Thibaut Pinot s'est sacrifié

Crédit photo Régis Garnier - DirectVelo

Crédit photo Régis Garnier - DirectVelo

Sous les couleurs de l'équipe de France, Thibaut Pinot a rempli sa part du contrat à Innsbrück (Autriche). Auteur d'un gros écrémage dans le final du Championnat du Monde, le Franc-Comtois a tenté de mettre sur orbite Julian Alaphilippe, le leader désigné des tricolores. En vain. Finalement 9e, juste derrière son chef de file, le coureur de 28 ans a joué le rôle d'équipier de luxe jusque dans les derniers mètres de l'épreuve. Il se confie auprès de DirectVelo.

DirectVelo : Tu as réalisé un gros travail dans le final !
Thibaut Pinot : Je me suis sacrifié. Je me suis écarté après avoir fait le boulot, et après, ils sont partis. Ça n'a pas temporisé. Ensuite, ce n'est jamais rentré derrière. Une fois que j'ai donné tout ce que j'avais, j'ai essayé de monter comme je le pouvais. Quand je me suis écarté, il ne restait plus que six coureurs. Il y avait des consignes. Mon but était de durcir parce que le favori numéro un, c'était Julian (Alaphilippe).

Vous avez ensuite dû revoir vos plans...
Le leader prévu, c'était Julian (Alaphilippe), mais il a eu des crampes dans la bosse. On s'est rabattu sur la carte Romain (Bardet). J'avais pour consigne de bouger dans les deux derniers tours, et de faire le pied de la bosse. C'est ce que j'ai fait. On est forcément déçu parce qu'on voulait le titre. On est tombé sur plus fort.

Est-ce un regret pour toi de ne pas avoir joué ta propre carte ?
Les crampes, ça vient comme ça. J'avais mon rôle, je l'ai accepté, et je n'ai pas de regrets. C'est dommage, mais on a montré que collectivement, nous étions forts, et c'est ce qu'il faut retenir. J'ai tenu mon rôle et je ne me suis pas caché. Dans les deux derniers tours, j'ai sauté sur tout ce qui bougeait. Je ne voulais surtout pas que l'on me reproche quoique ça soit après l'arrivée. Pour moi, Julian (Alaphilippe) était plus fort que moi sur le papier, sur une course comme ça. C'était normal de se sacrifier pour lui.

« ON A MONTRÉ QUE L'ON ÉTAIT FORT »

La course a mis longtemps avant de se décanter !
Une fois que l'échappée a pris dix-neuf minutes d'avance, on a tout de suite compris que tout le monde allait rouler au train. Ça s'est fait à l'usure. Le parcours était tellement difficile qu'il fallait s'attendre à ça. Le dernier mur a peut-être également bloqué la course.

Était-ce la bonne stratégie de tout miser sur le final ?
Toutes les équipes avaient les mêmes consignes, comme l'Espagne et l'Italie. Au final, c'était une course cadenassée. Tout le monde misait sur la pointe de vitesse de ses coureurs. C'était une tactique qui a failli payer pour nous. Si Julian (Alaphilippe) avait été devant, il aurait pu gagner. Avec trois coureurs dans les dix premiers, collectivement, on a montré que l'on était fort.

Il te restera d'autres opportunités pour briller sur un Championnat du Monde...
Après toute sa carrière, et le nombre de fois où il a terminé sur le podium, c'est mérité pour Alejandro Valverde. C'est un beau Champion du Monde. Nous, on a encore le temps. J'espère que ça sera dans deux ans en Suisse (sourire). En tout cas, j'étais bien aujourd'hui (dimanche). J'espère me rattraper d'ici quinze jours au Tour de Lombardie.

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