Gustav Basson, le Cendrillon du peloton

Crédit photo Nathalie Feys

Crédit photo Nathalie Feys

Le 31 mai prochain, le vélo de Gustav Basson va se transformer en citrouille ! Enfin, son visa va expirer et le coureur sud-africain va devoir quitter la Belgique pour rentrer dans son pays. Alors il a bien l'intention de rouler carosse et de profiter de chaque jour de course d'ici-là.

Le peloton du Tour de la Manche qui débute ce jeudi à Pont-Hébert est prévenu. "Je prends le départ de chaque course avec l'ambition de l'emporter. Je n'ai plus beaucoup de temps pour me mettre en vitrine. Je viens d'ouvrir mon compteur dimanche dernier, je suis en confiance", annonce-t-il à DirectVelo.

En effet, Gustav Basson a remporté l'interclub de Bavegem, dimanche dernier en Flandre orientale. Le coureur d'Home Solution-Anmapa-Soenens CT a déposé Dries Lehaen dans l'ultime ascension de la Diepestraat pour s'imposer. "J'ai vu que j'avais creusé un petit écart. J'ai continué mon effort plutôt que de l'attendre. Je ne voulais pas jouer au chat et à la souris, miser sur le sprint et courir le risque de me faire reprendre par le peloton", explique-t-il. Les douze derniers kilomètres furent intenses en émotions. "J'ai prié fort pour aller au bout. Voir le final se rapprocher fut l'une des plus belles vues de ma vie. C'est une récompense personnelle et pour mon entourage", savoure-t-il.

PRÊT À S'INSTALLER EN BELGIQUE

L'Espoir troisième année connaît déjà la Belgique. L'année passée, il a couru pendant les 90 jours de validité de son visa pour le club Vérandas Willems-Chevigny. Pendant cette période, il a signé trois Top 10 sur des interclubs. "Cela m'a convaincu de tenter à nouveau l'expérience. Je suis arrivé en mars. Gino Pieters est mon homme de soutien depuis le début. L'an dernier, Wiebren Plovie, qui a malheureusement arrêté le cyclisme, m'a beaucoup aidé. Si je parviens à réaliser mon rêve de devenir professionnel, ce sont deux personnes que je remercierai sans aucun doute, tout comme mes proches", promet-il.

Le coureur de 21 ans compte bien s'installer plus longtemps en Belgique. Il a d'ailleurs étudié le néerlandais pour mieux se débrouiller. "C'est le pays du vélo par excellence. Le but est de me faire repérer. Comment? En étant le plus complet possible et en Belgique, les courses sont d'un très haut niveau. Je passe bien les bosses, je suis bon sur le chrono et je dispose également d'une bonne pointe de vitesse. Je consacrerai le temps qu'il faudra. Je suis fier d'être Sud-Africain, mais cela ne me dérangerait nullement de m'installer en Belgique pour toujours."

UNE MALADIE QUI CHANGE TOUT

Sa passion pour le vélo est née en Afrique du Sud, devant la télé. "Quand j'étais tout petit, je regardais les classiques et les Grands Tours. Je m'imaginais dans le peloton." Mais au moment de choisir un sport, il se tourne vers le rugby et la course à pied, avant qu'une maladie ne remette tout en cause. "Quand on m'a diagnostiqué la maladie de Scheuermann (cyphose dorsale), je ne pouvais plus jouer au rugby, ni courir. Je me suis donc tourné vers le vélo à 17 ans. Je n'aurai pas pu le faire avant car j'étais trop occupé par l'école."

Il lui reste donc moins de 15 jours avant de retourner chez lui. "Après le Tour de la Manche, je courrai Paris-Roubaix U23 et la kermesse professionnelle de Gullegem. Je vais essayer de revenir pour disputer une campagne entière en Europe. Cela pourrait s'arranger si, d'ici là, j'obtenais un stage dans une équipe professionnelle pour la fin de saison." Cette situation est difficile donc pour le coureur. "C'est tout ou rien, c'est la seule possibilité d'y arriver. Je dois rentabiliser mon temps. Les prochaines courses sont donc importantes..."

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