Cette fois, c’est fait ! Après avoir tourné autour pendant des années, Aude Biannic a été sacrée, ce samedi après-midi, Championne de France sur route Elites Dames, dans les rues de Mantes-la-Jolie (voir classement). La néo-sociétaire de la formation Movistar a partagé son bonheur avec DirectVelo après l’arrivée.

DirectVelo : Te voilà enfin titrée !
Aude Biannic : “Enfin !”, c’est le mot. Ca faisait longtemps que je l’attendais. Le dernier titre remontait aux Juniors, il y a dix ans. C’est mon premier maillot chez les Elites et c’est vraiment une grande victoire, d’autant qu’il est rare que je gagne.   

« QUASIMENT COMME UNE POURSUITE »

Tu as placé une attaque au meilleur des moments…
Je me disais que battue pour battue, c’était le dernier moment pour tenter quelque chose. Il fallait déjouer la tactique des FDJ et éviter le sprint pour Roxane Fournier. J’ai choisi de partir à l’endroit où Pauline (Ferrand-Prévot) était sortie le tour précédent. La FDJ avait déjà fait beaucoup d’efforts pour rentrer sur elle et il ne restait plus grand monde pour rouler. Après, dans la descente, je savais que je n’allais pas perdre beaucoup de temps. Il restait trois kilomètres et j’ai tout donné. C’était quasiment comme une poursuite. Je ne me suis pas posé de questions.

As-tu douté dans le final ?
Oui, beaucoup. On n’est jamais sûr de gagner. On sait jamais, avec un incident mécanique ou une panne de jambes… J’y ai cru à 100 mètres de la ligne, en fait. Je n’ai pas relâché mon effort avant. J’ai souvent vu les courses des hommes où les échappés se faisaient déborder sur la ligne. Alors j’ai préféré assurer le coup.

« JE SAVOURE ENCORE PLUS »

Tu avais connu plusieurs désillusions ces dernières années aux Championnats de France : on t’a parfois vue en pleurs en conférence de presse. C’est une revanche ?
J’ai souvent connu des situations particulières, avec des soucis. L’an passé par exemple, je revenais d’une chute… Là, je suis encore arrivée à ce Championnat avec des problèmes. J’étais pénalisée sur le chrono. Mais ça allait mieux aujourd’hui car ce n’était pas le même type d’efforts. J’étais vraiment déçue jusqu’à présent… Avec ce titre, j’efface le passé. Je savoure encore plus ce maillot.

Tu ramènes un maillot bleu-blanc-rouge “en Espagne”...
J’avais un peu la pression car on avait obtenu les titres en Espagne et en Pologne la semaine dernière (avec Eider Merino et Malgorzata Jasinska, NDLR). On m’avait dit en rigolant qu’il ne restait plus que moi. J’ai quand même essayé d’aborder ce Championnat sans me mettre trop de pression, même si je savais qu’il fallait que j’arrive seule pour espérer gagner. Mais finalement, j’ai fait la meilleure course de ma vie.