Tour de France : Sur les traces d'Anthony Delaplace

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo.com

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo.com

A l'occasion du Tour de France 2016, DirectVelo lance la rubrique "Sur les traces de...". L'objectif ? Mieux connaître un coureur présent sur le Tour de France, grâce à un équipier, adversaire ou dirigeant qui l'a connu chez les Amateurs.
Rendez-vous avec Anthony Delaplace, le puncheur de Fortuneo-Vital Concept. Le témoin ? Son frère Cédric, actuellement coureur au BIC 2000 et Champion de France Amateur en 2013.

« Anthony a commencé le vélo en Minime 1, moi je jouais au football à l'époque. J'avais mes matchs le samedi, et lui ses courses le dimanche. Cela m'a donné des idées par la suite... Il s'est débrouillé rapidement. Je le voyais progresser d'année en année. Nous avons un oncle qui fait du vélo, un grand-père passionné mais qui n'a jamais pratiqué. Nos parents ne sont pas sportifs du tout. Il a commencé grâce à un ami d'école qui l'a poussé vers le haut.

CHAMPION DE FRANCE JUNIOR

J'étais présent à Mussidan, en 2007, quand Anthony remporte le Championnat de France Juniors. Il espérait faire un beau Championnat mais c'était l'époque où tu avais Fabien Taillefer ou Arnaud Courteille. Il y avait donc des costauds au sein même de l'équipe de Normandie. Anthony était un outsider. Il avait couru en retrait jusqu'à son attaque décisive. C'était encore plus fort en émotions pour moi que lors de mon titre de Champion de France Amateur en 2013. J'avais savouré "sa" Marseillaise. Il avait gagné avec la manière. Il y avait eu un mano à mano entre lui et Etienne Fedrigo. Il y avait cinq, six, sept secondes... Nous n'arrivions pas à y croire. Puis on l'a vu passer la ligne en vainqueur. Nous avions loué un gîte avec toute la famille. On a pu faire la fête le soir. C'était un bon moment !

IL EN FAIT SOUVENT TROP

Anthony est souvent placé mais il lui manque un truc pour gagner régulièrement. C'est un guerrier qui ne se pose pas trop de questions. Dans une échappée, si un coureur filoche, lui va prendre les relais à la place... Il en fait souvent trop mais il n'a pas le choix. Son défaut est le sprint. Il grimpe bien les bosses. Il fait tout au courage.

DUR AVEC LUI-MEME

Il aime bien me conseiller. Il est dur avec lui-même donc forcément il l'est avec moi. Il m'apporte beaucoup. Il me faisait des plans d'entraînement, je le remercie pour ça d'ailleurs. On s'est pris la tête parfois mais c'est normal car il avait envie de me voir réussir. Je n'ai peut-être pas son sérieux, lui c'est vraiment l'extrême. Il a une vie bien rangée. Sa copine le suit depuis longtemps, elle est à fond derrière lui. Moi je n'ai jamais eu de stabilité là-dessus (rires).

LA POLYNORMANDE DECISIVE

Chambéry CF l'avait contacté à la sortie des Juniors mais il ne voulait pas bouger. Il a fait son BTS à Cherbourg, il cherchait un club pas trop loin. Il avait hésité, les clubs normands l'avaient aussi contacté. C'était un pari d'aller chez Super Sport à l'époque, mais cela s'est bien passé pour lui. A l'inverse de moi, sans faire le malheureux, cela s'est bien goupillé pour lui. Chez Super Sport, il a eu de la réussite. Il ne cassait pas tout. Les courses amateurs ne lui convenaient pas forcément comme c'est un guerrier. Il avait tellement donné tôt dans la course qu'il n'était plus là à la fin. Il ne jouait donc pas souvent la victoire mais on voyait qu'il marchait. Super Sport n'avait pas une grosse équipe en 2009. Ils l'ont testé à la Polynormande (1.1). Il a fait comme d'habitude, il s'est porté à l'avant. Ils étaient une douzaine en tête puis il ressortent à trois. Ils ont failli aller au bout. Le soir-même, Stéphane Heulot lui a dit qu'il n'avait plus rien à faire chez les Amateurs. Tout s'est joué sur cette course.

UNE FORCE D'ETRE DEUX

Dès qu'on peut, on roule ensemble. On ne dit à personne qu'on va faire une sortie afin de se retrouver tous les deux. Nous avons plein de choses à nous raconter et cela motive. Il m'a toujours suivi, conseillé... Cela va surtout dans un sens mais j'essaie de lui apporter dès que je peux. Je pense que c'est une force d'être deux... »

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Anthony DELAPLACE
Portrait de Cédric DELAPLACE