Thomas Joly espère continuer de grimper

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

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L’heure de la confirmation. Très intéressant dans les cols du Tour de l’Ain au mois de mai dernier, Thomas Joly va avoir une nouvelle occasion de s’illustrer en montagne, cette semaine à l’occasion de la Route d’Occitanie (2.1). Après le massif du Jura, les Pyrénées, donc. Bien sûr, le néo-pro de la formation Roubaix-Lille Métropole ne s’attend ni à tout casser, ni à accrocher les tous meilleurs grimpeurs du peloton. Mais le garçon de 22 ans a bien l’envie de se faire plaisir et de se tester une nouvelle fois, sur des sommets encore plus élevés.

DirectVelo : Après les belles promesses du Tour de l’Ain, tu n’as pas la pression et l’impression de devoir confirmer sur la Route d’Occitanie ?
Thomas Joly : Non car il n’y a pas que moi dans l’équipe. Je pense notamment à Julien (Antomarchi) qui marche très fort et qui arrive au top avant les Championnats de France. Il sera là.... On a aussi Pierre Gouault qui revient très bien. On sera tous ensemble pour le même objectif. Je n’arrive pas là en tant que leader et de toute façon, je n’en ai pas forcément l’envie. Je vais simplement faire du mieux possible.

« JE N’AVAIS JAMAIS EU L’OCCASION DE BATAILLER COMME CELA DANS LES COLS »

Tu te sens désormais dans la peau d’un grimpeur ?
Être grimpeur, ce n’est pas nouveau pour moi. Je savais déjà que j’avais des qualités pour grimper. Je commence à voir de quoi je suis capable. Je me suis surpris, d’autant que ça faisait plus d’un mois que je n’avais pas couru. J’avais quand même bien préparé cet événement en passant dix jours en montagne, et j’avais senti durant ce stage à Embrun (Alpes de Haute-Provence) que ça allait bien. Je me doutais que j’allais être au niveau, mais pas à ce point-là. En plus, mes parents sont venus me voir et ça m’avait surmotivé.

Tu avais vite confirmé en prenant une encourageante 11e place au GP de Plumelec !
Je me suis surpris encore une fois. J’ai prouvé que je n’étais pas qu’un grimpeur non plus. J’ai aussi du punch.

T’illustrer en montagne reste quand même une nouveauté pour toi…
Ce qui m’a fait drôle, c’est que je n’avais jamais eu l’occasion de batailler comme cela dans les cols auparavant, chez les amateurs. Ces résultats dans l’Ain, c’était bon signe.

« JE NE POUVAIS PAS PRÉPARER D’OBJECTIF PRÉCIS »

Tu n’avais quasiment aucune référence en montagne chez les amateurs !
Oui car je n’ai jamais disputé de courses de ce type. Je n’ai pas fait la Classique des Alpes en Juniors, puis je n’ai jamais disputé un Tour de Savoie-Mont-Blanc ou une Ronde de l’Isard. L’an passé, j’ai fait le Tour du Pays Roannais mais j’avais été victime d’une fringale le premier jour. Ca allait mieux le deuxième jour mais il n’y avait pas de vrais cols. Il y a eu le Tour du Jura… La Classique Franche-Comté mais j’étais passé à côté. C’est tout, finalement. A Nogent, j’avais un calendrier très riche avec de belles Élites, des Classe 2 aux parcours difficiles, mais je ne pouvais pas préparer d’objectif précis ou de stage en montagne car nous avions beaucoup de blessés et je devais enchaîner les courses tous les week-ends. A Douai, je courais beaucoup dans le Nord et en Belgique. J’ai beaucoup appris, différemment. Mais j’attendais ces rendez-vous montagneux.

Que dois-tu travailler en particulier pour progresser en montagne ?
C’est surtout du travail en amont des ascensions, en  fait. Je dois apprendre à rester placé et à m’économiser avant les grandes difficultés sur des étapes de montagne. Et puis, je sens que je manque encore de forces dans les cols, quand même. Ca viendra avec le temps.

Dans l’Ain, tu t’étais fait plaisir en courant à l’avant. Cette fois-ci, tu t’imagines retenter le coup ou essayer de t’accrocher au groupe des favoris en montagne ?
L’idéal serait d’être à la bataille avec les meilleurs dans le final, pour viser le classement général. Sur le Tour de l’Ain, j’avais opté pour l’échappée car je ne savais pas trop où me situer. Et je savais que ça me ferait du bien. Je me souviens qu’au départ de l’étape du samedi, Frédéric (Delcambre, le directeur sportif) était venu me voir et m’avait dit : “bon Thomas, c’est pour toi… Tu montres de quoi tu es capable”. C’était quand même une petite pression, mais j’étais prêt dans ma tête. Aujourd’hui, j’aborde la Route d’Occitanie avec cette pression en moins car j’ai le sentiment d’avoir pu montrer ce que je pouvais faire. C’est un poids en moins. Il faut dire que j’ai quand même galéré en début de saison avec mes problèmes de santé. J’avais peur de ne pas avoir l’occasion de prouver… Je l’ai fait mais ce n’est pas fini du tout. J’espère montrer encore d’autres choses.

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