Rudy Molard : « Je savais que je n’allais pas gagner »

Crédit photo Nicolas Mabyle - www.directvelo.com

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Rudy Molard est en grande condition dès ses premiers jours de compétition de l’année. Déjà sur le podium du Tour La Provence le week-end dernier pour sa reprise, le puncheur-grimpeur de la FDJ a une nouvelle fois joué les premiers rôles ces deux derniers jours, pour terminer 3e du Tour du Haut-Var. Le coureur de 28 ans est revenu sur ses récentes performances et son statut au sein de la formation WorldTour, pour DirectVelo.

DirectVelo : L’équipe FDJ a tenté un sacré coup dans le final de cette dernière étape !
Rudy Molard : Collectivement, on était très fort. Lorsque l’on est sorti tous les six, ça ne s’est pas bien entendu de suite. Au début, Jonathan (Hivert) ne voulait pas rouler avec nous. Ce qui était normal. Mais on a fini par tourner tous ensemble car je pense que chacun s’est dit que c’était dans l’intérêt de tous d’aller au bout à six. On a creusé l’écart puis on a pu se jouer la victoire d’étape et le classement général final comme ça.

Comment as-tu géré le dernier kilomètre avec tes équipiers Thibaut Pinot et Valentin Madouas ?
On a essayé de faire au mieux mais ce n’était pas simple car nous étions bien entourés. Personnellement, j’ai tenté ma chance dans le mur final. Je suis bien sorti mais j’ai vite vu que j’avais Jonathan (Hivert) et Alexis Vuillermoz dans la roue. Je me suis retrouvé à lancer le sprint. Dans ces conditions, même si j’ai essayé, je savais que je n’allais pas gagner.

« POUR DES COURSES DE REPRISE, FRANCHEMENT, C’EST PAS MAL »

Après avoir déjà terminé 3e du Tour La Provence, tu enchaînes donc avec une nouvelle troisième place, cette fois-ci sur le Tour du Haut-Var, et ce pour tes deux premières courses de la saison !
J’étais déjà content de mon résultat sur le Tour La Provence. Pour des courses de reprise, franchement, c’est pas mal. Cette année, j’ai voulu légèrement décaler mon pic de forme et finalement, je suis mieux que la saison passée à la même période. Faire deux podiums sur mes deux premiers résultats, c'est bien. L'objectif, c'était surtout de se mettre dedans et de ne pas avoir de regrets. C'est chose faite : c'est bien pour moi comme pour l'ensemble de l'équipe.

Sur le Tour La Provence, il n'y avait pas la possibilité de faire la différence dans l'Espigoulier ?
Avec David (Gaudu), on a tenté mais avec le vent de face dans la dernière partie, c'était trop compliqué. J'avais, par contre, quelques regrets sur mon sprint. Mais bon, j'avais essayé. Le col avait laissé pas mal de monde dernière mais il y avait un marquage entre les favoris pour le général.

« C'ÉTAIT UNE VRAIE COURSE D'ÉQUIPE »

A La Provence, tu avais défendu tes chances malgré la présence de David Gaudu. Même chose sur ce Tour du Haut-Var, où Thibaut Pinot a travaillé pour toi. Tu as clairement plus de responsabilités, désormais, à la FDJ ?
Ces responsabilités, j’ai commencé à les prendre sur le prologue du Tour La Provence, avec cette bonne place contre-la-montre. Ma cinquième place m'a tout de suite placé pour le général et au final, on avait joué ma carte. Pour le Haut-Var, c'est vrai que j'étais de suite protégé. Mais c'était une vraie course d'équipe malgré tout comme Valentin (Madouas) et Thibaut (Pinot) aussi ont joué leurs propres cartes en allant dans des coups, déjà sur la première étape.

On a abordé l'arrivée de ce dimanche mais sur la première étape justement, tu aurais pu faire mieux ?
Je savais que j'avais peu de chances de gagner au sprint et c'est la raison pour laquelle avec l'équipe, on voulait durcir la course avant. On a réussi un beau tir groupé et on était placé pour le général. Je pense qu'il me manquait surtout un peu de pente pour faire la différence.

« LE MUR DE FAYENCE M’AURAIT MIEUX CONVENU »

Tu débutes ta septième saison chez les pros et tu dois sans doute commencer à très bien te connaitre. Ces courses casse-pattes, comme au Haut-Var, sont celles qui te conviennent le mieux dans une saison ?
Oui, j'aime les courses d'usures, les courses longues. J'aime les arrivées raides, celles qui se font petit plateau. C'est pour ça que je disais que je préférais, à choisir, des arrivées encore plus dures que celle d'hier (samedi), par exemple. Le Mur de Fayence, finalement, m'aurait mieux convenu. Mais bon, Alexis (Vuillermoz) aurait été très dur à battre aussi. Je suis plus puncheur-grimpeur que puncheur, en fait. C'est aussi pour ça que quand j'ai vu que des garçons comme Christophe Laporte ou Samuel Dumoulin étaient encore-là dans le final hier, je me doutais que ça n'allait pas être pour moi.

Tu vas enchaîner avec le week-end Drôme-Ardèche ?
Non, cette année, je ferai l'impasse pour me préparer à 100% pour le premier gros objectif qui arrive : Paris-Nice.

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