Promesse tenue pour Egan Bernal

Crédit photo Nicolas Gachet / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Gachet / DirectVelo

Voilà un coureur qui pourrait longtemps faire parler de lui. Véritable attraction du Tour de Savoie-Mont Blanc 2017, Egan Bernal (Androni-Sidermec-Bottecchia) s'est imposé ce vendredi sur la 2e étape, longue de 188 kilomètres entre Val Cenis (Savoie) et Cluses (Haute-Savoie). Considéré comme l'un des grands favoris à la victoire finale, le Colombien va sûrement devoir assumer le poids de la course désormais. Sauf qu'il ne compte plus que deux équipiers sur l'épreuve. Comment gérer une telle situation ? Quel avenir pour celui qui est annoncé au Team Sky ? Egan Bernal a répondu aux questions de DirectVelo.

DirectVelo : Suite à la première étape, tu avais promis d'attaquer ce week-end (lire ici) ! C'est ce que tu as fait ce vendredi...
Egan Bernal : Ce matin au briefing, on s'était dit que s'il fallait faire la différence quelque part aujourd'hui (jeudi) et que si j'avais les jambes, c'était dans la dernière ascension. C'était une étape très difficile, la plus longue de la course. C'était d'autant plus difficile pour nous que nous ne sommes déjà plus que trois coureurs au départ car les autres ont eu des problèmes physiques. On a quand même essayé de contrôler un peu en fin de course pour revenir sur l'échappée. Mes deux équipiers ont bien roulé au pied du dernier col puis j'ai pu faire la différence.

« CE N'EST PAS SOUVENT LE PLUS FORT QUI GAGNE »

Tu as été surpris de prendre le large aussi facilement ?
C'est vrai que j'ai pris pratiquement une minute sur les poursuivants. Je me sentais bien. J'ai simplement essayé de bien gérer mon effort surtout sur le haut de l'ascension. J'ai réussi à aller jusqu'au bout et j'en suis super content. C'est une victoire en Classe 2 mais peu importe. Une victoire, c'est une victoire. C'est toujours bon pour la confiance.

Tu penses que tu es le plus fort en Savoie ?
Le plus fort... je ne sais pas trop. Ce qui est sûr, c'est que je me sentais vraiment bien aujourd'hui (vendredi). Mais on sait très bien qu'en cyclisme, ce n'est pas souvent le plus fort qui gagne, pas vrai ? Moi le premier, il y a plusieurs courses par le passé sur lesquelles je me suis senti le plus fort et malgré ça, je n'avais pas réussi à gagner. Le plus important pour moi, c'était de me concentrer sur mon effort, sans regarder ce que pouvaient faire les autres.

« PAS A NOUS D'ASSUMER LE POIDS DE LA COURSE »

Quels types de cols te correspondent le mieux ?
Je ne sais pas trop. La plupart du temps, ça dépend de la forme du jour. En général, je me sens bien dans les longues ascensions mais il m'arrive aussi de souffrir sur les longs cols. Et à l'inverse, je peux aussi marcher sur des ascensions assez courtes, comme hier (jeudi) dans l'ascension finale où j'avais fait une belle remontée. De toute façon, il n'y a pas à choisir. Le but, c'est de continuer de travailler et d'apprendre, encore et encore. Je veux m'améliorer dans la façon de gérer mes ascensions, qu'elles soient courtes ou longues.

Tu n'as plus que deux équipiers sur la course...
Ca va être difficile, c'est sûr. Ce serait bien de pouvoir gagner le général mais en même temps, il faut que l'on soit réaliste. On sait très bien que nous n'allons pas pouvoir travailler durant toute l'étape demain ou dimanche. Nous n'avons donc plus que trois coureurs en course en raison de problèmes physiques, comme je le disais, avec notamment un équipier qui souffrait au niveau d'un poumon sur la première étape. On verra bien comment ça va se passer sur la prochaine étape mais clairement, ça parait compliqué d'annoncer que l'on va contrôler la course. Cela dit, je n'ai pas le maillot de leader et ce n'est pas forcément à nous d'assumer le poids de la course.

« IL N'Y A RIEN DE FAIT »

La journée de samedi sera doublement importante avec cette courte étape en ligne puis ce chrono individuel...
On va attendre de voir ce qu'il va se passer demain matin en effet puis il sera surtout intéressant de faire le point après le chrono. A ce moment-là, on pourra faire les comptes au classement général et voir ce qu'il sera possible de tenter ou non le dernier jour.

Tu es satisfait de ce que tu as réalisé depuis le début de la saison ?
J'ai été dans le ton dès les premières courses. Je me sentais très bien sur le début de saison. J'ai même eu des résultats intéressants sur des courses où je ne m'attendais pas à marcher, comme Tirreno-Adriatico (16e). Le plus important, c'est d'avoir de bonnes sensations et c'est le cas depuis l'hiver. Maintenant, il faudra voir comment se déroule la seconde partie de saison car il y a encore des choses à faire.

Penses-tu déjà à 2018 ? Des rumeurs t'envoient au Team Sky...
(Sourires). J'ai des discussions, oui... Mais pour le moment il n'y a rien de fait. En tout cas, l'équipe Androni m'a donné la permission de m'engager dans une formation WorldTour si j'en ai la possibilité, même si j'ai un contrat avec eux (jusqu'en 2019, NDLR). 

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