Axel Journiaux voulait « trop bien faire »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Deuxième d'une étape, puis coureur le plus remuant sur la dernière journée, Axel Journiaux aura été l'un des coureurs les plus cités sur RadioTour durant le récent Kreiz Breizh Elites (2.2). Propulsé leader de sa formation du Vendée U sur une course qui lui tenait très à coeur, le coureur de 21 ans espérait mieux d'une épreuve où il repart finalement sans succès. "J'ai voulu trop bien faire et j'ai simplement mal couru", résume le principal intéressé, qui revient sur son week-end pour DirectVelo. 

DirectVelo : Tu as été particulièrement offensif sur la 4e et dernière étape du Kreiz Breizh Elites ?
Axel Journiaux : J'avais envie de faire la course. J'étais à 2'38" du leader au général. L'équipe Rabobank Development contrôlait bien la situation, alors j'avais peu d'espoirs de pouvoir renverser la course, mais je tenais quand même à tenter. Au fond de moi, j'espérais un coup de trafalgar et une grosse remontée au général. C'est la raison pour laquelle j'ai pris l'échappée du jour. Mais arrivé sur le circuit final, j'ai compris que c'était fini pour le général, alors je me suis rabattu sur la victoire d'étape.

« J'AI MANQUE DE LUCIDITE ET DE SANG-FROID »

Tu as attaqué à de nombreuses reprises, semblant nerveux...
J'ai trop débranché, je me suis beaucoup trop laissé aller. J'en ai clairement trop fait. J'ai manqué de lucidité et de sang-froid, c'est évident. Avec un minimum de recul, je me dis qu'il était éventuellement intéressant de relancer la course une première fois pour faire diminuer le groupe de tête et continuer de garder une bonne entente et une vraie efficacité. C'est d'ailleurs ce que m'avait dit Damien (Pommereau, directeur sportif du Vendée U) : il fallait faire le tri et conserver les hommes les plus frais à l'avant. Le problème, c'est que même lorsque nous n'étions plus que cinq, j'ai continué à mettre des accélérations. Je voyais l'écart avec le peloton fondre et j'ai paniqué.

Lorsque tu dis t'être "trop laissé aller", tu fais référence au nombreux public et au maillot de meilleur breton que tu portais sur les épaules...
Il y a un peu de tout ça en effet. Je voulais sans doute trop bien faire, et je n'ai pas su faire preuve d'assez de calme et d'esprit d'analyse. J'ai cédé à l'envie d'attaquer, encore et encore. Je n'ai pas compté mes cartouches. C'est dommage.

Par comparaison, le vainqueur de l'étape - Yoann Paillot - dit ne jamais avoir paniqué et avoir compris que l'échappée irait au bout dès l'entrée sur le circuit (lire ici). Ca s'est donc joué mentalement plus que physiquement ?
Peut-être que je n'y ai pas assez cru. Je voyais que l'on perdait du temps et c'est vrai que je n'étais pas serein. C'est vraiment dommage car j'avais de bonnes jambes et finalement, j'ai dû laisser partir Paillot et Carisey dans les tous derniers kilomètres alors que j'avais une belle occasion de gagner une étape ici. Forcément, je suis très déçu.

« TOUT LE MONDE SAVAIT QUE JE VOULAIS MARCHER SUR CE "KBE" »

Beaucoup t'avaient imaginé leader de la formation du Vendée U sur cette épreuve. Ne t'es-tu pas mis trop de pression ?
Bien sûr que je me suis mis un peu de pression. Dans l'équipe, tout le monde savait que je voulais vraiment marcher sur ce "KBE". Je n'avais pas spécialement marché ces derniers temps mais là, j'avais bien préparé mon affaire.

Mais tu as perdu le général dès la première journée...
C'est aussi ce qui m'a frustré et donné l'envie de me montrer les jours suivants. Il est évident que je porte l'essentiel de mes regrets sur la première journée de course. J'ai quand même été faire 2ème d'une étape où Valentin Madouas était simplement plus fort que moi, le lendemain. Puis j'ai donc passé la journée à l'avant le dernier jour. J'essaie de relativiser, même si je suis déçu. J'ai retrouvé une bonne condition. Et puis, quand on est un coursier et que l'on porte le maillot du Vendée U, on se doit de tout faire pour remporter la course et répondre présent le Jour-J. 

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