Thomas Champion, seul face aux Bleus

Crédit photo Jean-Claude Comby

Crédit photo Jean-Claude Comby

Plus qu'une étape à tenir pour Thomas Champion. Entre Artemare et Hauteville-Lompnès, le sociétaire du CREF Pays de la Loire Juniors devra encore résister à ses principaux adversaires pendant 106 kilomètres à l'occasion de la sixième et dernière étape de l'Ain Bugey Valromey Tour. L'Italien Innocenti, deuxième à 52 secondes et le trio de l'équipe de France Renard-Louvel-Nonnez semblent être les rivaux les plus sérieux du grimpeur. Mais ils sont encore quinze en moins de 2'30". Le maillot jaune, à une journée du plus grand succès de sa jeune carrière, a pris le temps de faire le point avec DirectVelo avant le moment de vérité.

DirectVelo : Tu sembles avoir parfaitement contrôlé la situation ce samedi...
Thomas Champion : On n'a pas eu à mettre un coup de pédale avec l'équipe. Ce n'est pas plus mal car on a pu garder les mecs au chaud avant la dernière étape. L'équipe de France et les Italiens se sont chargés de contrôler la course eux-mêmes alors c'était parfait pour nous. J'ai dû me faire mal car je n'étais pas bien physiquement même si sur le papier, ce n'était pas l'étape la plus difficile de la semaine. Je ne suis pas très à l'aise sur les longues parties en plaine, lorsque ça roule très vite. Je subis beaucoup plus la course qu'en montagne et c'est ce qu'il s'est passé sur cette cinquième étape. C'était plein gaz toute la journée, à 46 de moyenne ! On était un par un dans le peloton, en file indienne. Mais j'ai tenu.

« ÊTRE AU BON ENDROIT AU BON MOMENT »

Tu avais pris le maillot jaune la veille en prenant part à une échappée fleuve, comme le premier jour d'ailleurs ?
Sur la quatrième étape, j'étais dans un très bon jour. La course était coupée en deux tronçons avec un premier gros col où je savais qu'il fallait que je prenne de l'avance pour être plus tranquille (une partie de l'étape a été neutralisée jusqu'à Lhuis, NDLR). J'étais pointé et ce n'était pas facile de sortir du peloton dans ces conditions. Je me suis retrouvé dans un groupe avec 1'40" d'avance. J'étais le seul présent dans le coup le premier jour encore devant cette fois-là. Je savais que j'étais le mieux placé au général dans ce groupe. Je pensais beaucoup au maillot jaune pendant l'étape. J'ai vite compris que j'étais leader virtuel. Je doutais quand même mais ça s'entendait bien dans le groupe. 

On dit de la dernière étape qu'elle est la plus difficile de la semaine...
C'est clair que le plus dur reste à faire ! Je doute forcément, je ne sais pas ce qui va m'attendre sur cette dernière étape. Il faudra avoir les bonnes jambes et être au bon endroit au bon moment. Je ne suis pas très loin de faire un joli truc. Mais l'étape sera tellement dure que tu peux tout perdre en un seul col. Je vais m'accrocher, je vais tout donner et on verra bien.

« ÇA VA SE FAIRE À LA PEDALE »

Sur les cinq coureurs qui te suivent au général, il y a trois membres de l'équipe de France (voir classements). Ce sera forcément une donnée cruciale ?
C'est sûr. Je sais que l'équipe de France veut ramener le maillot. On fera avec, il n'y a pas le choix. Ce ne serait pas rien de les battre mais je ne sais pas si je vais y arriver. Je sais que l'Italien est encore à 50 et quelques secondes (52, NDLR). Les autres sont à plus d'une minute : ça reste des écarts intéressants mais rien n'est fait. Je ne sais pas s'il sera question de beaucoup de stratégie. Sur un parcours comme celui-là, je crois que ça va se faire à la pédale et qu'on retrouvera devant ceux qui peuvent suivre, tout simplement.

Il faudra sûrement ne pas tomber dans le piège de vouloir sauter dans toutes les roues, notamment si les coureurs de l'équipe de France attaquent à tour de rôle ?
Oui ! Mais je pense aussi avoir ma petite idée d'où ça pourrait se faire et partir, même si on n'est jamais à l'abri d'avoir un autre scénario. Je pense que j'aurai aussi un bon collectif autour de moi et j'espère que l'on pourra essayer de contrôler la course à plusieurs. Le groupe est très soudé. On vit et on s'entraîne ensemble toute l'année. Le fait d'avoir le maillot nous donne encore plus d'envie. 

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