Les pavés ont-ils manqué au GP de Denain ?

Crédit photo Sarah Meysonnier / https://sarahmeyssonnier.photoshelter.com/

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La décision est tombée à peine plus d’une heure avant le départ. Dimanche, les organisateurs du Grand Prix de Denain ont été contraints de revoir le programme proposé aux coureurs de cette édition 2018, en raison des conditions météorologiques difficiles (voir ici). Cette édition se voulait originale et bien différente des précédentes, puisque pas moins de 21 kilomètres de pavés étaient proposés aux coureurs. Avant que tous les secteurs, ou presque, ne soient finalement retirés, et le parcours légèrement raccourci. Mais alors, que s’est-il dit dans les différentes formations au moment de revoir tous les plans imaginés depuis des semaines ? “Forcément, il a fallu improviser”, sourit Julien Morice auprès de DirectVelo. Chez Vital Concept, on n’avait pas souhaité imaginer d’éventuelles modifications de dernière minute. “On s’était préparé à ce que le parcours ne change pas car si tu te dis que ça va être raccourci ou annulé, psychologiquement, tu n’es plus dedans. Il fallait faire comme si de rien n’était”, ajoute le lauréat du prologue du Sharjah Tour, en tout début d’année.

UNE BONNE DÉCISION DE L’ORGANISATION  

“C’est forcément compliqué à gérer, juste avant le départ. Etant donné les conditions météo, on se doutait que ça bougerait”, explique pour sa part Hugo Hofstetter, 2e à l’arrivée.  “Le matin, avec les gars, on se disait que s’ils laissaient les secteurs pavés, ça aurait été un peu n’importe quoi. Ils auraient pris des risques… C’était envoyer les coureurs au casse-pipe. La décision prise était sage, et c’était selon moi la bonne”, Même son de cloche pour son plus fidèle lieutenant de la journée, Jimmy Turgis. “Ils ont pris la bonne décision en enlevant les secteurs pavés. C’était dangereux. Entre le froid, le vent… Il n’y avait pas besoin de ces douze secteurs pavés pour faire la sélection. Je comprends que pour les organisateurs, ce soit embêtant de revenir sur le parcours initial, mais je crois qu’ils ont quand même eu une belle course !”.

Le véritable changement, finalement, était pour les mécaniciens, qui n’ont pas eu le temps de s’ennuyer sur les coups de midi. “Le changement, il était matériel. On avait prévu de partir avec des boyaux de 28 pour les tester avant Paris-Roubaix. C’était une bonne répétition sur le papier. Mais avec finalement trois secteurs seulement, on est parti sur du plus classique, les boyaux que l’on utilise habituellement”, détaille Julien Morice. “On avait prévu des boyaux avec des sections plus larges et à une heure du départ, tout le monde a changé. C’était bien animé”, préfère rigoler Jimmy Turgis. 

LE VENT ET LE FROID, DES ENNEMIS SUFFISANTS  

S’il a fallu s’adapter en terme de matériel, les modifications de la dernière heure n’auront rien enlevé au spectacle proposé sur cette deuxième manche de la Coupe de France, enlevée par le Belge Kenny Dehaes après un final à suspense (voir classement). “C’était quand même une belle préparation pour les Classiques”, se réjouit Julien Duval (AG2R La Mondiale), 3e de l’épreuve. “La seule véritable différence, c’était en début de course. Les leaders restaient les mêmes, bien sûr, mais ça devenait moins intéressant de prendre la première échappée. Pour le reste, on a vu ce que cela a donné”, ajoute Julien Morice.

Pour les 21 kilomètres de pavés, rendez-vous en 2019, sous le soleil ? “Quand je vois le chantier que l’on a eu, je me dis que ce n’était peut-être pas une bonne idée d’avoir autant de pavés sur le parcours initial. On aurait peut-être eu dix mecs à l’arrivée !, s’exclame Hofstetter. Le vent et le froid, c’était largement suffisant, je pense. Il ne faut pas faire plus dur. On voit ça où ? Sur Paris-Roubaix, mais c’est du niveau WorldTour avec tous les plus grands spécialistes, et ça roule différemment”.


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