Geoffrey Bouchard : « Je voulais jouer le général »

Crédit photo Freddy Guérin - www.directvelo.com

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Vainqueur hier au sommet de la Planche des Belles Filles, Geoffrey Bouchard (CR4C Roanne) s'est emparé de la tête du classement général du Tour Alsace (2.2) à l'issue de l'avant-dernière étape. Sur la montée vers la station du Lac Blanc, le Champion de France Amateurs a distancé Florian Störk et résisté aux assauts de McNulty (États-Unis) et de Hirschi (Devlopment Team Sunweb). Le Roannais revient sur cette "étape reine" du Tour Alsace avec DirectVelo.

DirectVelo : Comment as-tu géré cette dernière montée ?
Geoffrey Bouchard : J'ai fini très fatigué, comme tout le monde, je pense. Je n'ai pas trop compris la tactique des Sunweb. On s'enterrait et on laissait beaucoup de champ aux échappés... Je connaissais Adrien Guillonnet, il a terminé 4e hier. C'est quelqu'un que j'apprécie, donc je me disais "tant mieux pour lui". Finalement, McNulty a mis un grand coup de vis dans la côte du Bouton d'Or. On a bouché le trou très rapidement et après, c'était plus tactique dans la dernière montée.

De qui avais-tu le plus "peur" ?
Je savais que Hirschi allait vite. McNulty n'a pas joué avec lui. Du coup, j'ai essayé de partir. Je savais qu'il était plus rapide et que j'étais le leader virtuel au général... Du coup, quand ils sont revenus sur moi après mon attaque, je n'avais plus qu'à contrôler. Pour la gagne de l'étape, je suis tombé sur plus fort. Mais bon, j'ai gagné hier à la Planche et ce soir, je suis leader.

« PAS VOULU JOUER AVEC LE FEU »

Dans le final, vous êtes revenus très vite sur les hommes de tête...
McNulty faisait une grosse impression quand il montait au train. J'avais peur qu'il monte aussi vite vers le Lac Blanc que dans la côte du Bouton d'Or. Hirschi avait fait la descente et on est arrivé émoussé dans la dernière bosse. Le groupe a ralenti un peu... Si ça avait été une Classique, j'aurais joué différemment. Là, je voulais vraiment jouer le général, donc j'ai contrôlé. Ce n'est pas un effort auquel on est habitué, et je n'ai pas voulu jouer avec le feu. J'avais déjà gagné une étape, donc j'ai préféré assurer.

Te savais-tu à ce niveau en montagne ?
J'ai vu que les Américains disaient "il a gagné à la Planche, mais demain (samedi) c'est plus dur, on va le faire péter". Alors pouvoir résister et être présent pour la victoire jusqu'aux 200 derniers mètres... J'espère que ça pourra me donner des idées. Si je continue chez les amateurs, je saurai que mon modèle d'entraînement de cette année marche bien. Si je passe chez les pros, pourquoi pas s'ouvrir à d'autres perspectives.

« ILS ONT ASSURÉ »

Étais-tu confiant pour prendre le maillot ?
Hier (vendredi), Störk a perdu plus d'une minute dans la dernière montée, à la pédale. Je me suis donc dit que je pouvais le distancer aujourd'hui (samedi). Mon appréhension, c'était de savoir si j'allais pouvoir garder mes quelques secondes d'avance sur McNulty et Hirschi. Je ne connaissais pas les écarts. Je savais seulement que je n'avais pas une grosse marge.

Il reste une dernière étape à tenir...
Je veux remercier mes coéquipiers ! Ils ont un fait un super boulot et il y a eu plusieurs fois le feu dans les descentes. Ils ont assuré pour me ramener. Dans la première descente, sous l'orage, c'était dangereux. Ils ont fait un super boulot quand j'ai préféré assurer plutôt que de prendre des risques. Demain (dimanche), il reste une grosse étape et j'espère que les copains répondront encore présent pour remporter le général. Tout peut arriver, mais le plus dur est fait.

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