Maciej Bodnar, une histoire de secondes

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo.com

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo.com

Trois secondes ! C'est ce qu'il a manqué à Maciej Bodnar, ce jeudi, pour être sacré Champion d'Europe du contre-la-montre Elites. Forcément déçu de passer si près, le Polonais n'en oublie pas pour autant qu'il a récemment gagné à l'Orange Vélodrome de Marseille, sur les routes du Tour de France, pour une seconde. De quoi relativiser pour celui qui n'a peut-être jamais été aussi fort, à 32 ans. DirectVelo est revenu sur cette médaille d'argent avec le coureur de la Bora-Hansgrohe, quelques minutes après l'arrivée.

DirectVelo : Tu étais l'un des grands favoris de ce Championnat d'Europe contre-la-montre...
Maciej Bodnar : Après ma victoire d'étape sur le Tour, j'avais coché ce Championnat d'Europe. Je me savais et sentais capable de gagner ici. Il y avait quand même un gros point d'interrogation dans le sens où quand tu sors du Tour de France, tu ne sais jamais comment ton corps va réagir dans les jours qui suivent. Enfin, physiquement j'ai vite senti que ça allait, mais c'était plutôt mentalement qu'il a fallu réussir à ne pas décrocher. C'était vraiment étrange car une semaine après le Tour, je me sentais toujours bien puis ensuite, j'ai commencé à vraiment marquer le coup. Ca allait un jour sur deux. Alors je ne savais pas du tout ce que j'allais bien pouvoir espérer de ce Championnat d'Europe. Mais finalement, on peut dire que j'avais des bonnes jambes.

Tu passes à trois secondes du titre ! Où penses-tu avoir perdu la médaille d'or ?
(Il découvre les différents temps intermédiaires avec DirectVelo, NDLR). C'est assez étrange à vrai dire. Personnellement, je suis content de ce que j'ai fait. Je vois que Victor (Campenaerts) a été très fort sur la partie retour, entre le deuxième et le troisième intermédiaire. Je n'ai pas tout donné sur la première partie de mon côté car je me suis dit qu'il fallait vraiment en garder un peu pour tenir la distance sur les huit derniers kilomètres après le changement de direction. Mais j'étais très entamé sur cette dernière partie. Je vais regarder une nouvelle fois tous les temps de passage, calmement, dans les prochains jours. J'ai envie d'analyser tout ça pour comprendre où j'ai perdu ces trois secondes. Mais dans tous les cas, j'ai tout donné !

« VITE ALLER DE L'AVANT »

L'an passé, tu avais raté le podium du Mondial au Qatar pour six secondes...
Oui, ce n'est pas la première fois que je passe près et ce ne sera sûrement pas la dernière non plus ! C'est le jeu... Tout le monde sait que j'ai aussi gagné sur le Tour de France récemment pour une seconde, et c'est le plus important. Bien sûr, ça aurait été sympa de courir avec le maillot de Champion d'Europe mais c'est comme ça et il faudra vite aller de l'avant. Ca ne va rien changer pour la suite.

Comment avais-tu vécu les jours qui ont suivi ta victoire à Marseille sur le Tour de France ?
C'était sympa ! Je n'étais que le quatrième coureur polonais à gagner sur le Tour alors c'était un grand moment pour le pays. J'ai profité de mon retour au pays pendant quelques jours. On a pu faire la fête, au moins un peu (sourires). J'ai été très sollicité par la presse polonaise mais j'ai essayé de faire le vide, de rester calme et de rester concentré sur les courses à venir. Je n'ai pas eu beaucoup le temps de récupérer et ce ne sera toujours pas le cas dans les prochains jours avec l'Eneco Tour. C'est une épreuve importante pour l'équipe. Il y aura Peter Sagan là-bas et j'irai pour l'épauler.

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