Thomas Boudat, une victoire « crève-coeur »

Crédit photo Julie Desanlis - DirectVelo

Crédit photo Julie Desanlis - DirectVelo

Thomas Boudat est en grande condition depuis le début de la saison, et il l’a encore prouvé ce dimanche en s’imposant sur Cholet-Pays de la Loire (voir classement). Forcément ravi de décrocher son deuxième bouquet de l’exercice 2018 après celui obtenu en Espagne, sur les routes du Tour d’Andalousie, le sprinteur du Team Direct Energie était malgré tout déçu pour son capitaine de route Sylvain Chavanel, repris dans les tous derniers mètres après avoir réalisé un joli numéro dans le final. “La ligne droite finale était en pente et j’ai compris qu’il n’allait pas tenir. C’est un peu un crève-coeur car Chava est vraiment un bon mec”. DirectVelo revient sur ce scénario auprès du vainqueur du jour.  

DirectVelo : Quel drôle de final et de scénario pour le Team Direct Energie !
Thomas Boudat : Il y a une petite déception quand même parce que “Chava” a fait un gros numéro sur la fin et il méritait vraiment de gagner. Il n’a pas encore levé les bras cette année. Il fait beaucoup pour nous : il nous apporte beaucoup d’expérience, et toujours dans la bonne humeur. A chaque fois qu’il est sur une course, ça se ressent. Enfin… de mon côté, je suis quand même content de gagner. Hier déjà (samedi), on avait fait une belle course sur la Classic Loire-Atlantique mais on n’avait pas réussi à concrétiser. S’imposer sur les terres des Pays de la Loire, une terre chère à l’équipe, ce n’est que du bonheur.

« JE N’AI PENSÉ AU SPRINT QUE DANS LES 200 DERNIERS MÈTRES »

Il était clairement prévu de jouer sur les deux tableaux : l’offensive et le sprint potentiel ?
On voulait avoir un coureur capable de dynamiter la course, comme Lilian (Calmejane) hier. Et donc “Chava” aujourd’hui, avec ma carte en cas d’arrivée au sprint. C’était le plan et cela a bien marché. En plus, quand tu sais que tu as un gars devant, tu as moins de pression. Je n’ai pensé au sprint que dans les 200 derniers mètres, quand j’ai vu que “Chava” allait être repris.

Comment as-tu géré les derniers kilomètres sur ce circuit piégeux ?
Il faisait beau et toute la route était sèche donc ce n’était pas si dangereux que ça. De toute façon, les circuits en ville, on s’y habitue. On connaît les dangers et ça fait partie du jeu. A partir du moment où l’on arrive en ville, il faut bien admettre qu’il est difficile pour les organisateurs de faire des arrivées où il n’y a que des lignes droites et quatre virages… C’est compliqué. En tout cas, on savait qu’il fallait être bien placé tout le long. Je me suis quand même fait piéger quand un groupe de 20 coureurs est ressorti. Mais d’autres équipes ont été piégées et suite à ça, on a toujours été dans les coups et on a même toujours eu un coup d’avance. On n’a jamais eu à rouler et c’est aussi ce qui nous permet de gagner, car on n’a pas eu à griller de cartouches.

« J’AI COMPRIS QU’IL N’ALLAIT PAS TENIR »

Revenons à ce dernier kilomètre. Tu as hésité à lancer le sprint toi-même, étant donné que Sylvain Chavanel semblait en mesure de l’emporter ?
Oui, un moment… Puis à 100 mètres de la ligne, j’ai vu qu’il commençait à se retourner et à cramper.  Hugo (Hofstetter) revenait très vite alors j’ai décidé de lancer le sprint. La ligne droite finale était en pente et j’ai compris qu’il n’allait pas tenir. C’est un peu un crève-coeur car “Chava” est vraiment un bon mec, qui fait vraiment beaucoup pour nous, surtout pour les jeunes ! Ca fait chier pour lui. Heureusement que je gagne sinon, ça aurait été une grosse déception !

Tu réalises un très bon début de saison !
C’est clair ! Tout va bien pour le moment. Je marchais bien aussi sur Paris-Nice mais je n’ai jamais eu la possibilité de faire un résultat. Là, le fait de retrouver la victoire, ça fait vraiment du bien au moral.

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