Après s'être imposé au sommet de la Planche des Belles Filles, et avoir pris le maillot de leader au soir de la 4e étape, Geoffrey Bouchard a remporté l'édition 2018 du Tour Alsace (2.2). Le coureur du CR4C Roanne devance Marc Hirschi (Development Team Sunweb) et Brandon McNulty (Etats-Unis) de quelques secondes, et remporte sa première victoire dans un classement général en Classe 2. Soulagement, satisfaction, ambitions... Le Champion de France Amateur revient sur sa victoire avec DirectVelo.

DirectVelo : Comment as-tu vécu ces dernières journées ?
Geoffrey Bouchard : Nous avons eu des grosses journées, nerveuses, intenses... C'était usant, psychologiquement. J'ai pu compter sur mes coéquipiers, qui ont assuré une grosse partie de l'étape. Avec Rekita et Moreno qui étaient devant, tout le monde était en danger pour le général. Du coup, on a rétabli la situation. Je me doutais aussi que les gars devant allaient se focaliser sur la victoire d'étape, et que ça allait se regarder.

« J'AURAIS PU Y PASSER MOI AUSSI »

Tu n'as donc jamais paniqué ?
Non. Les gars de l'équipe se sont surpassés, comme Andréa Costa ou Pierre Terrasson. Ils ont tiré le peloton pendant une centaine de kilomètres sur une Classe 2, alors qu'ils ont parfois du mal en Elite. C'est super ce qu'ils ont fait aujourd'hui. Après, je ne pouvais que rester là, éviter les ennuis... J'ai eu peur dans le premier GPM, quand je me suis arrêté, deux Suisses sont tombés dans les voitures et j'étais derrière. Je me dis que j'aurais pu y passer aussi.

Lotto-Soudal et Dijon sont venus vous aider aussi...
Les Lotto roulaient pour l'étape, sauf que l'écart ne diminuait pas. Du coup, ils se sont relevés. Les gars du SCO perdaient leur place au général, donc ils sont venus nous donner un coup de main. Astana aussi... Sur la fin, je n'avais plus que Lucas (Papillon) avec moi. À un moment donné, on revenait tellement vite qu'on s'est dit qu'on pouvait presque revenir pour jouer l'étape.

« C'EST QUELQUE CHOSE »

Que représente cette victoire pour toi ?
En tant qu'amateur, pouvoir remporter une étape, c'était déjà super. Je rentrais dans un cercle très fermé de coureurs qui ont gagné en Classe 2, avec des gars comme Lafay, Hurel... J'étais déjà très content avec l'étape. J'ai gagné à Cours-la-Ville mardi, je considérais déjà que ma semaine était réussie. Pouvoir remporter le général, comme Fabien Schmidt au Tour de Bretagne, c'est quelque chose...

Tu reviens en force au Challenge BBB-DirectVelo...
Je sais que Fabien (Schmidt, qui est leader, NDLR) a eu une période de feu, et même lorsqu'il n'est pas au maximum, il reste très fort. Après, je vais enchaîner avec des courses comme stagiaire chez AG2R La Mondiale, donc je ne marquerai peut-être pas autant de points.

Est-ce que cette victoire change quelque chose pour tes ambitions à moyen et long terme ?
J'ai la chance que mes sacrifices et mon investissement payent, et que la réussite soit là. Je vais garder cette philosophie, je vais continuer à travailler et faire les choses sérieusement. Ensuite, je verrai pour mes objectifs de fin de saison. Je pensais déjà à ce Tour Alsace avant le Championnat de France. J'aurais signé pour un Top 10, et là, pouvoir gagner le général... C'est super.