Victor Langellotti : « Un cap à passer »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Pour la toute première fois, un Monégasque va porter les couleurs d’une formation professionnelle en 2018. A 22 ans, Victor Langellotti s’est engagé avec l’équipe Continental Pro espagnole Burgos-BH. Habitué à participer aux Championnats d’Europe et du Monde ces dernières années pour y représenter la Principauté, le 3e du prologue du dernier Tour du Val d’Aoste fait le point avec DirectVelo depuis l’Espagne, où il participe actuellement au premier stage de pré-saison de sa nouvelle formation.

DirectVelo : Comment se déroule ce premier stage avec ta nouvelle formation ?
Victor Langellotti : Tout va bien pour le mieux en ce moment. C’est toujours un moment sympa et particulier de retrouver ses nouveaux équipiers et sa nouvelle équipe, plus encore quand il s’agit d’un passage chez les pros. J’apprends à découvrir tous les coureurs. J’en connaissais certains de noms, mais pas plus.

Avais-tu imaginé pouvoir passer pro en Espagne ?
Je n’ai pas eu de propositions d’équipes professionnelles françaises. Surtout, j’ai toujours été mobile et je ne me suis jamais fermé la moindre porte. Je suis très content de pouvoir partir à l’étranger. Je sais que l’équipe a une histoire et un beau projet et c’est une belle chance pour moi. C’était clairement l’offre la plus intéressante.

UNE MAITRISE DE L'ESPAGNOL

Tu maitrises déjà l’Espagnol pour avoir vécu quelques mois à Barcelone…
Exactement ! J’avais passé quatre mois là-bas, il y a trois ans, pour un stage dans le cadre de mon cursus scolaire (il était en BTS Hôtellerie à Monaco, NDLR). Le fait de parler la langue aide forcément à la communication avec le staff et les coureurs. C’est un vrai plus au moment d’entamer cette saison.

Comment le contact s’est-il créé entre Burgos-BH et toi ?
Je cherchais une équipe pour passer pro. On est rentré en contact après le Tour du Val d’Aoste. C’est clairement la course qui m’a permis de passer pro, avec cette troisième place sur le prologue. Sans ça, je ne serais pas passé. C’était le tournant de mon année 2017. Les dirigeants de l’équipe ont compris à ce moment-là que j’avais des capacités. Puis on a continué d’échanger à la suite des Championnats d’Europe et des Mondiaux. Je me suis rendu en Espagne après les Mondiaux et c’est là que ça s’est véritablement concrétisé. 

Sur ce prologue, tu avais devancé des coureurs tels que Bjorg Lambrecht, Niklas Eg, ou Lucas Hamilton, et tu n’avais terminé qu’à une seconde d’un certain Pavel Sivakov…
Il y avait huit kilomètres et c’était un chrono difficile, en montée. J’avais beaucoup misé sur ce Tour du Val d’Aoste, moi le grimpeur. Je savais que c’était l’épreuve sur laquelle il fallait que je me fasse repérer. Malheureusement, j’ai attrapé un virus et je n’ai rien pu faire sur les étapes de montagne. Je n’avais pas de forces pour des étapes de quatre ou cinq heures. Le premier jour, ça avait tenu sur un effort court de moins d’une demi-heure.

« JE COMMENCE À RÉALISER »

Cet hiver, tu vas donc devenir le premier Monégasque cycliste professionnel : une simple anecdote ou une véritable fierté ?
Je suis né à Monaco, j’ai grandi là-bas. J’ai mon passeport monégasque. Je me sens totalement Monégasque et je suis fier de l’être. Monaco est un pays comme un autre, même s’il est tout petit et passer pro en tant que monégasque, être le premier à le faire, c’est forcément une fierté et quelque chose de fort. Il n’y a que 35.000 personnes environ qui vivent à Monaco et parmi elles, il n’y a que plus ou moins 10.000 Monégasques, nés ici. Donc la probabilité qu’il en ressorte un cycliste professionnel était plutôt faible sur le papier (sourires). Pour le reste, on va dire que c’est anecdotique. C’est sympa pour moi et Monaco mais je ne suis pas sûr qu’on y prête attention ailleurs.

En représentant Monaco lors de différents Championnats d’Europe ou du Monde, tu as déjà eu l’occasion de courir auprès des plus grands. Ce doit également être le cas à l’entraînement, en tant que citoyen monégasque ?
Disons que je croise du beau monde à l’entraînement, c’est sûr. Le climat et le terrain de jeu sont vraiment agréables ici et on sait tous que beaucoup de coureurs s’installent dans le coin. Même sans se donner rendez-vous, tu es sûr de croiser au moins un mec du WorldTour par sortie. Certains sont accessibles et ça fait plaisir. Tu sens que certains sont plus abordables que d’autres mais après, il faut respecter chacun. Un coureur comme Philippe Gilbert est très gentil et m’a donné de précieux conseils. J’ai pu engranger un maximum d’expérience en roulant avec lui. 

Ces coureurs, tu vas désormais les affronter une bonne partie de l’année !
C’est un cap à passer. Je commence à réaliser petit à petit que je suis coureur professionnel. J’ai hâte de disputer mes premières courses pour être vraiment dedans (il devrait débuter sur l’épreuve “Oro y Paz, en Colombie, du 6 au 11 février, NDLR). C’est un rêve de gosse et je vais faire le maximum pour que tout se passe de la meilleure des façons. 

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