Michaël D’Almeida : « Refaire ce que j’aime »

Crédit photo Jean-Michel Ruscitto - DirectVelo

Crédit photo Jean-Michel Ruscitto - DirectVelo

Après quasiment un an sans compétition et une médaille de bronze sur la vitesse par équipes lors des derniers Jeux Olympiques en 2016, Michaël D’Almeida a fait son retour sur un vélodrome lors des Championnats de France sur piste à Hyères. Il a finalement été éliminé en quart-de-finale par Benjamin Edelin. Mais le coureur de l’US Créteil et ancien Champion du Monde de la vitesse par équipes veut persévérer et compte bien retrouver son meilleur niveau. Il fait le point pour DirectVelo.

DirectVelo : Que t’inspire cette élimination en quart-de-finale ?
Michaël D’Almeida: Compte tenu du petit nombre de partants, je me fais sortir en quart même si c’est mon premier match. Étant donné le contexte et ma condition, il n’y a rien d’illogique. Certains coureurs arrivent ici en très bonne forme. Ca m’a permis de faire de très bons sprints d'entraînement. D’ailleurs, j’ai eu besoin d’un peu de temps pour récupérer car ça fait un an que je ne m’étais pas fait aussi mal.

« ENTENDRE LE PUBLIC, LA CLOCHE, CA GALVANISE »

Comment t’es-tu préparé pour ces Championnats ?
Je n’ai pas pu me préparer tout court. Ca fait plus d’un an que je n’avais pas sprinté avec des athlètes. J’ai dû me contenter de séances sur home-trainer ou seul donc rien de bien grisant sur le long terme. Sprinter ici change la donne et ça m’a fait du bien. Entendre la cloche, le public, ça galvanise même si ça ne donne pas la condition non plus !

Que s’est-il passé depuis Rio ?
J’étais dans un contexte un peu particulier. J’ai aussi eu des soucis personnels donc je m’en suis satisfait. Les Jeux sont passés depuis un an. J’ai repris les choses sérieuses depuis seulement quinze jours. Donc, c’est vrai qu’aujourd’hui je suis très loin de ce que je peux faire.

Tu penses pouvoir revenir à un très haut-niveau ?
Je ne me fais aucun souci. J’ai déjà eu des blessures qui m’ont mis sur la touche. Je connais la recette pour revenir. Je ne suis pas inquiet. Il faut le faire sereinement mais j’ai de bonnes bases. Il faut refaire les gammes à l'entraînement et ça va revenir rapidement. Je me sers de mes expériences passées comme du positif. Je peux pédaler, la tête va bien et ce n’était pas le cas quand j’étais blessé. Donc tout va bien.

« DÈS QUE LE VÉLO EST DEVENU UN MANQUE... »

Est-ce que tu penses à l’Equipe de France, dès cet hiver ?
L’équipe fera appel à moi quand elle le jugera nécessaire. J’ai eu ce genre d’objectif pendant dix ans en pensant toujours à la prochaine compétition. J’ai envie de prendre mon temps, refaire ce que j’aime. M'entraîner durement et voir où je vais. Ces dernières années, nous étions tout le temps la tête dans le guidon et nous n’avions plus le temps de réfléchir ou d’analyser ce qu’on faisait. Me préparer, m'entraîner me manquait. Après, ce sera à moi de faire mes preuves.

C’est donc reparti pour un tour ?
La tête avait besoin de repos. Le corps aussi je crois. J’avais besoin de me retrouver avec moi-même et de profiter de ma famille. Dès que le vélo est devenu un manque, j’ai remis le cuissard, le casque et les chaussures. Je suis reparti pour me faire mal mais c’est de la bonne souffrance. Je suis heureux.

Penses-tu te spécialiser dans une discipline de la vitesse ?
Je me vois dans toutes les disciplines mais je m’alignerai là où je suis le meilleur et le plus compétitif. Plus on approche d’une grande échéance plus il faut cibler. Je ne suis pas partisan d’être bon partout. Il vaut mieux être excellent dans une discipline. On a peut-être fait l’erreur en France de croire qu’on était les meilleurs donc qu’on pouvait tout faire. Aujourd’hui, ça ne peut plus fonctionner ainsi vue la concurrence.

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