Baptiste Didier s'installe bien à Paris

Crédit photo Florianne Verne

Crédit photo Florianne Verne

En remportant sur le fil le Prix des Oeufs Durs à Poilly-lez-Gien lundi dernier, Baptiste Didier s'est offert la première victoire de sa carrière en toutes catégories. Une performance autour de laquelle le coureur de 24 ans tournait depuis quelques semaines, sans pour autant trouver la réussite pour concrétiser. "J'ai déjà fait plusieurs Top 5 en première, mais jamais réussi à gagner. J'ai fini par avoir un complexe d'infériorité. Après être redescendu en deuxième catégorie et gagné six fois, j’avais vraiment besoin de lever ce blocage psychologique au niveau supérieur. C'est fait !", se satisfait-il auprès de DirectVelo.

« J'AI VU QUE JE POUVAIS LE PASSER »

Avec un effectif de treize coureurs au départ, le Paris Cyclisme Olympique (PCO) ne s’était pas déplacé pour faire de la figuration. "Nous voulions gagner. Dès le départ, j’ai annoncé aux gars que j’étais en forme". "Acteur" de la première moitié de course, le néo-parisien accuse le coup et décide de "se cacher un moment pour récupérer". "Quand j’ai vu que ça allait arriver groupé, j’ai demandé aux gars de me remonter". Trois trains embrayent alors : ceux du PCO, du Team Peltrax et du Guidon Chalettois. "L’allure était très vive. Camille Batista (Guidon Chalettois) a attaqué le dernier virage un peu fort et a chuté devant moi. Le temps de relancer, Alexandre Billon levait déjà les bras".  Sauf que le coureur du Team Peltrax célèbre sa victoire trop tôt. "J’ai vu que je pouvais le passer. J’y ai cru jusqu’au bout !".

Pour celui qui a commencé le vélo "sur le tard, en Juniors 2", cette victoire sonne comme une délivrance personnelle et apporte aussi une satisfaction plus collective. "Cela récompense le club, ses choix et c'est bien le plus important. Le PCO a besoin d'être plus exposé au plan médiatique, et ce type de victoires y contribue". Muté en banlieue parisienne lors de la rentrée 2017, le professeur d’EPS a rejoint la formation parisienne après avoir longuement hésité. "J’avais des contacts avancés avec le VS Chartres. Mais j’ai opté pour Paris qui, au-delà des aspects pratiques, a un beau projet sportif et une structure familiale qui me correspond bien. Moi, je fuis la pression. C’est le vélo plaisir avec les potes que je cherche".

« EN POSITION DE LEADER »

Pour autant, sa nouvelle structure a des attentes de résultats. "Le club fonde beaucoup d’espoirs en moi et me place, au même titre que Alexander (Aleksiev), en position de leader en raison de mes deux saisons passées en première catégorie". Pour répondre aux exigences de ce nouveau statut, le cycliste a préféré faire appel à un nouvel entraineur. "Je construisais moi-même mes programmes jusqu'ici. Maintenant, je travaille avec Frédéric Ostian (également entraineur de Maxime Bouet, NDLR) qui m’a construit un programme hivernal basé sur des séances plus qualitatives, mais aussi avec un volume d’heures supérieur à avant". Cet hiver a également été l'occasion de s'aligner sur des compétitions sur piste, comme les "quatre jours de Genève, à Saint-Quentin, Bourges..." dans cette discipline qu'il a découverte il y a trois ans.

Les prochaines Coupes de France et le Championnat de France font d'ailleurs partie des compétitions sur lesquelles le Grenoblois d'origine se verrait bien briller. "Le cadre francilien est favorable avec le vélodrome de Saint-Quentin. Je connais bien le sélectionneur Francis Coquoz. J’aimerais bien aller chercher une médaille en poursuite par équipe. Et pourquoi pas aussi des médailles à l’Omnium ou à l’américaine"

"Surpris" de son bon début de saison sur route, le sprinter aspire désormais à de "la constance" et "gagner de la caisse pour pouvoir [se] montrer en Elites qui est un niveau au-dessus". S'il n'a pas d’objectif particulier sur une course, il veut surtout apporter des bons résultats dans les courses de DN3, importantes pour le club. Et aussi profiter. "Je pensais que mon adaptation à ce nouveau cadre de vie me prendrait plus du temps. Mais le groupe est super, la vie à Paris se passe bien. C’est un ensemble qui fait que ça fonctionne dans le vélo", conclut-il.

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