Tour Alsace : la plus dure en Classe 2 ?

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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Avec au menu 163,5 kilomètres et près de 4000 mètres de dénivelé positif, ce samedi, la 4e étape du Tour d'Alsace (2.2) faisait figure d'étape reine de l'épreuve. Sur les routes de la station du Lac Blanc, l'enchaînement des difficultés avait de quoi faire pâlir les moins bons grimpeurs. Si l'organisation n'avait recensé que cinq Grand Prix de la Montagne, au total, les coureurs devaient se coltiner huit ascensions dont, entre autres, le col des Bagenelles, le col du Petit-Ballon ou encore le col du Calvaire en guise de dessert. Un calvaire, cette journée l'a été pour plusieurs concurrents qui ont préféré mettre pied à terre. Au total, ce sont de dix-huit concurrents qui n'ont pas vu la ligne d'arrivée. Au sein du peloton, pour beaucoup, cette étape a été l'une des plus éprouvantes qu'ils aient eu à couvrir. La plus difficile ? ''Toute l’étape était très difficile, mais c’était l’étape reine donc c’est plutôt normal'', s'amuse Filip Maciejik de Leopard Pro Cycling.

Sur son terrain de jeu favori, le porteur du maillot de l'équipe de Suisse, Gino Mäder, a dû se faire violence tout au long de la course afin de rester aux avant-postes. Il confie avoir beaucoup souffert dans les ascensions alsaciennes. ''Ce n'est pas forcément le type d'étape auquel on est habitué, c'est très usant mais ça me plaît beaucoup''. Si ce type d'effort reste inhabituel pour la plupart des jeunes espoirs du peloton, un élément a rendu la course encore plus exigeante et le bitume bouillant. ''La chaleur ! Dans une étape comme celle-ci, si tu ne te sens pas bien sous la grosse chaleur, tu es mort ! On a senti dans les 20-30 derniers kilomètres que la plupart des coureurs n’avaient plus grand-chose dans les jambes'', explique Roland Thalmann, pensionnaire du Team Vorarlberg.

« DU LOURD »

Dans ces conditions, les organismes des concurrents de ce Tour Alsace ont souffert au fil des kilomètres et des ascensions. ''C'était peut-être l'étape la plus dure que j'ai faite'', reprend le grimpeur d'Akros-Renfer Sa, Gordian Bänzer. Même son de cloche chez Brandon McNulty. Si l'Espoir américain a eu l'occasion de prendre la 7e place du Tour de Californie, une épreuve World Tour, il a été marqué par cette étape qu'il a achevé en 3e position. ''En tout cas, avec hier (vendredi), on aura eu deux belles étapes ! Ce samedi, c’était pour moi l’étape de montagne la plus dure que j’ai faite sur une épreuve 2.2. C’était du lourd !''. D'autant plus qu'aux alentours de la mi-course, la pluie a succédé à la chaleur étouffante sur les routes escarpées du Tour Alsace. Dans ce fait, les descentes ont été rendues piégeuses et nombreux sont les favoris qui ont été au tapis comme Guillonnet, McNulty ou encore Donovan. ''Il y a eu pas mal de chutes, tout le monde était fatigué'', glisse Gino Mäder.

A l'avant de longs kilomètres jusque dans la montée en direction du Lac Blanc avant de voir le groupe maillot jaune le reprendre, Adrien Guillonnet n'a pas été impressionné par la difficulté de la journée. ''Ce n'est pas l'étape qui m'a causé le plus de problème durant ma carrière. Je ne dis pas qu'elle était facile puisqu'il y avait quand même 4000 mètres de dénivelé mais ça a roulé tranquillement une bonne partie de l'étape''. Le sociétaire du SCO Dijon-Team Matériel-velo.com affirme que la 4e étape du Tour de Savoie Mont-Blanc, qui proposait la montée de Bisanne, le col du Pré, le Cormet de Roselend avant l'ascension vers Les Belleville, était plus ardue. Une théorie que partage Roland Thalmann. Pour Adrien Guillonnet, ce n'est pas uniquement la difficulté du parcours qui rend la course difficile. ''Aujourd'hui (samedi), c'était davantage une épreuve de résistance. Sur certaines Élites, quand on fait trois heures sans débrancher, c'est sans doute plus difficile''. Quoiqu'il en ceux qui seront alignés au Tour de l'Avenir dans quelques jours ont apprécié avoir l'occasion de travailler leur coup de pédale en montagne, avant cette échéance. ''C’est une bonne préparation pour le Tour de l’Avenir. Je pense même que c’est même la meilleure des préparation. Enchaîner les cols comme cela, c’est top'', conclut Filip Maciejuk. 

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