Pauline Delhaye s'éclate comme une cadette

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Ce samedi, Pauline Delhaye honorera sa toute première sélection en Coupe du Monde de cyclo-cross à l'occasion de la manche de Zeven, au Nord de l'Allemagne. Un moment qui s'annonce inoubliable pour la jeune femme de 27 ans. "Représenter la France, même si je ne porterai pas le maillot Bleu, c'est énorme. Il n'y a pas de mots. Je suis très fière de cette sélection, c'est un rêve pour moi", relate la principale intéressée auprès de DirectVelo. En réalité, la pensionnaire du Club Neutre Nord-Pas-de-Calais aurait dû inaugurer cette première sélection la semaine passée, sur le circuit de Coxyde (Belgique). Mais toutes les épreuves de la journée avaient été annulées au dernier moment, la faute à des conditions météorologiques dantesques (lire ici). "C'était forcément dommage de ne pas pouvoir participer, d'autant que je n'étais qu'à une heure et demi de la maison et que beaucoup de mes proches avaient fait le déplacement pour me soutenir. Heureusement, cette déception s'est vite effacée avec ma sélection pour la manche suivante".

L'EXPERIENCE DES CROSS BELGES

Inconnue du grand public, Pauline Delhaye a pourtant quelques références en cyclo-cross. Son principal fait d'armes jusqu'à présent : une cinquième place, l'an passé, sur les Championnats de France de Besançon (voir classement). Une performance plus qu'encourageante pour celle qui n'a participé à son premier cross que fin 2013, à 24 ans. "Je suis déjà une vieille et pourtant, je suis toute neuve dans le milieu", plaisante celle qui profite de sa situation géographique - elle réside proche de la frontière franco-belge - pour disputer de nombreux cross en terres flamandes.

DES HEURES DE HOME-TRAINER APRES LE TRAVAIL

6e à Meulebeke, 11e à Grammont et à Ardooie, Pauline Delhaye collectionne les places d'honneur depuis le début de saison, elle qui doit se déplacer par ses propres moyens. D'ailleurs, c'est en camping-car qu'elle se rendra à Zeven. "C'est de la débrouille. Là, j'ai dû poser deux jours pour partir dès le jeudi. C'est toute une organisation. Je suis accompagnée des mes parents, qui me servent également d'assistants et de mécanos. C'est un peu de la débrouille, mais ça me plaît". Passionnée, Pauline Delhaye dit avoir l'âme d'une Cadette. "Mais ce n'est pas facile tous les jours malgré tout, car tout est à mes frais, et c'est exigeant", tempère celle qui travaille dans un cabinet d'assurances 35h par semaine. "Je me prends les week-ends pour courir une voire deux fois par semaine. Du lundi au vendredi, je m'entraîne le soir, après le travail. A cette période de l'année, c'est donc à la maison, sur home-trainer. Je n'ai pas le choix". Des conditions difficiles à une forte progression pourtant, Pauline Delhaye peut nourrir de vrais espoirs pour les semaines et mois à venir. "J'ai quand même de bons résultats et ça me pousse à continuer de travailler. J'adore ce que je fais, alors j'essaie de me perfectionner".

DEUX CREVAISONS A BAGNOLES-DE-L'ORNE

Si Pauline Delhaye ne sait pas franchement quoi espérer de la manche de Coupe du Monde de Zeven, elle a en revanche déjà dans un coin de la tête le prochain Championnat de France. Dans un scénario idéale, l'ancienne spécialiste de cross-country pourrait-elle créer la surprise et s'inviter sur le podium ? "J'ai le sentiment que dans le peloton français, il y a un peu moins de monde que d'autres années. Le podium serait quelque chose de très grand, mais il faut rester réaliste". Après avoir fait l'impasse sur la manche de Gervans, Pauline Delhaye attendait avec impatience la Coupe de France de Bagnoles-de-l'Orne pour se tester face aux meilleures tricolores, au début du moi. Mais c'était sans compter sur deux crevaisons coup sur coup qui lui ont empêché de lutter pour les premières places. "J'étais deuxième derrière Perrine Clauzel lorsque j'ai été victime de ma première crevaison. Par la suite, j'ai continué de me battre mais j'étais trop loin", regrette celle qui prendra finalement la 15e place. Désormais, elle devra attendre la manche de Nommay pour réellement prendre la température avant les Championnats Nationaux. Mais place d'abord à Zeven, "pour l'expérience et le plaisir".

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