Issoire CC : « On a resserré les boulons »

Crédit photo Julie Desanlis / DirectVelo

Crédit photo Julie Desanlis / DirectVelo

Le club d’Issoire Cyclisme Compétition pouvait difficilement espérer meilleur début de saison. Pour la première manche de la Coupe de France DN3, dimanche dernier, la formation auvergnate a vu l’un des siens, Corentin Ville, s’imposer après un numéro en solitaire sur les routes de la Vienne Classic (voir classement). Une grande satisfaction pour le transfuge du CR4C Roanne (lire son interview d’après-course) mais également pour son directeur sportif, Yves Guia. Ce dernier fait le point avec DirectVelo avant la deuxième manche de cette Coupe de France, le Tour de l’Ardèche-Méridionale, qui se disputera ce dimanche.

DirectVelo : Cette victoire sur la première manche de la Coupe de France DN3 est un grand moment pour l'équipe !
Yves Guia : Bien sûr ! Pour les coureurs comme pour les dirigeants. Comme tous les clubs, on a connu des hauts et des bas, par le passé, avec des problèmes financiers, des problèmes de mutations, des coureurs qui ne voulaient pas venir, d’autres qui n’ont pas pu le faire… On a surmonté tous ces problèmes. Il a aussi fallu passer outre le raté des premières épreuves de la saison. On a dû effacer une grosse déception aux Boucles du Haut-Var. Les résultats n’étaient pas bons alors que l’on avait tout mis en place cet hiver avec plus d’une vingtaine de sorties collectives… On ne savait pas vraiment comment expliquer ce raté. Mais on a resserré les boulons.

L’équipe arrivait donc sur la Vienne Classic avec, déjà, un esprit de revanche ?
On est arrivé le couteau entre les dents et l’envie de bien faire. Réussir à gagner là-bas est une grande récompense pour tout le monde. Je pense aussi aux partenaires qui nous soutiennent. Gagner en Coupe de France, c’est symbolique, et c’est beau. La Coupe, c’est spécial. Il y a une trentaine de clubs qui rêvent de gagner sur une manche de Coupe de France. Avec ce succès, disons que la saison est officiellement lancée pour nous. Et ça annonce de belles choses pour la suite.

« ON NE SAVAIT PAS CE QUE CA ALLAIT DONNER »

Cette victoire, c’est Corentin Ville, arrivé très tard au club (lire ici) qui vous l’apporte !
Il est arrivé très tard dans l’équipe de façon officielle, pour des raisons X ou Y mais en réalité, il avait fait toute la préparation hivernale avec nous. On lui a ouvert les portes car il était plus simple pour lui de venir ici, dans le cadre de ses études. On lui a laissé quartier libre pour gérer au mieux ses deux activités.

Est-il amené à porter l’équipe cette saison ?
Il tire le groupe vers le haut, c’est sûr. Après le départ de Boris Orlhac (vers le Team Pro Immo-Nicolas Roux, NDLR) on ne savait pas ce que ça allait donner et chacun doit pouvoir jouer sa carte. On a vu dimanche que Corentin pouvait porter le groupe. La façon dont il a gagné, avec panache, était belle.

« UNE BELLE REVANCHE »

Il vous a surpris en réalisant ce numéro dans le final, seul contre tous ?
C’est vrai que c’était surprenant. Enfin… Au briefing, le samedi soir, on en avait parlé et je voulais qu’il tente quelque chose. Je le savais en forme et capable de faire un résultat. Ce n’est pas un sprinteur mais il est très fort dans les efforts solitaires. Alors je lui avais demandé de tenter dans le final. On espérait qu’il nous apporte quelques points. Mais de là à gagner, et de cette façon… C’est une belle revanche pour lui après des moments difficiles au CR4C Roanne et une blessure qui l’a freiné dans sa progression.

Place maintenant à la deuxième manche, ce dimanche, sur le Tour de l’Ardèche-Méridionale…
Personnellement, en tant que directeur sportif, je vais changer mon fusil d’épaule. La course d’outsider et d’attentiste, c’est terminé. On va tout mettre en oeuvre pour garder cette place et éventuellement monter en DN2. Maintenant, ça devient une option. 

« UN TON EN-DESSOUS »

Hormis Corentin Ville, quels autres coureurs pourraient vous porter vers cette montée ?
Léo Dulin aurait pu finir dans le Top 10 dimanche sans une crevaison. On va compter sur Quentin Dance ou Bérenger Brossel, entre autres. Je pense aussi à Romain Lorcerie, qui est encore très jeune et revient de maladie, mais il sera intéressant. Franck Laffaire sera notre capitaine de route incontestable et incontesté. Il gère tous les placements en course et aide les jeunes. Il ne sera pas là à Aubenas, comme Quentin Dance (sur la manche ardéchoise de la Coupe de France DN3, NDLR). Ils seront remplacés par Alex Vallat et Kévin Amartin, qui a été bon au Bédat. Je ne cite pas tout le monde mais le groupe est complet.

Outre la Coupe de France DN3, quels seront les autres grands rendez-vous du calendrier pour l’équipe en 2018 ?
En première catégorie, il n’y en a pas vraiment : on sera présent au Tour de la CABA ou sur le Tour du Beaujolais mais on sait que ce sera très compliqué face aux DN1. Franchement, on est un ton en-dessous pour les raisons que tout le monde connaît. Les équipes de DN1, ça frôle le professionnalisme. Mais on y sera et on fera au mieux. Pour le reste, on espère gagner sur des épreuves de deuxième catégorie avec nos jeunes. Ils doivent se construire et apprendre avant de passer un cap avec nous en 2019. Il faut voir sur le long terme.  

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