La 47e édition de la Course de la Paix fut la bonne pour la Belgique. En effet, la sélection nationale a remporté le classement général pour la première fois grâce à Remco Evenepoel. Une performance unique pour les hommes de Carlo Bomans, qui met l'accent sur le collectif plutôt que l'individu. "Nous plaçons trois gars parmi les onze premiers du général, avec Ilan Van Wilder 9e et Xandres Vervloesem 11e et c'est le plus important." Le sélectionneur national revient sur la prestation de Remco Evenepoel en République Tchèque pour DirectVelo.

DirectVelo : Remco Evenepoel semble avoir un gros potentiel. A-t-il également l'âme d'un leader ?
Carlo Bomans : Oui et non. Il garde une certaine modestie par rapport aux autres. Il n'a commencé le vélo que depuis l'an dernier alors que certains ont débuté chez les Aspirants. Il respecte tout le monde. D'un autre côté, il a été capitaine dans les catégories d'âge à Anderlecht quand il jouait au foot. Cela se reflète également en course. Il n'hésite pas à montrer de la personnalité, mais il n'est pas ce gars autoritaire qui exige qu'on roule pour lui.

Il a pris pour habitude de gagner en réalisant des raids solitaire assez longs. C'est son style ? 
Il aime montrer qu'il est bien. Parfois, il faut un peu le freiner. Ce qui est formidable avec ce garçon, c'est qu'il ose prendre des initiatives et donc commettre des erreurs. Et il en fait peu. Il me surprend chaque semaine par son culot. C'est ce qui fait, entre autre, sa force.

DEUX POINTS FORTS : LA MASSE MUSCULAIRE ET DES CAPACITES D'ENDURANCE

Quels sont ses autres points forts ?
Il y a deux choses. Il a des capacités d'endurance hors du commun. En foot, certains peuvent courir toute la journée. Lui, c'est la même chose sur un vélo.  De plus, même s'il a maigri pour faire du vélo, il a conservé une partie de la masse musculaire acquise au football.

Remco Evenepoel est-il un candidat potentiel au titre mondial à Innsbruck ?
Il faut le laisser faire son sport avec plaisir car c'est le plus important à cet âge. Je vois qu'on le compare à Eddy Merckx dans la presse. Arrêtons d'en faire une vedette. C'est le meilleur moyen pour brûler un talent. Tout le monde a conscience de son potentiel. Dès que la route s'élève, il est à son avantage. Nous l'avons compris tout de suite lors des tests passés dans les Vosges l'an dernier. Sur le Ballon d'Alsace, il avait roulé à peine 15 secondes moins vite que Bjorg Lambrecht, Espoir 2 à l'époque, un gars quatre ans plus vieux que lui. Cela en dit long sur le garçon.