Kevin Rivera, le “nouveau” jouet d’Androni

Crédit photo Quentin Lafaye - DirectVelo

Crédit photo Quentin Lafaye - DirectVelo

La formation Androni-Sidermec-Bottecchia a l’habitude de « sortir » de grands talents, souvent débarqués d’outre-Atlantique. Récemment, c’est le Colombien Egan Bernal qui s’est révélé sous le maillot de l'équipe Continental pro italienne, avant de s’envoler cet hiver vers le Team Sky. En cette saison 2018, l’une des nouvelles révélations “made in Androni” pourrait bien se nommer Kevin Rivera. A seulement 19 ans, le Costaricien participe cette semaine au Tour de Bretagne (2.2). “Dans les cols, je peux espérer courir devant mais c’est bien différent sur des épreuves toutes plates. Si l’équipe m’a emmené ici, c’est justement pour apprendre à courir dans la plaine, avec le vent, les pavés… Pour être un bon coureur, il ne suffit pas de savoir grimper”, expliquait ce vendredi matin, au départ de la 3e étape, le grimpeur auprès de DirectVelo.

Si du côté de la structure transalpine - dont le sponsor principal est un fabricant de jouets - on attend beaucoup du Colombien Ivan Ramiro Sosa, lui aussi très prometteur, Kevin Rivera n’est pas en reste. Lauréat du Tour de Chine II l’an passé, brillant en début de saison sur le Tour de Tachira (Venezuela) où il a gagné une étape, le jeune homme sait cependant qu’il a encore tout à apprendre. Et cela commence donc par cette semaine bretonne. “Je suis là pour aider le collectif et nos sprinteurs. Je sais bien que je ne peux pas faire le poids face à des coureurs beaucoup plus expérimentés, des gars de 70 kilos qui ont bien plus de force que moi”, admet-t-il. “Cela dit, si je peux tenter quelque chose sur les derniers jours, je ne me priverai pas. Mais si je veux espérer un résultat, je pense que cela passera par l’anticipation et l’attaque”.

CONDAMNÉ À GRIMPER

Alors que certains lui promettent déjà un grand avenir, le protégé de Gianni Savio se veut prudent, et patient. “Pour l’instant, j’évite de me projeter. Je suis encore très jeune et il faut y aller doucement. Bien sûr que je rêve de disputer le Tour de France un jour, par exemple, mais il va falloir y aller étape par étape”. Débarqué chez Androni l’an passé, le grimpeur de poche n’a qu’une petite expérience du haut-niveau. “Dans ma famille, tout le monde faisait du football jusqu’à ce que mon grand frère se mette au cyclisme, et j’ai voulu faire comme lui”, se souvient celui qui a terminé 3e d’un Championnat Panaméricain de VTT, en Argentine, tapant ainsi dans l’oeil des suiveurs. “A ce moment-là, on m’a conseillé de me mettre à la route. De toute façon, si je voulais être compétitif, il fallait que je fasse du VTT et de la route car il n’y a pas assez de compétitions au Costa Rica pour te construire un vrai calendrier dans une seule discipline”.

Au coeur de ce petit pays d’Amérique centrale, coincé entre le Nicaragua au Nord et le Panama au sud, Kevin Rivera ne pouvait faire autrement que d’apprendre à avaler des cols. “Chez nous, il n’y a pas de plaines comme j’en vois ici en Bretagne depuis mercredi”, rigole-t-il. “C’est pour cela que l’on est tous des grimpeurs au pays. Nous avons généralement des profils qui ressemblent à ceux des Colombiens : des petits gabarits qui passons bien les cols”. Ces cinq prochains jours, le jeune homme va devoir continuer de se faire violence face aux grands gaillards du peloton de ce Tour de Bretagne.

 

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