Benjamin Thomas : « L'Américaine devient folle »

Crédit photo Www.bahn-em2017.de

Crédit photo Www.bahn-em2017.de

La cloche du dernier tour de l'année pour Benjamin Thomas va sonner à la fin de la semaine dans la cuvette de Gand, à l'occasion des 6 Jours. Il y dispute, avec Morgan Kneisky, sa dernière course de l'année à partir de mardi, jusqu'à samedi. Le double Champion du Monde termine sa saison en haut de l'affiche, après une nouvelle prestation de haute facture sur les trois jours de la Coupe du Monde de Manchester, en fin de semaine dernière. Le coureur de l'Armée de Terre a mis trois fois dans la cible : or sur l'omnium, argent à l'Américaine avec Morgan Kneisky et bronze en poursuite par équipes. Le double Champion d'Europe revient pour DirectVelo sur sa fin de saison sur piste.

DirectVelo : Dans quel état de forme abordais-tu les deux premières manches de la Coupe du Monde à Pruskow et Manchester ?
Benjamin Thomas : Les 6 Jours de Londres m'ont permis de bien travailler en vue des Coupes du Monde, sans pression. La forme est venu petit à petit et à Manchester, ça allait vraiment bien. Le bloc de travail de Londres a payé.

LE COUTEAU ENTRE LES DENTS

A Manchester, avec l'Equipe de France vous signez deux beaux temps (3'56" et 3'57") avec une équipe un peu différente de l'équipe Championne d'Europe...
Thomas Denis était blessé au dos et Morgan est rentré sans avoir préparé la poursuite par équipes, pour les deux premiers tours. En qualification, nous avons assuré pour passer dans les huit premiers. Au premier tour, face aux Anglais, nous avons pris des risques. Avec Morgan, nous avons roulé sur le rythme du record de France. Nous avons maintenant un groupe de six-sept coureurs capables de rouler vite et d'autres du Pole de Bourges vont venir s'ajouter. C'est important car l'an prochain il faudra faire tourner l'effectif pour jouer les qualifications pour les Jeux olympiques.

Comment as-tu abordé l'Omnium le samedi ?
J'avais le couteau entre les dents. C'était mon dernier Omnium en maillot arc-en-ciel. Sur chaque course j'ai donné le meilleur. On roulait vite, le niveau était homogène. Ce sont des courses qui font progresser. Avec cette victoire, je termine la saison en Equipe de France en beauté.

UN COUP DE BLUFF

Tu as surpris tout le monde au début de la course Tempo...
J'ai tenté un petit coup de bluff quand ça s'est observé à un tour du premier sprint [il y a un classement à chaque tour après les quatre premiers tours, NDLR], j'ai pris 10-15 mètres et j'ai mis la poignée dans l'angle. Derrière personne n'a voulu faire l'effort pour se condamner et j'ai pris un tour [synonyme de 20 points de bonification]. Mais une fois rentré, quand les adversaires ont remis en route, ça m'a fait mal aux jambes. Heureusement, Steven [Henry, l'entraîneur national, NDLR] me conseillait bien. J'ai relancé quand Albert Torres était près de doubler à son tour, pour ne pas perdre l'avantage.

Qui était le plus gros client de l'Omnium ?
Niklas Larsen qui avait écrasé l'Omnium à Pruskow. Sur la dernière épreuve, la course aux points, je savais qu'il fallait grignoter des points sur lui au début et, sur la fin, marquer de gros points devant lui. Quand on marque des points devant un adversaire, ça le marque dans la tête.

« IMPORTANT DE SE RETROUVER AVEC MORGAN »

Sur l'Américaine, les Danois ont pris leur revanche. Tout se joue sur le dernier sprint. Est-ce une déception ?
Les Danois [Larsen et Von Folsach, NDLR] étaient vraiment très forts. C'était une course très rapide. Nous prenons un tour avec les Danois à 10 tours de l'arrivée mais ils ont remonté le peloton plus vite que nous. Mais nous sommes satisfaits d'avoir fait une course solide avec des costauds. C'était important de se retrouver avec Morgan sur une Américaine de haut-niveau même s'il n'est pas encore à 100% après sa chute sur la Polynormande (lire ici).

57 de moyenne à Manchester, 58 à Pruszkow, les Américaines vont très vite...
L'Américaine est en train de devenir une course un peu folle avec les sprints tous les dix tours. A Manchester, la fin de course se fait à 60 de moyenne. C'est de plus en plus difficile de doubler seuls. L'Américaine devient une poursuite par équipes avec des vélos de course aux points. Tous les détails comptent à cette vitesse. On monte en piste en tenue de poursuiteur. Il faut aussi s'appliquer techniquement dans le passage des relais.

Tu vas terminer ta saison aux Six Jours de Gand avec Morgan...
C'est ma dernière semaine avant les vacances. A Gand, ça roule vite, on verra comment nous serons. Je sors fatigué de la Coupe du Monde mais à Gand, la bonne ambiance nous aide. Ensuite, je reprendrai fin décembre avec un stage à Calpe avec la FDJ. J'aurai un programme adapté pour ma reprise, comme l'an dernier avec l'Armée de Terre. Je termine la saison avec le sentiment d'avoir atteint quasiment tous mes objectifs.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Benjamin THOMAS