Odrian Champossin : « C'est le moment d'arrêter »

Crédit photo Julie Desanlis - DirectVelo
Après un abandon prématuré sur la SportBreizh et une nouvelle blessure, Odrian Champossin a pris sa décision en début de semaine. Le coureur de l'EC Saint-Etienne Loire a choisi d'arrêter la compétition. Le Varois de 22 ans explique pourquoi à DirectVelo.
DirectVelo : Tu as abandonné le chrono inaugural de la SportBreizh. Pourquoi ?
Odrian Champossin : J'ai pris un coup sur le genou le lundi qui précédait la SportBreizh. Je m'étais dit que ça allait passer. J'ai pris l'avion pour la Bretagne afin de ne pas planter l'équipe. J'avais une grosse douleur au genou, je boitais, je peinais à marcher... L'équipe a voulu que j'essaie de rouler mais j'ai donc abandonné dès le chrono. J'ai passé une radio. J'ai un trait de fracture au niveau du tibia et j'ai le ménisque qui est touché. Je dois observer une période de repos d'un mois et après il faudra voir l'évolution.
« COMPLIQUÉ DE RESTER DANS LE MONDE AMATEUR »
Mais tu as décidé d'arrêter le vélo...
J'enchaîne les problèmes au genou. Mentalement, c'est compliqué car je n'arrive pas à retrouver mon niveau. J'ai été malade plusieurs fois cet hiver. Je prenais des fessées à chaque fois que je revenais. En mai, j'ai gagné en Toutes Catégories, une étape du Tour de la Vallée Montluçonnaise, et j'ai fait un bon Tour du Loiret (4e, 7e et 11e d'étapes, NDLR). J'étais motivé pour bien faire jusqu'au Championnat de France. Et il m'arrive ça... Pour moi, c'est le moment de faire un choix. Je suis déçu car j'étais en forme. Mais ce n'est pas facile au niveau financier. J'ai des factures à payer.
Comment vis-tu la situation ?
Mon rêve était de passer professionnel. J'avais intégré l’Equipe de France Espoirs pour des stages. Forcément, je suis déçu. Mais c'est compliqué de rester dans le monde amateur. Puis quand tu marches, tu as du monde autour de toi et dès que ça va moins bien, il n'y a plus grand monde.
« DUR DE TOURNER LA PAGE »
C'est donc vraiment fini ?
On va dire que je fais tout pour que ce soit fini. C'est dur de tourner la page mais c'est le moment d'arrêter. Ça ne servirait à rien de continuer jusqu'en octobre. Le vélo, c'est beaucoup de sacrifices et tu ne sais pas où ça te mène... Il y a des coureurs, comme Fabien Schmidt, qui marchent fort et qui n'arrivent pas à passer pro. Je suis Espoir 4e année. Qu'est-ce que je fais ? Je continue l'an prochain et je me retrouve dans le dur financièrement ? Ça fait chier d'arrêter. Aujourd'hui (mardi), il fait 30°, et je n'ai qu'une envie, c'est de prendre mon vélo. Je n'arrêterai pas la pratique, je continuerai de suivre les copains sur DirectVelo, je suis aussi prêt à aller donner des coups de mains comme mécano ou assistant.
Que retiendras-tu de tes années de vélo ?
J'ai passé de bon moments. Il y en a même beaucoup. Je repense à ma victoire à Quelneuc sur la Coupe de France Juniors de cyclo-cross. Ça m'avait ouvert les portes de l’Equipe de France. J'ai bien aimé mes années chez les Elites. Mon regret est d'arrêter sans avoir gagné la moindre course en Elite. J'ai fait toutes les places mais je n'ai jamais levé les bras à ce niveau-là. J'avais une bonne pointe de vitesse mais j'ai rarement pu en profiter. Ça restera une déception. Les déplacements avec les coéquipiers étaient aussi de bons moments. Mais il est vrai que j'aime bien avoir mon cocon, que ce soit avec la famille ou les amis. C'était parfois dur de partir loin de chez moi.
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