Même s'il n'a pas été en mesure de conserver sa tunique jaune au terme de la seconde étape du Tour du Chablais, Tao Quemere a marqué les esprits et a pris rendez-vous avec l'avenir. ''J'ai essayé de faire le maximum, mais c'était compliqué. Mentalement et physiquement, c'était difficile. Je positive et je me dis que c'est une sacrée expérience, il faut que j'en profite, ça me servira plus tard'', déclare le coureur du VC Villefranche Beaujolais auprès de DirectVelo.

« JE NE POUVAIS PAS CONTENIR TOUT LE MONDE »

Tao Quemere, qui a participé à sa première course Elite en mai, apprend petit à petit le « métier » de coureur cycliste. Ce dimanche, il a découvert la pression que procurait le maillot jaune et a été contraint d'assumer le poids de la course. ''C'était compliqué, il fallait être tout le temps attentif. Ça n’arrêtait pas d'attaquer, c'est le jeu''. En début d'étape, la formation du leader a tenté de contrôler les attaques. En vain. ''Il y a un gros groupe qui est parti assez rapidement. On avait un coureur placé dedans, Laurent Evrard. Derrière, on a essayé de mettre en route mais c'était difficile de ramener le peloton sur l'échappée'', explique celui qui s'est ensuite retrouvé isolé. ''Il y a eu un petit contre qui est sorti. Je n'ai pas réussi à l'accompagner, je n'étais pas forcément bien placé. Après c'était tout le long pareil, il y avait de petites attaques, à un moment, je me suis retrouvé tout seul et je ne pouvais pas contenir tout le monde'', regrette-t-il.

Tao Quemere n'a ensuite pu compter que sur lui-même pour mener la poursuite. ''Je m'attendais à ce que tout le monde me fasse la guerre, mais pas à ce point là. Dans le final, je ne jouais plus rien et même là, personne n'a roulé. Le maillot jaune donne une sorte de stature, c'est un peu particulier et pas très agréable'', analyse l'ancien skieur de l'équipe de France. Esseulé, le coureur de 27 ans a décidé de gérer son effort. ''Au début, j'essayais de ne pas perdre mon calme parce que c'était le début de course. De toute façon, c'était fait devant et il fallait pas s’exciter. Quand j'étais tout seul du club, je me suis dit ''essaye d'assurer, de courir intelligemment et d'en laisser partir le moins possible'''', explique le 13e du Tour Nivernais Morvan.

« ÇA FAIT DE L'EXPÉRIENCE »

Toutefois, le Haut-Alpin relativise la perte du classement général. ''Je ne suis pas déçu parce que je savais que c'était compliqué de le garder, il n'y avait pas de grosses difficultés comme hier (samedi), ce n'était pas un circuit avantageux pour moi. C'est Fred Brun qui récupère le maillot, je ne connais pas tous les coureurs, mais de ceux que je connais, c'est quelqu'un que j'apprécie. En plus, c'est mon coéquipier Laurent Evrard qui gagne la seconde étape'', glisse le 18e du classement général final du Tour du Chablais qui tire un bilan positif de son week-end. ''Ça fait de l'expérience, j'apprends. Il faut que j'engrange et que j'analyse tout ça. Ce que j'ai fait, c'est que j'ai confirmé ma deuxième place de Cours-la-Ville''.

« JE NE ME FERME PAS DE PORTES »

Auteur d'une performance prometteuse pour l'avenir, Tao Quemere préfère ne pas s'enflammer. ''Pour mon avenir, il y a plein de gens qui me parlent d'équipes professionnelles. J'essaie de ne pas trop y penser, je vais rester concentré sur la fin de saison et ne pas trop me disperser. Je sais que je suis âgé mais je suis encore tout jeune dans le vélo, je suis encore tout neuf donc il y a plein de choses à mettre en place, je ne me ferme pas de portes et je verrai les opportunités, ce qui peut se passer d'un côté ou de l'autre'', concède le vainqueur de l’Etape du Tour 2016 qui tentera de récidiver en fin de semaine au Tour du Piémont Pyrénéen.

''Je pense que ça me conviendra pas mal. Ça peut être de jolies courses et de belles parties de manivelles'', espère-t-il avant de se tourner vers la dernière manche de Coupe de France DN2. ''C'est est important pour le VC Villefranche Beaujolais, le parcours est difficile, ça peut être une manière de rendre la pareil au club'', conclut-il.