Victor Lafay : « Une énorme déception »

Crédit photo Freddy Guérin - www.directvelo.com

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Revenu sur Marc Hirschi dans la dernière ascension du Kudlov, Victor Lafay a finalement pris la médaille d'argent sur les Championnats d'Europe Espoirs (voir classement). Sur le circuit de Zlin, en République tchèque, le Français a échoué pour quelques centimètres face au Suisse. "C'est une énorme déception de ne pas gagner, de faire 2e pour un rien... Hirschi gagne cette fois-ci, mais si il avait perdu, ça aurait été la même déception pour lui. Il y a toujours des déçus. Tant qu'on ne gagne pas, on n'a pas ce qu'on veut". Victor Lafay est revenu sur sa performance auprès de DirectVelo. 

DirectVelo : Quel sentiment prédomine, juste après l'arrivée ?
Victor Lafay : C'est clairement une grosse déception. On avait vraiment l'équipe pour gagner, on a fait une super course mais on n'a pas été récompensé. Le résultat s'est joué sur un fait de course. Il y a eu cette chute à trois tours de l'arrivée où un Belge est tombé (Verschaeve, NDLR), et du coup, le Slovène (Pogacar, ndlr) est tombé aussi. Il était favori, et il aurait pu faire un gros coup. Hirschi part à ce moment là, on prend du retard. Lui gagne sa course ici, moi je la perds ici... Le Slovène aussi perd sa course ici. Il aurait pu tous nous éclater, il avait fait une grosse montée avant, il était très impressionnant.

« JE PENSAIS QUE C'ETAIT LE PLUS RAPIDE »

Comment se sont déroulés les derniers tours ?
J'ai fait un gros effort pour rentrer. Je suis parti à deux tours, dans la bosse, parce qu'on m'a dit qu'Aurélien (Paret-Peintre) et Touzé avaient coincé, et que Hirschi était parti seul. Je ne savais pas ce que je pouvais espérer, si je pouvais revenir ou juste jouer un podium. Dans la première montée, je reviens sur Toupalik et le Hongrois (Dina, ndlr). Ils ne roulaient pas trop, j'ai fait la descente et le plat avec eux. Je me suis dit que j'allais récupérer un peu, même s'ils m'ont plus ralenti qu'autre chose.

Tu es revenu en toute fin de course...
Je suis revenu dans la partie raide sur l'Espagnol (Barcelo, ndlr) et Hirschi. J'ai eu une petite crampe dans la montée, donc je me suis bien arrosé, j'ai bien bu pour que ça passe un peu. Du coup, je n'ai pas attaqué sur le sommet. J'ai juste remis "un petit flingue", mais l'Espagnol m'a dit "oh, on n'attaque pas". Alors je ne savais pas si c'est parce qu'ils étaient secs, ou parce qu'ils voulaient assurer le coup. Je pense que sur la fin, ils s'étaient déjà un peu relevés, donc ça aurait été compliqué de les sortir. On s'est dit qu'on allait jouer ça au sprint. Je me suis mis dans la roue d'Hirschi, car je pensais que c'était le plus rapide... Et j'avais raison. Après, il passe à droite de Barcelo, moi à gauche. Je reviens petit à petit et il me manque cinq centimètres...

« UN GROS CHANTIER »

L'équipe a souvent été à l'avant...
L'équipe a été super. On n'a jamais eu un coup de retard, on était même en surnombre dans les échappées. "Brubru" (Alexys Brunel, ndlr) était super fort, Touzé est parti au bon moment, pareil pour Aurélien (Paret-Peintre). Il a su prendre un contre, dommage qu'il ait eu des crampes sur la fin. C'était un circuit difficile, il faisait chaud... C'était difficile à gérer. Tout le monde était là jusqu'à trois tours de l'arrivée. Je pense qu'on avait vraiment l'équipe pour gagner et c'est dommage de passer si près.

Quand as-tu réalisé que tu avais tes chances sur ce parcours ?
Depuis le stage de l'équipe de France en République Tchèque (rires) ! Je savais que c'était dur, mais pas à ce point là. Quand on a vu la vidéo du circuit, on s'est dit "ah ouais, c'est un gros chantier !" Du coup, je me suis dit que si j'arrivais en forme, ça pouvait être pas mal. Je suis monté en puissance avec le stage, j'ai fait l'étape du Tour derrière, je pense que ça m'a bien servi.

« ME FOCALISER SUR LES MONDIAUX »

Penses-tu déjà aux Mondiaux ?
En début de saison, je pensais davantage aux mondiaux, donc ça a été une petite surprise de trouver un Championnat d'Europe aussi dur. Maintenant, je vais me reconcentrer sur les mondiaux. Ce sera un gros objectif, avec les courses pros que je disputerai avec Cofidis. Aller chercher des résultats, bosser pour l'équipe... Je ne sais pas trop ce qu'ils vont me demander de faire. Après, le mondial sera forcément plus relevé qu'ici. Si jamais un gars comme Bernal vient, ça va être compliqué de rivaliser.

Quels sont tes prochains rendez-vous ?
Maintenant, je vais essayer de gagner une nouvelle fois au Tour de Tarentaise. Pour ma dernière course en amateur avec le club, ce serait sympa (il passe professionnel au 1er août, ndlr). Après, on essaiera d'aller décrocher le titre avec l'équipe, ce sera un gros objectif. Le but sur cette fin d'année sera de prendre du plaisir, essayer d'en décrocher une et aider les jeunes du club à progresser.

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