Emilien Jeannière : « Prenez les pédales, j'en peux plus »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

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Nicolas Malle est devenu, ce vendredi après-midi, Champion d'Europe Juniors sur route. La fête est totale pour les Français puisqu'Emilien Jeannière décroche l'argent, permettant aux Bleus de réaliser un doublé qui restera longtemps dans les mémoires.

Ce doublé, les deux hommes ne l'ont pas volé. Ils se sont retrouvés dans le bon groupe d'échappés dès la fin de la première heure de course. "Je voulais vraiment être dans l'échappée. J'avais déjà tenté dès le départ, mais ça n'avait pas marché. Finalement, ça a contré à l'heure de course et j'ai pris la bonne. Il n'y a jamais eu de gros écarts, mais ça a toujours bien tourné. Je me doutais que l'échappée pouvait aller au bout sur un circuit comme celui-là", rapporte Emilien Jeannière pour DirectVelo.

« C'ETAIT TROP DUR » 

Le groupe comporte alors plusieurs éléments intéressants. Parmi eux, l'Italien Filippo Zana, qui s'isole dans le final. "A chaque tour, des gars partaient dans la bosse. On avait toujours peur de ces attaques, car on misait plutôt sur une arrivée en puncheur dans la dernière bosse. On avait peur du retour du peloton également. Je regardais souvent derrière. Le peloton était à 15-20 secondes, et ça peut revenir tellement vite dans une bosse comme ça...". Surtout, Emilien Jeannière craint alors que l'homme de tête fasse un numéro jusqu'à la ligne. "Il avait attaqué au niveau du ravito, ça montait un peu. Il est parti en costaud. C'était trop dur d'y aller. J'enttendais les gens dire « allez les Français, c'est maintenant il faut y aller ! », mais je me disais «prenez les pédales, j'en peux plus (rires) ». Jeannière et Malle, qui semblent en bout de course, tentent alors de garder le peu de forces qu'ils leur restent en se contentant de suivre le rythme du groupe de contre. "Il y avait deux Suisses avec nous, ils ont bien roulé et ça a aidé", admet Jeannière. 

« J'AI FAIT SEMBLANT DE LANCER LE SPRINT »

Sous la flamme rouge, Filippo Zana compte encore 6 secondes d'avance sur ses poursuivants. La tension est à son maximum. "Je me suis dit qu'on allait pouvoir revenir, surtout qu'il avait déjà fait un bon bout devant". Finalement, l'Italien est repris dans la dernière ligne droite. "Je l'ai vu relancer et du coup, j'ai fait semblant de démarrer mon sprint. Ca a fait lancer Nils Eekhoof", détaille le futur coureur du Vendée U. Les 100 derniers mètres permettent alors aux Français de faire la différence. "J'ai vu Nicolas passer sur la droite et je me suis dit que c'était bon, qu'il allait gagner. Mais il fallait que j'aille chercher la deuxième place. Il y en avait encore deux devant moi, et il fallait vraiment que j'aille au bout du bout". 

« ON NE POUVAIT PAS NOUS BATTRE »

Un temps à bout de souffle, les deux coureurs français auront donc réussi à retrouver de l'énergie en toute fin de course. "Tu penses aux amis et à la famille qui sont venus ici, tu penses au titre... on a vu qu'il y avait beaucoup de public, tous les proches de Nico (Malle) également. Tout le monde nous connaissait et nous soutenait. On y a pensé. On est des finishers. On était obligé d'aller au-delà de nos limites. Et puis, sur un sprint de 200m comme celui-là, on ne pouvait pas nous battre". 

Le bonheur des deux médaillés français en vidéo : 


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