Une bouteille d'un demi-litre cul sec. Une deuxième cul sec également. Heureusement pour Marianne Vos, il n'y a que de l'eau dans les loges qui accueillent les coureurs en attendant la cérémonie protocolaire. "Je sais aussi faire ça avec de la bière, mais je repartirai moins facilement", se marre la Néerlandaise de 29 ans, assoiffée par trois-quart d'heure d'effort sur le circuit de Zolder.

DU COFFRE

Marianne Vos a toutes les raisons de sourire. Après quasiment deux ans d'absence dans les sous-bois, la multiple championne du monde a déjà démontré que son agilité et ses boyaux sont restés intacts malgré ses divers soucis de santé. Après une quatrième place au cross de l'Escaut le week-end dernier, elle a dominé dans la pénombre de Diegem vendredi avant d'envoyer les watts sur le circuit de Zolder pour cueillir sa deuxième victoire en trois épreuves. Pourtant, à chaque fois, elle s'est élancée de la dernière ligne, absence de points UCI oblige.

"J'appréciais le parcours car je savais qu'il me convenait. J'ai dû cravacher pour revenir sur la tête que je gardais en point de mire. Une fois rentrée à la mi-course, je savais que ça pouvait partir dans tous les sens. Alors j'ai usé de mon expérience pour rester bien positionnée et éviter au maximum les erreurs. Mais il fallait aussi du coffre, car je n'étais pas la seule à voir de tels plans", pose la double Championne olympique.

AUSSI FORTE QU'AVANT ?

Revenue au haut niveau, Marianne Vos a déjà le regard tourné vers le Championnat des Pays-Bas puis le Mondial à Belvaux au Luxembourg. "Je pense d'abord aux deux prochaines semaines, où j'alternerai repos, course, repos et course en gardant toujours le même rythme. Ensuite, après le National, je partirai en Espagne puis je disputerai les Coupes du Monde à Fiuggi (Italie) et Hoogerheide (Pays-Bas)."

Mais ces victoires constituent-elles une véritable surprise ? "Je n'en ai jamais rêvé une seule fois", répond-elle. "Je me suis juste bien entraînée, en espérant être capable de me mêler à la victoire car le jeu est amusant quand tu peux jouer à l'avant mais moins quand tu es à l'arrière. A l'entraînement, je ne pouvais pas estimer où je me situais par rapport aux autres. Je suis donc très contente d'avoir retrouvé un niveau correct. Aussi forte qu'il y a deux ans ? Je n'en sais rien. Je me sens bien et forte."