La tournée japonaise de Mathilde Gros

Crédit photo Francis Spruyt - DirectVelo.com

Crédit photo Francis Spruyt - DirectVelo.com

Mathilde Gros vient de passer deux mois et demi au Japon. Invitée pour la tournée de keirin, elle a aussi découvert le vélodrome d'Izu où se dérouleront les épreuves sur piste des Jeux Olympiques de de Tokyo en 2020 mais aussi le poisson cuisiné à la japonaise. La triple Championne du Monde Juniors en titre, de retour en France, revient pour DirectVelo sur son périple japonais.

« Je suis allée au Japon à l'invitation de la Japan Keirin Association qui gère la discipline. Avant de participer à une course, il faut d'abord passer une semaine à l'école de keirin. On y apprend les règles et à la fin des cours il y a un examen avec plusieurs matières : mécanique, théorique et un oral en anglais.
Les "internationales" invitées comme moi étions regroupées par deux pour aller courir, nous avions toujours une traductrice avec nous. J'ai disputé cinq grosses courses. Chaque course dure quatre jours. Pendant ces quatre jours, les concurrentes sont coupées du monde : téléphone et ordinateur interdits.

Les courses de keirin au Japon sont totalement différentes de celles en Coupe du Monde ou en Championnats. Les pistes sont en béton, en plein air, il peut pleuvoir, on court quand même. Il y a le vent. Les virages sont moins inclinés. On peut attendre jusqu'au dernier moment pour faire l'effort. Je pouvais passer de la dernière position à la première dans le dernier virage. Chez les filles, il y a deux tactiques possibles à annoncer : lancer en tête ou revenir de l'arrière.

« J'AI APPRIS A FROTTER »

Ces courses m'ont fait du bien. J'ai appris à frotter. Les Japonaises aiment bien venir frotter les étrangères. J'ai aussi appris la lecture de la course, le moment où il faut réagir, gérer son effort. Il y a des filles fortes au Japon et il y a beaucoup de coureurs à surveiller. Ces filles préfèrent rester au Japon que venir dans les Coupes du Monde.

A chaque course, on arrive deux jours avant le début des compétitions. Je suis allée à Hiroshima. J'en ai profité pour faire un peu de tourisme. J'ai vu le seul monument qui est resté debout après la bombe atomique. J'ai aussi découvert la nourriture japonaise. Elle est saine, à base de riz, poissons. En France, je n'aimais pas trop le poisson mais chez eux, ils cuisinent les poissons avec des saveurs différentes de chez nous.

CONTENTE DE REVOIR DES FRANÇAIS

A la fin de mon séjour, j'ai disputé deux Grands Prix au vélodrome d'Izu. J'étais très contente de revoir mon entraîneur, mon mécanicien et Sébastien Vigier et Quentin Lafargue.

Izu est le vélodrome qui accueillera les épreuves sur piste des Jeux de Tokyo. Le cadre est magnifique. C'est un beau vélodrome mais incomparable à ceux que je connais déjà. Les virages sont relevés. A cette saison, l'air est humide et il fait très chaud.

« J'AURAIS AIME FAIRE UN PODIUM »

Je termine deux fois quatrième des tournois de vitesse. J'avais de la force mais j'étais un peu fatiguée après plus de deux mois au Japon. J'aurais aimé faire un podium mais j'ai pu disputer quatre matchs à chaque fois. Le niveau était relevé.J'ai pu affronter pour la première fois en vitesse la Coréenne Hyejin Lee, ça permet de prendre des repères. Les Asiatiques étaient dans leur meilleure forme car elles préparaient les Jeux Asiatiques qui sont très importants pour elles.

De retour en France, après une semaine, j'ai repris l'entraînement à Saint-Quentin. Je ne connais pas encore les sélections mais je me prépare pour le Championnat d'Europe Elites, le Championnat de France et le Championnat d'Europe Espoirs, au mois d'août. »

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