficiles avant de progressivement retrouver le niveau qui fait du Champion de France Espoirs en titre l’un des coureurs à suivre à Pierric (Loire-Atlantique), théâtre ce dimanche de la deuxième manche de Coupe de France de cyclo-cross. Le sociétaire du Team Peltrax-CS Dammarie-lès-Lys fait le point pour DirectVélo

Directvélo : Comment as-tu abordé cette première saison de cyclo-cross en Elites ?
Lucas Dubau : J’ai repris un peu plus tard par rapport aux saisons précédentes. Après la saison de VTT, on recommence d’habitude début septembre. Cette fois-ci, on s’est dit qu’il fallait vraiment bien se reposer. Du coup, je suis resté trois semaines sans faire de vélo et de sport. Mais j’ai eu du mal à me mettre dedans lors des premières courses. Je ne suis pas revenu au niveau aussi vite que je l’aurai voulu et donc pas eu les résultats escomptés.

C’est juste une question de timing ?
Non, pas seulement. J’ai aussi eu des soucis de maux de ventre en course, peut-être à cause du froid arrivé subitement il y a deux semaines. Au bout de 20 ou 30' de course, ça me fait des vrais coups de moins bien : je ne suis pas à fond, mais je n’arrive pas rouler plus vite. J’avais déjà eu ça l’année dernière : j’ai changé mon alimentation et c’est passé. Mais là, je pense que c’est plutôt le froid. Du coup, j’essaye de m’habiller mieux, de faire attention. Depuis trois courses, ça va mieux.

« SI JE POUVAIS FAIRE UN TOP 5... »

Tu vises une bonne place pour la Coupe de France à Pierric ce dimanche ?
En tout cas, je sens que la forme monte crescendo ! En Espagne, le week-end dernier, j’étais à la bagarre pour le podium (7e au final). Donc on va dire que si je pouvais faire un Top 5, cela me ferait plaisir. Je ne connais pas le circuit de Pierric, mais on m’a dit qu’il était assez roulant, similaire à celui de la Mezière. Je préfère quand c’est plus dur,  mais à la limite, peu importe.  Que ce soit dur ou roulant, ça doit me convenir. Et si ce n’est pas le cas, c’est à moi de travailler sur mes lacunes, c’est tout.

La Coupe de France est un objectif pour toi ?
Non, elle ne l’est pas en tant que telle. Mais pour performer en Coupe de Monde, il faut passer par les Coupes de France pour avoir plus de points UCI et être en meilleure position sur les lignes de départ. Donc si je gravite toujours vers la 10e place en Coupe de France, je continuerai à partir de loin en Coupe du Monde. Donc, non, ce n’est pas un objectif, mais faire des résultats me permettra de performer au niveau mondial.

« LES BELGES SONT PLUS PROS QUE NOUS...»

Justement, on t’a senti à la peine sur les premières Coupes de Monde…
Oui, ce n’était pas génial. Déjà, je n’étais pas en avance sur ma préparation. Mais en plus, c’est ma première année en Élites et au niveau mondial, tu sens vraiment la différence. En Coupe du Monde, ça roule beaucoup plus vite. Si t’ajoutes à cela que je pars en dernière ligne …. Cela n’aide pas. Mais avec Joshua (son frère, NDLR), on va enchainer plusieurs courses en Belgique pour progresser : des C1 comme à Hamme, ou des C2 après. Et les Coupes de Monde à Coxyde le 25 novembre et Namur fin décembre.  Les manches de la Coupe du Monde sont l'objectif de ma saison. Pour l’instant, je vise d’être dans les 30 et en fin de saison se rapprocher du Top 20.

Tu penses qu’à terme, les Français pourront défier les Belges ou Hollandais en Elites ?
Pour l’instant, c’est compliqué. Il faut reconnaitre que les Belges sont plus pros que nous. En Espoirs voire en Juniors, ils ont quasiment un camping-car chacun. Nous, on est en voiture, ou à plusieurs dans une vieille camionnette pour se changer… Je ne veux pas dramatiser, mais quand on rentre d’une reconnaissance de circuit plein de boue et qu’on se change qu'à moitié, qu’on a froid… On est moins à l’aise. Et le facteur qui joue le plus à mon sens, c’est qu’en Belgique ils ont des cyclo-cross à moins d’1h30 de chez eux. Nous, on est souvent loin. Les temps de trajet jouent beaucoup sur la récupération.

« LE CHAMPIONNAT DE FRANCE RESTE MON OBJECTIF ULTIME »

Et c’est irrémédiable ?
Ah non, je ne dis pas ça. Le cyclo-cross n’est pas une discipline qui sera dominée par les Belges ou les Hollandais éternellement : on est tous des humains ! Dans les cinq années à venir, il est même possible d’avoir un Champion du monde Élites Français. On a les coureurs de qualité et les équipes qui peuvent les aider. Nos coureurs font tous des podiums de Coupe du Monde en Espoirs. On est un peu en retard, mais on n’est pas à la rue. Sur les méthodes d’entrainement et au niveau physique, on n’a rien à envier aux Belges.

Cela ne te démange pas de porter ton maillot de Champion de France ?
Mais je le porte... à l’entrainement (rires). Non, franchement, je savais qu’en gagnant en dernière année Espoirs, je n’aurai pas le droit de le porter. Et même si il est à la maison, ce maillot me remotive quand je suis pas en forme. Il me rappelle que j’ai des qualités pour faire de belles choses et que le travail va forcément payer. Tôt ou tard, mais il va payer ! Ca permet d’être plus confiant. Et je vais bien me préparer pour jouer le titre à Besancon cette année en Elites. Le Championnat de France reste toujours mon objectif ultime dans la saison. 

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