Ludovic Bideau seul contre tous

Crédit photo Julie Desanlis - DirectVelo.com

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On peut être bien entouré et se sentir bien seul. Échappé en compagnie de trois sociétaires du Vendée U, le sociétaire du VS Chartrain s'est trouvé isolé, ce dimanche sur le Circuit de l'Essor. Impossible pour lui de parvenir à contrarier les plans de l'armada vendéenne. Le coureur de 25 ans a dû se résoudre à laisser filer à vive allure le train rouge et blanc. "Sur ce qu'ils ont montré, ils étaient au dessus, c'est incontestable. Il n'y a rien à redire, même au niveau de la stratégie, ils sont soudés. Tu as l'impression que ça roule tout seul quand tu les regardes", déclare-t-il, admiratif, auprès de DirectVelo.

« C'ÉTAIT À EUX DE ROULER »

En début de course, Ludovic Bideau est resté sur ses gardes pour éviter les pièges des routes basques. "C'est parti assez vite. Je voyais que le peloton cassait en haut des bosses", narre celui qui s'est ensuite retrouvé dans la bonne échappée. "Dans une nouvelle côte, j'ai vu deux coureurs du Vendée U attaquer. J'avais de bonnes jambes, je suis sorti avec eux. J'ai fait un violent effort pour revenir sur Mathieu Burgaudeau. Je me suis retourné, j'ai vu qu'il y avait un bel écart et qu'un autre coureur du Vendée U était rentré en contre".

Que s'est dit Ludovic Bideau lorsqu'il a constaté être seul contre trois vendéens ? "Je me suis dit que ça allait être compliqué. Je n'ai pas réfléchi, ce n'était pas à moi de prendre la course en main. Ils étaient trois, c'était à eux de rouler", reprend le vainqueur du Grand Prix d'Orléans qui mettait quelque fois le nez à la fenêtre. "Mathieu Burgaudeau me demandait parfois de passer. Une fois qu'on a eu trente secondes d'avance, je suis passé quelques fois mais je sautais des relais. C'était normal". En adoptant cette stratégie, le 7e des Boucles Nationales du Printemps 2017 entendait repousser au maximum le moment fatidique où ses compagnons de fugue tenteraient de se débarrasser de lui.

« J'AI SAUTÉ »

Impossible d'éviter l'inévitable échéance pour le quatrième larron de l'échappée. "Dans le dernier tour, dans la première bosse du circuit, le gars qui roulait s'est écarté. Je me suis mis dans sa roue mais il a laissé un trou de dix mètres. Je n'ai pas pu reprendre les roues. Il a fait le saut pour rentrer sur ses équipiers et j'ai sauté". Ludovic Bideau choisit alors de ne pas se mettre en surrégime pour tenter de conserver sa quatrième place. Pendant une dizaine de kilomètres, il tient tête au retour du peloton lancé à ses trousses. Avant de devoir s'avouer vaincu. "J'ai récupéré une double voie avec un vent de face. J'étais vraiment sec. Je n'ai pas pu rivaliser face à des mecs qui tournaient ensemble. J'ai été repris à trois kilomètres de l'arrivée".

À Cambo, 19e sur la ligne d'arrivée, la déception primait chez lui. "Sur le moment, j'étais frustré. Je me disais que tous ces efforts pour se faire reprendre si près du but, c'était dommage". L'ancien sociétaire de l'AS Corbeil-Essonnes est ensuite parvenu à relativiser. "C'est de très bon augure pour la suite. D'habitude, je ne marche pas en début de saison, dans le froid. C'est donc positif de se retrouver devant avec trois coureurs du Vendée U. Il reste plein d'autres courses pour se rattraper", conclut celui qui aura à cœur de s'imposer sur "belle" Elite nationale.

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