Anthony Delaplace est un vaillant. Quand il s'agit d'attaquer, le gars de la Manche ne reste pas les mains dans les poches. Ce samedi, sous le chaud soleil savoyard et malgré l'enchainement des cols, le coureur de Fortuneo-Samsic n'a pas hésité à attaquer, attaquer et attaquer encore. Il lui a manqué trois kilomètres pour pouvoir jouer la victoire au sommet des Belleville. "Je me suis fait plaisir, c'est ma façon de courir. Toutes les courses que j'ai gagnées, c'est en anticipant, en tentant des choses. Mais ça ne peut pas marcher à tous les coups", commente-t-il pour DirectVelo.

ANTICIPATION AU COL DU PRE

En début de course, dans la vallée qui mène au pied du col de Bisanne, sur la route d'Albertville, le 8e du Tour du Jura prend place dans un groupe de 25 coureurs, "nous étions à trois Fortuneo-Samsic mais sans Jérémy (Maison NDLR). J'ai attendu le col du Pré. J'ai anticipé au sommet avec Perrig Quemeneur et un Voralberg (Davide Orrico NDLR). On se fait reprendre par un groupe dans la descente du Cormet de Roselend", raconte le coureur de 28 ans.

L'ancien vainqueur du Tour de Normandie ne baisse pas les bras. Il ressort de nouveau, et encore une fois avec un Direct Energie (Simon Sellier) et un Vorarlberg (Roland Thalmann). "Avec 2'40" au pied de la dernière ascension, je pensais qu'on pouvait aller au bout mais on est tombé sur deux extra-terrestres : Patrick Schelling et Kilian Frankiny".

STAGE PAYANT

Pendant que le trio de tête s'escrimait contre le vent de face dans la vallée avant le dernier col, les deux coureurs suisses gardaient un maximum de fraîcheur dans le contre. "On se fait reprendre à trois kilomètres du sommet. J'étais un peu cuit de ma journée. Dans la deuxième partie du dernier col, j'ai coincé", reconnaît celui qui termine malgré tout, 4e de l'étape. "Je n'ai pas de regrets même si j'aurais bien aimé gagner l'étape", avant de s'attacher au résultat collectif : "Jérémy (Maison) remonte à la 3e place au général, c'est bien".

Cette étape récompense l'investissement du Normand pour le Tour de Savoie Mont-Blanc, une course qu'il découvre. "J'ai fait un stage à Valloire. On m'avait prévenu de la difficulté de la course. C'est dur tous les jours, ça roule vite. J'ai bien fait de faire ce stage !", apprécie-t-il. Le tracé des étapes donne aussi un parfum de Tour de France.  Anthony Delaplace est toujours en course pour une place pour participer à la Grande Boucle. "Forcément, c'est une période un peu délicate mais il ne faut pas courir à l'envers pour autant", prévient-il.