Marc Hirschi : « Tout se passe à merveille »

Crédit photo Régis Garnier - DirectVelo

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C’est un doublé aussi beau qu’inespéré. Déjà euphorique après son titre de Championnat d’Europe sur route, acquis en juillet dernier sur les routes tchèques, Marc Hirschi a décroché un maillot encore bien plus prestigieux ce vendredi, en remportant le Championnat du Monde d’Innsbruck, en Autriche (voir classement). Le Suisse, auteur d’une saison XXL, a parfaitement conclu un formidable travail de la délégation suisse tout au long des 179,5 kilomètres de course. Médaille d’or autour du cou, maillot arc-en-ciel sur les épaules, le futur professionnel du Team Sunweb est revenu sur sa performance auprès de DirectVelo

DirectVelo : Tu es Champion du Monde, après avoir déjà été Champion d’Europe il y a deux mois : c’est énorme !
Marc Hirschi : Je ne réalise pas ! C’est incroyable ! Je crois qu’il me faudra quelques jours pour réaliser ce que j’ai fait aujourd’hui (vendredi). Il a fallu que je me pince après l’arrivée mais visiblement, j’ai bel et bien gagné… Tout se passe à merveille pour moi en ce moment, avec ces très grosses victoires, mon contrat professionnel, la fin de mes études… Tout est en ma faveur en ce moment, c’est fou.

Tu as gagné ce Mondial en lâchant tes deux derniers rivaux, Lambrecht et Hänninen, dans la longue descente…
J’étais en troisième et dernière position du groupe de tête et j’ai senti qu’il y avait une ouverture. Alors j’y suis allé. Je voulais essayer, juste pour voir. Je savais que si je prenais quelques mètres d’avance, ils auraient du mal à rentrer ensuite. Sur ce Championnat, il fallait être très fort physiquement, bien sûr, mais il fallait aussi l’être tactiquement et courir intelligemment. C’est ce que j’ai réussi à faire et j’en suis très fier.

L’équipe de Suisse a été impressionnante sur l’ensemble de ce Championnat !
On savait depuis de longues semaines que nous étions capables de ce type de performance. Mais bon, il nous manquait toujours un petit truc en course pour concrétiser. Ce matin, nous avions trois leaders au départ et on savait que chacun de nous trois avait sa chance pour une médaille. Il ne fallait jamais courir derrière et ne surtout pas subir la course. On n’avait pas prévu d’attaquer dans la descente mais ça s’est fait comme ça, car nous n’avions que des bons descendeurs. Il faut profiter de tous les kilomètres du parcours… Tout est exploitable. Clairement, la descente aura été la clef de ce Mondial que l’on présentait pour grimpeurs. Bon, il fallait quand même savoir grimper (sourires).

« NOUS AVONS TOUJOURS EU UN COUP D’AVANCE »

Gino Mäder et Patrick Müller semblaient également capables de l’emporter : rien ne pouvait vous arriver ?
A partir du moment où l’on s’est retrouvé à sept devant, dont quatre Suisses, nous avons toujours eu un coup d’avance. Le moment où l’on sort à sept est le point crucial de la course. Je suis très heureux de la façon dont nous avons tous couru. Une fois que Patrick (Müller) était devant, les autres n’avaient “plus qu’à” prendre les roues. On a toujours été en position favorable.

Tu t’affirmes encore un peu plus comme un spécialiste des courses d’un jour, bien que tu aies aussi performé sur des courses par étapes cette année…
J’aime tous les types de parcours. Je peux grimper mais je suis aussi l’un des grimpeurs les plus rapides au sprint. Tactiquement, c’est intéressant quand tu peux jouer sur plusieurs tableaux.

Ton attaque décisive dans la dernière descente aura été le moment clef de ce Mondial mais encore fallait-il pouvoir suivre les meilleurs dans les différentes ascensions : comment expliques-tu avoir été plus à l’aise dans les ascensions aujourd’hui qu’au Tour de l’Avenir ?
C’était une course complètement différente des étapes du Tour de l’Avenir. C’était quand même plus pour puncheur. Bien sûr, je n’étais pas dans ma meilleure condition au Tour de l’Avenir et en plus, j’avais connu quelques problèmes là-bas. Mais j’ai eu le temps de me remettre au travail et de retrouver mes meilleures jambes pour une course qui, encore une fois, convenait mieux à mes qualités. 

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