Marion Norbert-Riberolle : « Un truc de malade »

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

Jusqu'au dernier mètre du circuit de Valkenburg, Marion Norbert-Riberolle s'est arrachée pour venir coiffer la Tchèque Adela Safarova pour le gain de la huitième place. Dès son premier hiver de cyclo-cross, la Française décroche un premier Top 10 sur un mondial. La Picarde se livre auprès de DirectVelo, peu après avoir franchi la ligne d'arrivée.

DirectVelo : Avec quelles ambitions t'élançais-tu sur ces Championnats du Monde Espoirs ?
Marion Norbert-Riberolle : Je ne voulais pas venir à Vakenburg avec un objectif précis parce qu'aux Championnats de France, je me suis trop mis la pression et j'ai foiré. D'ailleurs, je réalise une meilleure place ici qu'à Quelneuc donc je suis contente. J'ai terminé troisième à Nommay en Coupe du Monde, il y a deux semaines. Ce podium m'a vraiment remotivé et je me suis dit que tout était possible. Je venais ici dans le but de me donner à fond. Je pense que maintenant, je ne vais plus me fixer de résultat à atteindre parce que je me sens mieux sur le vélo et je me mets moins de pression.

Que s'est-il passé peu après le départ ?
C'est dommage, quand je suis partie, je me suis accrochée avec une fille du coup, je n'avais plus du tout de freins. Ma roue s'est desserrée donc le temps de m'arrêter pour remettre le serrage rapide et mon frein, j'ai perdu beaucoup de places. J'étais contente de partir en deuxième ligne. Pour une première année de cyclo-cross, quand on n'a pas de points UCI, c'est vraiment difficile. Pour un Championnat du Monde, c'est énorme.

Le parcours était des plus exigeants...
Je n'aime pas trop les parcours faciles. J'aime les tracés compliqués. À Hoogerheide, c'était super roulant, je n'étais pas bien, ce n'était pas assez dur. Aujourd'hui, c'était vraiment parfait. Les conditions difficiles, c'est le top. L'ambiance, c'est un truc de malade, plein de gens criaient mon nom et m'encourageaient. Ça donne vraiment envie de se défoncer et de tout donner. Mes parents ont fait le déplacement, c'était sympa. Il y avait beaucoup de monde derrière l'écran. Même ce matin, j'ai reçu beaucoup de messages. C'était énorme, c'était une super expérience.

« LE PHYSIQUE, JE L'AI »

Jusqu'au dernier mètre, tu as tout donné pour venir t'emparer de la huitième place !
Sur un Championnat du Monde, quand on voit une fille devant nous, on a qu'une envie, c'est de la bouffer. Je n'avais plus de jus mais je vraiment m'arracher pour remonter des places. Un Top 5 aurait vraiment été beau mais je ne savais pas où me situer, c'est la première fois que je fais une course Espoirs. Le Top 10 est déjà beau même si j'ai déçu beaucoup de gens parce que je n'ai pas fait de podium. Après il ne faut pas oublier que ce n'est que ma première année de cyclo-cross et que je ne suis que Espoir 1. Cette huitième place, je vais la garder dans un coin de ma tête pour les années à venir.

Tu as donc souffert de ton manque d'expérience ?
C'est clair. Le physique je l'ai. Je viens du BMX mais la technique est quand même différente. Cette année après mon podium à Besançon, je ne savais pas que j'allais faire la saison complète. Quand François Trarieux m'a appelée, ça m'a vraiment motivée. C'est l'expérience qui me manque. Si personne ne me dit quelle trajectoire prendre, je ne vais pas savoir où aller. J'ai vraiment besoin d'être accompagnée pour l'instant mais je pense que ça viendra avec la maturité et l'expérience.

Tu avais déjà eu l'occasion de te frotter au gratin mondial sur les manches de Coupe du Monde...
C'est en étant avec les plus grandes et l'élite mondiale que l'on progresse. Il faut aussi se comparer à des filles comme Sanne Cant et Pauline Ferrand-Prévot pour s'améliorer. Chaque circuit est différent mais je pense que c'est la meilleure école. Je me force à aller en Belgique parce qu'en France, il manque quelque chose pour avoir le même niveau. C'est mieux d'aller à l'étranger pour progresser.

« UNE BONNE COUPURE »

Comment as-tu vécu l'approche de ce Championnat du Monde ?
Avec François Trarieux, ça se passe vraiment bien. J'étais en chambre avec Pauline (Ferrand-Prévot), Caroline (Mani), Marlène (Petit) et Jade (Wiel). L'ambiance est vraiment super. Les grandes sont là pour nous conseiller. Même les garçons sont proches de nous pour nous dire ce qu'il faut faire. Je connais bien les frères Dubau depuis mon enfance donc ils me conseillent. Il me disent souvent quelle pression mettre dans les pneumatiques. Je leur demande des conseils donc c'est bien. On est soutenu et suivi pour s'améliorer et prendre de l'expérience.

Et désormais, quel sera ton programme ?
Je pense faire une bonne coupure d'environ deux semaines. Je vais en profiter pour aller voir mon père. Ensuite j'irai au stage du 21 au 29 février avec l'Equipe de France Je vais reprendre par ça.

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Portrait de Marion NORBERT RIBEROLLE