Arrivée mouvementée à Civaux ce samedi. Jimmy Raibaud (CR4C Roanne) et Flavien Dassonville (CC Nogent-sur-Oise) ont tous les deux levé les bras à l'arrivée du Trophée des Champions. Le premier en signe de victoire et le second en signe de protestation. Les commissaires ont confirmé la première place du Champion de France Amateurs 2012 (voir classement). Cette victoire arrive après une mauvaise nouvelle pour la suite de sa carrière, lui qui se faisait une joie de rejoindre la Continental de Groupama-FDJ. Jimmy Raibaud revient sur sa victoire et sa déception auprès de DirectVelo.

DirectVelo : Après Bordeaux-Saintes, la première manche de la Coupe de France, tu gagnes le Trophée des Champions, la super finale...
Jimmy Raibaud : J'avais à cœur de bien finir car c'était ma dernière course de l'année puisque nous n'irons pas à Paris-Connerré. C'était ma dernière chance de briller. Début septembre, j'ai eu une très mauvaise nouvelle quand j'ai appris que mes contacts avec la Continental FDJ tournaient court. J'ai pris un gros coup dur sur la tête, le deuxième après l'arrêt de l'Armée de Terre. Alors je me suis dit que je devais montrer que j'étais fort, que j'avais la jambe. J'ai pris le départ aujourd'hui pour gagner et ça me fait super plaisir de m'imposer.

« J'AI BIEN GARDÉ MA LIGNE »

Comment t'es-tu retrouvé devant ?
J'ai dû prendre mes responsabilité car les autres coureurs de l'échappée me savaient rapide au sprint. Alors j'ai sauté sur tout ce qui bouge. On a réussi à s'isoler à trois (Flavien Dassonville et Morne Van Niekerk, NDLR), c'était mieux, il n'y en avait plus que deux à contrôler. J'ai fait beaucoup d'efforts pour arriver pour la gagne.

Comment s'est passé ton sprint ?
Ils m'ont laissé lancer le sprint. J'ai pris les barrières à gauche, vu que le vent venait de la droite. J'ai gardé ma ligne pour les forcer à remonter dans le vent s'ils étaient plus fort que moi. Van Niekerk a essayé à droite mais il n'a pas réussi. Flavien a essayé de passer entre les barrières et moi mais j'ai bien gardé ma ligne, sur la vidéo on voit qu'il n'y a pas de problèmes.

Flavien Dassonville a contesté l'arrivée...
Je comprends qu'il soit déçu. Il avait envie de gagner, c'est sa dernière course. Mais je n'avais pas envie de la laisser, je n'ai gagné qu'une fois cette année.

« J'AI ÉTÉ HONNÊTE, JE N'AI PAS CHERCHÉ AILLEURS »

Que s'est-il passé avec la future Continental Groupama-FDJ ?
J'avais un accord verbal avec eux au Championnat de France et au mois de septembre ils me disent non. Tout l'été, dans ma tête c'était reparti, c'est comme si j'avais resigné mon contrat. Ils m'avaient dit que j'étais une priorité pour eux en tant que capitaine de route. J'ai été honnête, je n'ai pas cherché ailleurs, j'étais content de ce projet. Humainement c'est très dur à accepter. Je ne pensais pas que c'était possible mais, comme quoi, dans le haut niveau tout arrive. Je ne m'attendais pas à ça de la part d'une équipe tellement renommée. Tant qu'on n'a pas signé, on ne peut pas y croire.

Est-ce que ça casse ce qui s'est passé avec Roanne ?
Je fais la différence avec le monde professionnel. J'ai essayé de faire les choses bien à Roanne. J'ai donné la chance aux jeunes. J'ai essayé de créer un groupe où on est tous copains. Dans la vie, je suis sérieux et je fais les choses bien. Avec Roanne je me suis engagé à 200% avec eux. Je me suis impliqué dans les conseils. Je leur dois ça, ce sont eux qui m'ont formé. On a passé une saison exceptionnelle ensemble. Je n'oublierai jamais cette année avec eux.

Sais-tu ce que tu vas faire l'an prochain ?
C'est encore trop récent. J'aimerais qu'un manager d'équipe me fasse confiance. Mais les négociations ont commencé depuis longtemps et je me rajoute au marché seulement maintenant. Je suis très pessimiste sur la question mais on peut toujours espérer. Je ne sais pas encore si je ferai du vélo l'an prochain. Cette victoire me fait du bien. Elle montre que j'ai encore la hargne de gagner des courses que je ne me suis pas laissé abattre. La vie est faite d'expériences. Je ne sais pas de quoi l'avenir est fait mais il faut toujours garder espoir et faire ce qu'on a envie de faire.