Mathilde Gros : « Une bonne chose de faite ! »

Crédit photo Veloresults.com

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La pépite de la vitesse française a décroché trois médailles d'or au Championnat du Monde sur piste Juniors à Montichiari, la semaine dernière. Mathilde Gros ne s'est pas contentée d'endosser trois maillots arc-en-ciel, elle a aussi battu deux records du monde : le 200 mètres lancé  qui lui appartenait déjà (10''709) et le 500 mètres départ arrêté (33''937).
Rentrée de sa campagne d'Italie, la sociétaire de l'US Créteil revient sur ses trois premiers succès mondiaux pour DirectVelo.

DirectVelo : Comment te sens-tu après ces Championnats ?
Mathilde Gros : Très, très contente. J'ai passé un cap. Je n'avais jamais eu de maillot arc-en-ciel. L'an dernier, je n'avais pas gagné de médaille. C'est un soulagement d'être au niveau mondial. C'est une bonne chose de faite !

Commencer par la vitesse individuelle t'a-t-il aidée ?
Je préférais commencer par le tournoi de vitesse. On a plus de jus pour le 200 mètres. J'ai battu mon record d'1/10 de seconde, je ne m'y attendais pas mais d'autres filles ont élevé leur niveau par rapport au Championnat d'Europe. Je me suis dit que j'étais en forme. Ce record du Monde m'a donné confiance en moi.

« NOUS SOMMES RESTÉES COLLÉES »

Que s'est-il passé en finale pour que tu sois déclassée dans la 2e manche ?
Dans le dernier tour, l'Anglaise (Lauren Bate-Lowe NDLR) est venue au duel. Je suis remontée à la limite de la ligne rouge du couloir des sprinters, on se touche, on manque de tomber et on reste collées. On est remontées jusqu'à la ligne bleue, toujours sans se décoller, j'ai cru qu'on allait tomber. Nous avons fini par nous décrocher mais comme on se déplaçait vers le haut, c'est moi qui étais en tort.

As-tu ressenti la même chose à chaque cérémonie protocolaire ?
Le premier podium, pour la vitesse, c'était intense émotionnellement. Je le voulais absolument ce maillot. Il y avait de la joie et de l'émotion. J'ai essayé de profiter mais il faut penser au lendemain, à la course du 500m. Pendant la Marseillaise, j'ai laissé tomber quelques larmes, je suis tombée dans les bras de mon entraîneur, Herman Terryn, car c'était notre objectif. Comme c'était tard le soir, il n'y avait plus grand monde. Pour le keirin, il y avait toute l'équipe de France autour mais nous avons dû nous dépêcher  car il y avait le contrôle et il fallait tout démonter.

« JE ME SUIS TRANSCENDÉE »

Tu gagnes le 500m après avoir terminé 2e de la qualification. As-tu douté ?
Nous visions un temps de 34''4 à la base. Alors quand l'Allemande (Lea Friedrich NDLR) a fait 34''1, je me suis dit que ça allait être difficile. En finale, j'ai tenté le tout pour le tout alors que l'Allemande était peut-être trop confiante. Herman m'a dit que c'était le moment de sortir le plus beau départ depuis que je fais du vélo. Le départ n'est pas mon point fort mais j'ai réussi à me transcender. J'ai amélioré ma sortie de boite par rapport au matin. Quand j'ai vu Herman courir vers le dernier virage, j'ai su que c'était bon. Être 2e le matin m'a donné encore plus envie de la battre.

Et tu signes un triplé avec le keirin…
Avec Herman, on s'était dit que c'était du bonus. C'était à moi de saisir les ouvertures. Ça m'a permis de passer les demi-finales et en finale, j'ai pris la bonne décision au dernier moment. J'avais un point de mire et de bonnes jambes. C'était ma journée.

Comment vois-tu tes retrouvailles avec les Elites ?
Je sais que ça n'a rien à voir avec le niveau Juniors. Si je veux apprendre, je sais que je vais devoir prendre des claques, même si je n'aime pas trop perdre. Je vais d'abord profiter d'une semaine de vacances et ensuite, je redémarre de zéro pour préparer les Championnats d'Europe de Berlin.

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