Emmanuel Morin : « Je me disais que je n'avais peut-être pas le niveau »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Emmanuel Morin s'est imposé ce mercredi sur la classique vendéenne Jard-Les Herbiers. Celui qui a commencé par le BMX avant de se tourner vers la route revient pour DirectVelo sur sa première victoire en Elite et dresse le bilan de sa première saison au plus haut niveau amateur au sein de l'équipe Sojasun espoir-ACNC.

DirectVelo : Comment la course s'est-elle déroulée ?
Emmanuel Morin : Il y avait beaucoup de vent aujourd'hui. On savait que les coureurs du Vendée U et de l'UC Nantes Atlantique allaient bordurer d'entrée, et c'est ce qu'il s'est passé. On devait rester vigilants. On a toujours été présents dans les échappées qui partaient tout au long de la course. Un gros groupe est sorti, j'étais dedans. Mais c'est rentré derrière sous l'impulsion des Nantais qui n'étaient pas représentés à l'avant.

« LES GARS M'ONT FAIT CONFIANCE »

Puis c'est ressorti sans toi...
A ce moment-là, j'ai été piégé. Avec Willy (Artus), on était à quasiment à une minute trente du premier groupe. Au moment où on fait la jonction sur l'échappée, un groupe de huit coureurs sort. Plus tard, dans la côte du Fossé, Willy sort avec trois autres costauds.

As-tu paniqué à ce moment-là ?
Je ne me suis pas affolé. On a relancé sur le haut et au moment de virer vers Les Herbiers, on a remis en route. On est rentré dans une bosse à ce moment-là. Après, les gars m'ont demandé comment j'étais. J'ai dit que je me sentais bien et ils m'ont dit qu'ils me faisaient confiance pour le sprint.

Sentais-tu que tu avais les jambes pour l'emporter ?
Je sors du Tour de l'Avenir, donc j'ai pris un peu de caisse. J'ai bien coupé ensuite et là je commence à revenir en forme. Depuis le début de saison, je suis toujours placé, mais jamais vainqueur. C'est un soulagement de gagner. Je me disais que je n'avais peut-être pas le niveau, mais finalement je ne me rends compte que si. Je pense que ma quatrième place sur la première étape du Tour de l'Avenir m'a mis en confiance pour la fin de saison.

« J'AVAIS BESOIN DE GAGNER »

En début de saison, tu disais ne pas savoir à quoi t'attendre.
Oui mais dès le début de saison, j'ai fait un podium sur le Circuit des Plages Vendéennes, à La Mothe-Achard. J'étais vraiment content de commencer la saison ainsi. Je me suis dit que si ça restait comme ça, je pouvais faire une bonne saison. Au final, je n'ai pas fait une si bonne saison que ça. On va dire qu'avec une victoire, je sauve les meubles.

Tu as pourtant été régulier, cette saison.
C'est vrai que j'ai été régulier. Mais il y en a d'autres qui sont moins réguliers et qui gagnent plus de courses. La victoire me manquait, j'en avais vraiment besoin. J'avais gagné deux fois l'an dernier en première catégorie, mais là c'est ma première victoire en Elite. Je suis vraiment content d'y être arrivé.

Est-ce que le fait de courir des épreuves de classe 2 t'a aussi aidé à progresser ?
Bien sur. J'ai vu sur le Tour de Bretagne que ça ne court pas pareil avec les pros. Il y a aussi beaucoup plus de kilomètres. C'est vraiment enrichissant comme expérience. Le Tour de l'Avenir c'est encore autre chose parce que c'est un niveau au-dessus par rapport au Tour de Bretagne. J'avais un peu peur de la montagne, mais finalement j'ai réussi à passer donc c'est que du bonus.

RENVOYER L'ASCENSEUR

Cet hiver, tu te posais des questions sur ta capacité à enchaîner les jours de course. Quel bilan en fais-tu ?
Ça s'est bien passé. Je n'avais jamais enchaîné autant de jours de course, surtout à ce niveau-là. Mon entraîneur m'a vraiment bien préparé, il m'a fait couper au bon moment, en ciblant bien les objectifs que je voulais préparer. Ça paie enfin, donc je suis très satisfait.

As-tu encore des objectifs pour cette fin de saison ?
Oui, il y aura notamment le Tour de Rhuys et pourquoi pas Paris-Tours Espoirs en fin de saison. Mais avant ça, il y aura déjà la finale de la Coupe de France, ce samedi, à Blangy. L'objectif de l'équipe sera de ramener le plus de points possible en vue de la Coupe de France. Pour ma part, j'espère faire le meilleur résultat possible, mais si je ne me sens pas bien, je me mettrais au service de mes coéquipiers comme ils l'ont fait aujourd'hui. Il faut leur rendre la pareille, c'est normal.

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