Karl-Patrick Lauk : « J’ai crampé dix fois »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

C’est une véritable démonstration qu’a réalisée Karl-Patrick Lauk, ce dimanche, sur les routes de la 3e et dernière étape du Tour de Loire-Atlantique (Elite Nationale). Parti dès les premiers kilomètres de course, le sociétaire du Team Pro Immo-Nicolas Roux a passé la journée à l’avant, résistant finalement jusqu’au bout au retour du peloton, pour remporter l’étape mais également le classement général final (voir classements). Un succès inattendu pour l’Estonien, qui venait tout juste de rentrer du pays balte. Karl-Patrick Lauk, à la recherche d’un contrat professionnel pour la saison prochaine, revient sur ce coup double auprès de DirectVelo.

DirectVelo : T’attendais-tu à pouvoir réaliser un tel numéro ?
Karl-Patrick Lauk : On est parti dès le début de course. C’était une très longue journée ! Il y avait un bon groupe devant (avec une quinzaine de coureurs parmi lesquels Willy Artus, Matthieu Boulo, Julien Lino, Aurélien Lionnet, Dylan Maldonado, Emmanuel Morin ou encore David Rivière, NDLR). Lorsque je suis ressorti avec Baptiste Constantin à l’entrée du circuit final, il restait encore 60 kilomètres… C’était énorme ! Le peloton était pointé à 1’00” ou un peu plus…Je me suis dit que ce n’était pas possible d’aller au bout dans ces conditions. Un peu plus tard, on a été rejoint par un mec de Nantes et un autre de Rouen (Thibault Ferasse et Taruia Krainer, NDLR). Celui de Nantes est reparti directement et il m’a fait péter.

« JE SUIS PARTI À 5H DU MATIN... »

Mais tu t’es accroché…
J’ai fait l’effort pour rentrer dans la descente qui suivait. J’ai collaboré avec lui, mais pas à bloc car je savais qu’il était plus frais que moi (ils se retrouvent alors à trois devant avec le retour de Baptiste Constantin, NDLR). Dans les derniers tours, j’ai eu des crampes. J’avais fait la journée à l’avant et il faisait très chaud, donc je pense que c’est normal.

Il y avait trois coureurs avec une belle pointe de vitesse à l’avant. Etais-tu confiant, en tant que véritable sprinteur ?
Je sais que je vais vite habituellement mais dans ces conditions-là, après 170 kilomètres à l’avant, ce n’est pas du tout pareil. J’ai crampé dix fois dans les derniers tours, donc je n’étais sûr de rien. Mais j’ai sprinté pour gagner et j’y ai cru. C’est l’une de mes plus belles victoires, après un énorme effort, en ayant passé toute la journée à l’avant. En plus, je reviens juste d’Estonie. Je suis parti à 5h du matin vendredi… J’étais arrivé à l’hôtel le soir, j’ai juste eu le temps de rouler une heure sur le vélo de chrono et c’était parti pour la course le lendemain. Dans ces conditions, je ne m’attendais pas à gagner cette épreuve.

« UNE BELLE SURPRISE »

L’hiver dernier, tu espérais passer pro dans la formation Astana après ton stage dans l’équipe kazakhe… Cette année sera la bonne ?  
Je veux passer pro, bien sûr, et pour cela, il faut gagner un maximum de courses. Toutes les courses que je dispute avec l’équipe sont importantes. Mais tout le monde est là pour passer pro. J’essaie de rester concentré tout au long de la saison pour continuer de progresser. Sur ce Tour de Loire-Atlantique, je ne pensais pas du tout au classement général. Et je n’y pensais toujours pas lorsque je me suis retrouvé devant cet après-midi (dimanche). Mais c’est une belle surprise. Cela dit, ce n’est pas une première pour moi sur une course par étapes puisque j’avais déjà gagné les 4 jours des As-en-Provence et le Tour d’Estonie.

Au-delà de ton double succès ce dimanche, tu as fait preuve de caractère en attaquant de si loin ! 
Je suis un bon sprinteur mais il ne faut pas se reposer là-dessus. Un sprinteur doit être capable de courir intelligemment et de faire la course. Maintenant, je vais me concentrer sur la SportBreizh, qui sera un gros objectif de l’équipe. J’irai ensuite sur le Tour Nivernais Morvan puis je rentrerai une nouvelle fois en Estonie pour le Championnat national. Je viserai le titre là-bas.

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