Dernier dossard pour le Pôle Continental Wallon

Crédit photo James Odvart

Crédit photo James Odvart

En 2019, l'équipe Pôle Continental Wallon ne sera plus dans le peloton. Suite à des difficultés dans l'entreprise qui procède à des restructurations, le sponsor principal T.Palm a arrêté son partenariat avec le Pôle Continental Wallon. Laissant la lourde tâche au manager Pascal Pieterarens de trouver les 100.000 euros nécessaires pour repartir en 2019. Mais aucun partenaire ne s'est manifesté et il n'y aura pas de quatorzième saison dans la troisième division du cyclisme. Mardi, le Grand Prix de Clôture de Putte-Kapellen était donc la dernière course de la structure wallonne. "C'est la fin d'un symbole. C'est dommage de mettre la clé sous le paillasson. Nous devons interrompre la belle histoire du Pôle Continental Wallon". C'est avec une grosse tristesse que Pascal Pieterarens s'est confié à DirectVelo, mardi, au Grand Prix de Clôture Putte-Kapellen.

DirectVelo : Quel est ton état d'esprit au moment où l'équipe s'arrête ?
Pascal Pieterarens : Je suis meurtri de devoir arrêter. J'ai tout tenté. Malheureusement, il n'y a jamais rien de concret. Je ne peux pas retenir les coureurs. Il y a des délais au niveau de l'UCI à respecter. Je dois laisser tomber, la mort dans l'âme.

Vous avez marqué l'histoire du cyclisme wallon...
Je suis fier du chemin parcouru. Nous avons bien travaillé. Nous avons été la première Continental en Wallonie. Nous avons obtenu des résultats. Nous n'avons rien à regretter. Beaucoup de nos coureurs sont devenus pros par la suite : Edwig Cammaerts, Kevin Van Melsen, Gilles Devillers, Boris Dron, Kevyn Ista, Sébastien Delfosse, Christophe Prémont, Tom Dernies et le regretté Antoine Demoitié.

En plus, la saison 2018 a été bonne avec six succès dont l'interclub d'Aartselaar à la mi-septembre.
Je suis d'autant plus déçu car nous avons réalisé une bonne saison en 2018. Beaucoup de coureurs ont marché. Il y avait de la bonne humeur dans le groupe. Les coureurs travaillaient les uns pour les autres et ils ont progressé. Cela va manquer à tout le monde. Nous avons été présents à la télévision. Il y a un gros retour publicitaire. C'est le malheur du vélo. Malgré cette campagne positive, il n'y a personne qui désire investir dans l'avenir du vélo. 

LE VELO NE VA PAS BIEN

Cet arrêt en dit long, selon toi, sur l'état actuel du cyclisme ?
Il ne faut pas se voiler la face. Le vélo ne va pas bien. Ce n'est pas propre à là Wallonie. Nous avons un ancrage wallon. Par conséquent, cela nous marque plus. En Flandre, il y a également d'énormes difficultés. Au niveau européen, des équipes disparaissent ou doivent s'allier. C'est la vie, on ne peut rien y faire. Avec un peu d'argent, les organisateurs ont du mal. Des courses disparaissent. Trouver des bénévoles devient de plus en plus difficile car ils demandent combien ils seront payés... Ils oublient que cela doit rester un plaisir.

Cela signifie-t-il qu'on ne te reverra plus dans le peloton ?
Je ne sais pas. Depuis mes 15 ans, je suis sur ou dans le vélo. Cela fait 40 ans que je consacre tout à mon deuxième temps plein. J'ai 55 ans. Je vais profiter de la vie. Je ne vais pas savoir tourner la page d'un coup. Je reviendrai volontiers derrière le volant pour plusieurs courses mais je ne veux pas avoir la responsabilité d'un projet.

Les plus grands succès de T.Palm en 13 ans: 
-Le Tour des Flandres Espoirs : Kevyn Ista (2006)
-Le Grand Prix du 1er Mai : Jean-Philippe Dony (2006)
-Kattekoers : Sébastien Delfosse (2007)
-Zellik-Galmaarden : Kevyn Ista (2007)
-Flèche Ardennaise : Sébastien Delfosse (2007)
-Gooikse Pijl : Fabio Polazzi (2007)
-Grand Prix Criquielion : Fabio Polazzi (2007) et Tom David (2012)

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