Le peloton au pied du « mur » au Tour du Loir-et-Cher

Crédit photo Antoine Pouillard - DirectVelo.com

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Avec des coureurs qui se démenaient à courir à côté du vélo, avant de remonter sur leur machine, il y avait comme un air de cyclo-cross à Chaumont-sur-Loire. Pourtant, aucune épreuve dans les sous-bois n'était organisée ici, ce samedi. C'était bel et bien la quatrième étape du Tour du Loir-et-Cher qui empruntait les routes chaumontaises. Au terme d'une descente technique, le peloton, lancé à pleine vitesse, s'est frotté à une redoutable ascension sur une route des plus étroites. À deux reprises à quelques minutes d'intervalle, les concurrents ont dû escalader un chemin de 500 mètres revêtu d'un asphalte en très mauvais état, avec une déclivité de près de 20%.

Au pied de ce « mur », le goulet d'étranglement provoqué par le resserrement de la route a semé le chaos dans le peloton. Mis à part une trentaine d'éléments, tous les autres ont été contraints de descendre de vélo, au premier passage. L'embouteillage a été grandiose. ''On avait reconnu la bosse avant d'aller au départ. On a vu qu'il fallait vraiment être placé dans les premiers pour bien passer'', explique Quentin Grolleau (AVC Aix-en-Provence) auprès de DirectVelo.

« DES PIÉTONS ET DES CYCLISTES PARTOUT »

Comment s'affranchir convenablement d'une telle difficulté ? ''J'ai géré comme j'ai pu. C'est un tout qui a provoqué un tel chantier : c'était étroit, humide et le rendement était mauvais. Ça a mis pied à terre aux alentours de la 25e position. C'était l'anarchie. En 500 mètres, il y avait près de deux minutes d'écart entre le premier et le dernier'', souffle Thibault Ferasse (UC Nantes Atlantique), l'un des hommes piégés. La clef du secret est livrée par Quentin Grolleau. ''Il fallait gérer ça comme une arrivée. Devant, on ne forçait pas si on était bien placé''. Au kilomètre 31 puis 35, le peloton a volé en lambeaux. De nombreux groupes se sont formés au sommet de la double ascension. ''Dans la bosse, des assistants poussaient leurs coureurs. On ne pouvait plus rouler, il y avait des piétons et des cyclistes un peu partout'', confirme Aurélien Paret-Peintre (Chambéry CF), qui a dû pousser son vélo.

« PIRE QUE SUR LE TOUR DES FLANDRES »

L'un des problèmes rencontrés par les coureurs a été provoqué, en partie, par la chaussée très détériorée ''Ça glissait terriblement à pied. C'était pire que sur le Tour des Flandres. Les pavés ne glissent pas autant'', rapporte Stylianos Farantakis, retardé au premier passage. Au tour suivant, les sociétaires de la formation Sojasun espoir-ACNC ont réalisé un coup de force avec leurs six coureurs présents au sein du groupe maillot jaune. ''On a vu qu'il fallait rouler sur la gauche de la route car ce côté était plus roulant'', confie le Grec. Pourtant, tout le monde n'a pas apprécié ces deux passages délicats, loin de là. ''Je n'avais jamais vu un chemin si étroit. C'était un peu trop. Il peut y avoir du spectacle sans ce genre de chose. Même si ça n'a pas été le cas, ça aurait pu fausser toute la course'', regrette Thibault Ferasse qui a dû chasser de nombreux kilomètres avant de revenir dans le peloton. Même son de cloche du côté de Denis Repérant, le directeur sportif du SCO Dijon-Team Matériel-vélo.com. ''Pour le public, c'était spectaculaire. Par contre, je ne suis pas sûr que quand les trois quarts du peloton met pied à terre, cela ait un intérêt. Après c'était la particularité de l'étape. L'organisateur l'avait bien notifié'', souligne-t-il.

« ÇA A MIS DU PIMENT »

Certains ont quand même pris du plaisir sur ce secteur très particulier. C'est notamment le cas de Quentin Grolleau. ''Ça a mis du piment. Jusqu'alors, la course était vraiment stéréotypée : tous les jours, il y avait une échappée qui partait, ça roulait tempo dans le peloton et il ne se passait rien. Ça a créé du mouvement. Peut-être que je dis ça parce que j'étais devant, mais j'ai trouvé ça sympa (sourire)''. Aurélien Paret-Peintre se place également du côté de l'organisateur ''Je comprends leur choix. Ça fait du spectacle. C'est un peu la mode dans les courses de mettre des chemins et des bosses. Ça me faisait penser au Tour des Flandres. Finalement ça ne m'a pas trop changé de la semaine dernière, même si je n'avais pas posé pied à terre'', conclut-il.

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Portrait de Stylianos FARANTAKIS
Portrait de Thibault FERASSE
Portrait de Quentin GROLLEAU
Portrait de Aurélien PARET-PEINTRE