Pauline Ferrand-Prévot : « Pas à rougir »

Crédit photo Maxime Segers / DirectVelo

Crédit photo Maxime Segers / DirectVelo

Pauline Ferrand-Prévot s'est battue avec ses armes. Gênée dès le tout début de course par une chute, la leader de l'Equipe de France s'est vue très handicapée avant même d'avoir eu le temps d'espérer quoi que ce soit sur le Championnat du Monde de Bergen, ce samedi après-midi. "Les quatre premiers tours, je me suis demandée comment j'allais faire pour finir la course". Tout de même à la lutte avec les meilleures dans le final, la récente 3e des Mondiaux de VTT a décroché la 11e place sur le circuit norvégien. Alors, que faut-il retenir de ce Mondial pour l'athlète de 25 ans ? Pauline Ferrand-Prévot a répondu aux questions de DirectVelo après l'arrivée.

DirectVelo : Le début de course a été particulièrement animé pour toi !
Pauline Ferrand-Prévot : Je suis tombée à cause d'une fille au bout de 500m ! J'ai dû changer de vélo car mon dérailleur était cassé. J'ai mis pratiquement un tour à revenir et sincèrement, je me suis fait la peau pour revenir. Il m'a même fallu quatre tours pour récupérer de cet effort-là. Je sentais que ça allait être vraiment dur mais vers la mi-course, ça allait un peu mieux. Dans l'avant dernier-tour, j'ai réussi à basculer avec les meilleures puis dans le dernier tour, ça allait un peu trop vite. Sur une course comme ça, tu n'as pas dix cartouches et je pense sincèrement que l'effort du début de course m'a déjà tiré une balle dans le pied. Mais on a fait une belle course d'équipe avec Elise (Delzenne) puis Audrey (Cordon-Ragot) devant. Je n'ai rien à regretter.

« TU NE PEUX PAS FAIRE D'EFFORTS EN TROP »

Lorsque la première grosse sélection s'est faite dans l'avant dernier-tour, tu étais toujours là, à basculer avec les sept-huit meilleures, malgré ton début de course compliqué. Ça prouve que tu as retrouvé ton meilleur niveau ?
Les quatre premiers tours, je me suis demandée comment j'allais faire pour finir la course. Cet effort m'avait fait tellement mal. Revenir toute seule était un gros effort. Je savais que ça allait me coûter cher même si je n'avais pas trop le choix. Quand les Néerlandaises ont attaqué dans la bosse, je me suis accrochée. Mais c'était dur quand même. Cela dit, effectivement, ça prouve que ça va pas mal. Le jour où j'aurai un peu plus de chance, ça ira (sourires).

Puis quand ton deuxième groupe de contre est rentré dans le dernier kilomètre, tu pouvais encore espérer jouer une médaille au sprint...
Dans ma situation en contre, soit les filles roulaient et c'était tout bonus pour moi, soit c'était fini. En tout cas, je n'allais pas rouler alors qu'il y avait Audrey devant. On n'est rentré qu'à 300m de l'arrivée, ça faisait trop court. Le finish était assez technique avec des virages. Si tu n'es pas placée correctement, c'est compliqué. Là, pendant longtemps, je suis restée derrière, en queue de groupe, à prendre toutes les cassures et tous les à-coups. Et ça, c'est terrible. Tu ne peux pas faire d'efforts en trop ou tu le paies cash.

« J'AI DONNE LE MEILLEUR DE MOI-MÊME »

Tu es déçue de ce Mondial ?
Non, je ne suis pas encore chanceuse mais je suis quand même contente de moi et je n'ai rien à regretter. Il reste des choses à travailler. Je dois progresser cet hiver mais je ne suis pas déçue. Face à ces huit néerlandaises, on savait que ça allait être dur de rivaliser. On n'a pas à rougir. 

Tu vas quand même pouvoir tirer des enseignements de ces Mondiaux ?
Oui, quand même. Encore une fois, on a fait une superbe course d'équipe... J'ai donné le meilleur de moi-même. L'enseignement, c'est qu'il faut continuer de progresser. Je dois travailler le placement aussi. Je n'étais pas assez bien placée au pied de la dernière bosse. Mais bon, je n'ai encore que 25 ans et à cet âge-là, on ne peut pas encore tout savoir.
 

 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Pauline FERRAND-PRÉVOT