CC - Equipe de France : « Le choix de la sagesse »

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo.com

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo.com

Un jour après avoir dévoilé sa sélection (lire ici) pour la septième manche de la Coupe du Monde à Zolder (Belgique), Julien Thollet explique ses choix à DirectVelo. Quasiment un mois avant les Championnats du Monde (à Bieles, Luxembourg), le sélectionneur de l'Equipe de France de cyclo-cross a choisi de faire tourner ses effectifs.

DirectVelo : Pourquoi as-tu décidé de changer tes sélections entre Namur et Zolder (aucun des trois Juniors français ne sera à Zolder) ?
Julien Thollet : Pour deux raisons principalement. La première et la plus importante concerne la fraicheur. Je pense qu’il est important que les coureurs s’évitent un déplacement coûteux en énergie pendant cette période. Ils en font déjà beaucoup et je préfère que ces trois Juniors qui ont montré qu’ils étaient dans le coup à Namur (Antoine Benoist, lire ici et Maxime Bonsergent sont montés sur le podium) puissent souffler.

« CE SONT DES COMPETITEURS ET ILS ACCEPTENT LA SITUATION »

Quelle est la deuxième raison ?
Plusieurs coureurs doivent se montrer et prendre de l’expérience. C’est un choix qui est expliqué aux garçons et ils le comprennent très bien. Je pense que c’est le choix de la sagesse dans l’optique des Championnats de France et surtout des Championnats du Monde. Nous avions eu la même façon d’aborder les Mondiaux l’an passé et ça nous avait bien réussi. On ne peut pas chasser plusieurs lièvres à la fois.

Pour les Espoirs, est-ce la même logique ?
Non car je pense qu’ils sont capables d’encaisser la répétition de ces Coupes du Monde et c’est même bénéfique pour eux. Si je décide de faire tourner en Espoirs, c’est parce qu’il y a une grande densité dans cette catégorie. Il y a de l’émulation et ils savent quand ils sont en Equipe de France qu’il y a du monde qui pousse derrière. Ce sont des compétiteurs et ils acceptent la décision.

N’est-ce pas compliqué à gérer pour ceux qui arrivent pour la première fois en Equipe de France ?
Ce n’est pas à simple à vivre car ça ajoute une pression à celle que l’on se met déjà quand on arrive sur une Coupe du Monde. Ce n’est pas quelque chose que j’aime faire mais il n’y a pas le choix. C'est une partie de l'apprentissage du haut-niveau car cette pression sera décuplée lors des grands rendez-vous.

« AU MILLIMETRE A l'INTERNATIONAL »

Qu’est-ce qu’il manque aux Espoirs pour se classer encore plus haut sur les Coupes du Monde. Que ce soit Clément Russo ou Lucas Dubau pour un podium ou d’autres pour un Top 10 ?
Là encore, c’est une question de densité. Certains observateurs ne comprennent pas pourquoi Lucas Dubau ou Nicolas Pruvot qui ont suivi Clément Russo à Nommay sont plusieurs secondes voire minutes derrière lui en Coupe du Monde. Ça s’explique par la densité du niveau international. Nous avons longuement débriefé après Namur pour aller chercher ces secondes. Le départ est crucial. On peut presque parler d’agressivité pour se placer dès les premiers mètres et la moindre erreur se paie cash. En perdant trois secondes, vous perdez dix places et vous n’êtes plus dans le même rythme que les premiers. Tout se joue au millimètre.

Tu as parlé tout à l’heure du Championnat de France, quelle place lui accordes-tu ?
Je pense que c’est un objectif majeur pour tous les coureurs qui ont l’ambition de gagner. Bien sûr, je vais m’appuyer sur les Championnats de France mais on peut passer au travers  ou bien créer la surprise. Ça reste une course d’un jour et c’est loin d’être le seul critère de qualification pour le Championnat du Monde. Lanarvily sera plus un point de passage qui nous permettra de voir où en sont les coureurs. Le plus important sera de voir s’ils sont dans une courbe ascendante ou descendante avant le Championnat du Monde.

Vous avez fait une escale par le Luxembourg en rentrant de Namur…
Oui, nous avons pu voir pour la première fois ce circuit de Bieles (Luxembourg). C’est une configuration inhabituelle car le Championnat du Monde sera la première course qui se disputera sur ce site. C’est un endroit surprenant. C’est une ancienne friche industrielle qui a été réhabilitée en parc. C’est tout plat mais les organisateurs ont créé du dénivelé. Ce sera difficile. C’était important de se faire une première idée.

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