Europe 2018 : « Sans les Élites ? Pas un problème »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Les Championnats d’Europe de cyclisme sur route Juniors et Espoirs ont eu lieu la semaine passée, dans deux villes éloignées d'une centaine de kilomètres, à Brno puis à Zlin, en République tchèque. Dimanche après-midi, DirectVelo s’est entretenu avec le vice-Président de l’organisation, Vladimir Krejci, qui justifie le choix d’avoir organisé l’événement sur deux sites différents, et fait le bilan de ces quatre jours de compétition.

DirectVelo : Quel bilan tirez-vous de ce Championnat d’Europe ?
Vladimir Krejci : Ce n’était pas un Championnat facile à organiser, pour être honnête. On a eu peu de temps pour tout préparer, mais j’ai entendu pas mal de coureurs et de membres d'encadrement d’équipe nous dire qu’ils étaient heureux de l’événement. Nous avons tout mis en oeuvre pour que ce soit le cas. Le temps a été de la partie et nous sommes très satisfaits de la façon dont se sont déroulées les courses, notamment avec la victoire de Nikola Noskova chez les Espoirs Dames, samedi. Elle a réalisé un grand numéro et c’était un moment fantastique pour tout le monde ici. La région, les villes de Brno et Zlin et le gouvernement nous ont bien aidés avant et pendant l’événement. Tout s’est bien passé. Je suis ravi de la façon dont s’est déroulée toute la semaine et si toutes les personnes qui étaient là étaient aussi heureuses que je le suis, alors c’est parfait (sourires).

« PAS POSSIBLE D’ORGANISER LES COURSES EN LIGNE À BRNO »

Pourquoi avez-vous décidé d’organiser les contre-la-montre puis les épreuves en ligne sur deux sites différents, dans deux villes séparées d’une centaine de kilomètres ?
La raison est très simple : au début, nous devions organiser ces Championnats à Olomouc. Puis il y a six mois, la ville nous a informé que ça ne se ferait finalement pas. Il a vite fallu trouver une solution, et nous avions fini par trouver la ville de Brno, qui devait elle même organiser l’ensemble des épreuves. Mais là encore, on s’est heurté à un autre problème : ce n’était pas possible d’organiser les courses en ligne à Brno. Nous n’avions pas de circuit assez attractif à proposer, et c’était trop compliqué de passer en ville, sachant que Brno est la deuxième ville du pays après Prague. Heureusement, Zlin a proposé de nous accueillir pour les épreuves en ligne, mais nous avions déjà nos accords pour Brno, et une aide financière plus importante qu’à Zlin également pour une raison évidente : c’est une plus grande ville. C’est pour cela que l’on a opté pour un Championnat sur deux lieux différents, mais je ne pense pas que cela ait posé de grands problèmes.

Le parcours de Zlin était particulièrement exigeant et nous avons pu assister à des courses très mouvementées !
C’était vraiment sympa, non ? Les scénarios m’ont beaucoup plu. Je suis fier que l’on ait eu des courses aussi intéressantes, avec des numéros de coureurs en solitaire. C’était impressionnant et beau à voir. J’espère que dans dix ans, on se souviendra que des coureurs ont réalisé de véritables exploits ici, à Brno et à Zlin. Je me souviens qu’avant les premières courses en ligne, le vice-Président de l’UEC, Monsieur Alexander Gusyatnikov, m’a dit qu’il n’y aurait pas plus de 25 filles à l’arrivée, quand il a vu le profil du parcours (rires). Et finalement, on a eu des écarts énormes. C’était dur, mais très intéressant.

Y’a-t-il une tradition de sport dans le sud-est, plus forte que dans le reste du pays ?
Zlin et Brno sont deux villes très sportives, en effet. D’ailleurs, Brno accueille une épreuve du Championnat du Monde de vitesse moto alors que Zlin accueille le Barum Rally. Ce sont deux grands rendez-vous pour le sport tchèque. Le fait de recevoir les Championnats d’Europe confirme l’intérêt du pays pour le sport de haut-niveau. La région de la Moravie est très sportive. Il y a une atmosphère différente… Ici, la culture de la pratique sportive est plus importante que dans le reste du pays.

« AVEC LA SLOVAQUIE, C’EST UNE POSSIBILITÉ »

Pourquoi est-il important pour la République tchèque d’organiser ce type d’événements ?
Le cyclisme n’est pas extrêmement populaire dans le pays, alors que beaucoup de gens  se promènent à vélo. Mais la compétition n’intéresse pas grand-monde et je ne sais pas vraiment comment l’expliquer. Organiser un Championnat d’Europe est l’occasion de donner aux gens l’envie de s’intéresser à ce sport.

Contrairement aux deux précédentes éditions en France et au Danemark, les Élites n’étaient pas présents au côté des Juniors et des Espoirs dans cette édition 2018…
Nous le savions avant et ce n’était pas un problème pour nous, bien au contraire. Il faut être honnête : l’événement coûte plus cher avec la présence des Élites et je ne suis pas sûr que nous aurions eu la possibilité d’accueillir les Championnats d’Europe si les Élites Dames et Hommes avaient été là. Ce n’était pas réaliste, financièrement.

Avez-vous l’envie d’organiser un nouvel événement de ce type dans les années à venir ?
Là tout de suite, je suis fatigué et je n’ai pas trop la tête à ça (sourires). Plus sérieusement, nous avons des projets lointains. C’est une possibilité. On essaiera de ramener le peloton ici une nouvelle fois. On envisage notamment un Championnat qui se disputerait à la fois en République tchèque et en Slovaquie, chez nos voisins. Un autre Championnat d’Europe, pourquoi pas… Mais nous sommes encore très loin de quelque chose de concret. C’est simplement une vague idée.
   

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